Publié le 19 Septembre 2022

Ca y est. La température est enfin tombée d'un cran. Le retour d'un franc soleil ce dimanche en montagne nous pousse à goûter aux lumières d'automne. Une première sortie tranquille avec les filles du côté de Belledonne au mont Saint-Mury nous permet d'entrevoir le Grand Pic. Et si je me faisais un petit tour express le lendemain ? Au passage, je n'ai jamais compté autant de voitures au virage de la Souille, point de départ habituel du lac Blanc. Je veux bien qu'il y ait des ramasseurs de champignons étant donnée la sortie massive de "edulis" mais la majorité doit bien être là pour le plus beau lac du massif. Je ne suis cependant plus du tout convaincu de l'intérêt de ce point de départ.
Lundi. J'attaque la montée au lac Blanc depuis la Gorge de Saint-Mury (parking du Chenevray - 900 m). Les jambes vont bien. Je bois un coup dans le ruisseau de Roche Noire puis attaque la moraine. Plus haut, je prends acte de la débâcle du glacier de Freydane. Il se cantonne vraiment au pied de la face nord-ouest et a complètement disparu du pierrier sous les rochers Rouges. A noter une bosse en son milieu. C'est intéressant de voir comme cette partie a mieux résisté depuis l'éboulement de 2008 qui a protégé la glace des agressions du soleil. Quatorze années qui attestent de la fonte du reste. Un désastre. Il reste tout de même quelques jolies crevasses. Quelques pas sur la glace et j'attaque l'infâme bousier du col de la Balmette. Je dépose mon t-shirt pour le faire sécher et repars en polaire dans la face nord, plongée dans l'ombre et le froid (et même un peu de neige). 2h34 après être parti, je débarque au sommet. Je ne pensais pas aller aussi vite. Je savoure ces instants magiques à près de 3000 mètres sans âme qui vive avant de me coltiner les 2100 mètres de dénivelé de descente. Finalement, ils passent bien. Il y a bien quelques portions pénibles mais ça déroule. Superbe après-midi dans Belledonne "wilderness retrouvée".

Un mot (de plus) à propos du départ du Chenevray (900 m). Je fais l'aller-retour en 4h27 exactement. Il y a onze ans, alors que j'avais la grosse forme, j'étais parti du parking de la Souille (1350 m). L'aller-retour était passé en 4h23. Ce qui est certain, c'est que je suis allé moins vite aujourd'hui. Difficile de comparer mais peut-être une quinzaine de minutes de plus sur l'aller-retour. Au moins dix sans aucun doute. Ce qui signifie donc que le parcours depuis le second parking, pourtant 450 m plus haut, reste plus long !! C'était ce que je pensais depuis plusieurs années ; je n'en ai maintenant plus aucun doute. Cela est dû à la grande (et pénible au retour) traversée du départ qui monte et descend de nombreuses fois. Si à l'aller on doit quand même gagner quatre à cinq minutes, au retour, on en perd énormément, contrairement à l'affichage du panneau au croisement 1500 m. Ajoutons que la piste de Pré Long s'est nettement dégradée. Il faut compter 20 minutes de route supplémentaires à l'aller et autant au retour. Aussi, le départ pour le secteur du lac Blanc depuis le Chenevray fait économiser autour de trois-quarts d'heure, voire davantage si on est rapide.

Après, avec des personnes qui restent limités (psychologiquement et/ou physiquement) par la barre des mille mètres de dénivelé, on pourra quand même choisir le parking du haut, tout en prenant note que la descente sera donc presque aussi longue que la montée.

Mont Saint-Mury
Mont Saint-Mury
Mont Saint-Mury
Mont Saint-Mury

Mont Saint-Mury

Glacier de Freydane
Glacier de Freydane

Glacier de Freydane

Grand Pic : du sommet, vue sur le Lamartine, au pied de la face nord-ouest, du lac Blanc
Grand Pic : du sommet, vue sur le Lamartine, au pied de la face nord-ouest, du lac Blanc
Grand Pic : du sommet, vue sur le Lamartine, au pied de la face nord-ouest, du lac Blanc
Grand Pic : du sommet, vue sur le Lamartine, au pied de la face nord-ouest, du lac Blanc

Grand Pic : du sommet, vue sur le Lamartine, au pied de la face nord-ouest, du lac Blanc

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #balade, #randonnée sportive, #escalade-alpi, #paysages

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Publié le 12 Septembre 2022

Non je n'ai pas découvert une nouvelle activité. Très peu pour moi l'équitation ; je préfère être pendu à un rocher. En revanche, chevaucher des arêtes ça me parle. C'était un peu l'idée de cette balade pour se dégourdir les jambes après le week-end au Soreiller.

Il a d'abord fallu chevaucher l'Isère en faisant le détour par le pont de la Bâtie suite à la fermeture de celui de Brignoud. Passer ensuite la ligne de démarcation entre le Grésivaudan et l'Eau-d'Olle. Au pas de la Coche, on est parfois à cheval entre les grisailles iséroises et les lumières déjà sudistes de l'Oisans.

Rejoindre un peu plus tard le col de la Vache, vacherie pour les trailers non montagnards du GR738 alors que c'est un "boulevard" pour les habitués, de par ses pierriers finalement très humains (peu de blocs qui bougent). Ici, on est à cheval entre les contrées des skieurs (le flanc sud de Belle Etoile) et le plateau des 7 Laux a contrario fréquenté davantage l'été. La traversée d'arêtes commence là : Ilettes (de loin la partie la plus technique avec des pas jusqu'au 4 si on choisit de n'éviter aucune pointe), Belle Etoile, Vouteret, dent du Pra, cime de la Jasse. La partie d'équitation s'ar(r)ête là. Retour au bercail par le sentier du Vénétier lors de cette journée lumineuse sous l'oeil, non pas d'Andéol cette fois mais des vautours. Quasi 1800 m quand même le virolo.

A cheval
A cheval
Grand corbeau et vautour fauve
Grand corbeau et vautour fauve

Grand corbeau et vautour fauve

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #escalade-alpi, #randonnée sportive

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Publié le 11 Septembre 2022

Je suis déjà venu plusieurs fois à la Dibona : voie normale, classique sud, Madier, Visite obligatoire, Coup de Bambou, Savoyards. Il fallait donc trouver une voie nouvelle et qui collait à mes capacités du moment (je ne grimpe pour ainsi dire pas) : Lady Bona et Physique et sans issue sont à garder pour plus tard. Restaient les voies en face est. D'autant qu'on pourrait partir tôt et que cela collerait avec l'envie d'être de retour sur Grenoble en milieu d'après-midi. Va pour "sous l'oeil d'Andéol", une voie signée Cambon sur, paraît-il, de très belles écailles. 

C'est vraiment une très belle voie. Pas grand chose à rajouter si ce n'est une L0 en 5b (un pas) pour rallonger de quelques mètres et que la traversée de L2 n'est pas du 2 mais de la marche. Parfait avec une corde à simple et 12 paires. Et on sort pile au sommet, avant tout le monde (11h30 pour nous). Mention spéciale à L5 (dièdre), L7 (fissures) et L9 (écailles) mais c'est beau tout le long et pas très difficile (6a+ max ; 5c obligatoire). Avec un peu de gaz en haut. Dommage que tu ne sois plus là pour que je te remercie une énième fois de ces trouvailles et de ce travail.

Sous l'œil d'Andéol
Sous l'œil d'Andéol
Sous l'œil d'Andéol
Sous l'œil d'Andéol
Sous l'œil d'Andéol
Sous l'œil d'Andéol
Sous l'œil d'Andéol
Sous l'œil d'Andéol
Sous l'œil d'Andéol

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Rédigé par lta38

Publié dans #Ecrins, #escalade-alpi

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Publié le 10 Septembre 2022

Il est rare de trouver des escalades faciles de cette qualité. Un rocher époustouflant, des mouvements magnifiques et le tout solidement équipé. Certes, il faut grimper entre les points et ne pas tomber au moment de clipper mais il n'y a aucun piège ni difficulté loin d'un point. L'équipement est donc très bien pensé sauf le crux (un pas de 6a) qui est un peu obligatoire (allez, disons 5c obligé) ce qui est un peu dommage car l'ensemble est dans le 4-5. On peut descendre en rappels dans la voie (relais chaînés) ; ce que nous avions fait à-vue sans la connaître il y a vingt-cinq ans après le pilier Chèze. Cependant, étant donnée la marche d'approche (1500 m de dénivelé... c'est là l'inconvénient majeur de cette voie), autant être léger. Nous sommes partis avec un seul brin (de 60 m) ; descente par l'arête nord (3 rappels de 30 m dans du 3 ou désescalade) puis la rive droite du couloir ouest. Nickel. Refuge du Soreiller bondé ; pris trop tard, nous avons dû bivouaquer (nombreux emplacements à côté du refuge). 
Tête du Rouget, version originale. 6a(5c) ; 9 longueurs.

Rare !
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Rédigé par lta38

Publié dans #Ecrins, #escalade-alpi

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Publié le 4 Septembre 2022

Les données viennent de tomber : 2022 est le deuxième été le plus chaud en France depuis le début du XXIè siècle avec un écart à la moyenne de +2,3°C, derrière 2003 et ses +2,7°C. Le réchauffement climatique est en route et comment continuer à croire que nous n'en sommes pas responsables ? Certes, des données rapportent que les glaciers étaient moins conséquents qu'aujoud'hui au début du Moyen-Age ou vers la fin de l'Antiquité. Mais l'évolution a pris des siècles. Nous n'avons pas de données montrant un réchauffement aussi important en si peu de temps (disons, un demi-siècle) et tout cela semble corréler notre activité industrielle, consommatrice.

Ce n'est pas pour autant qu'il faille céder au catastrophisme. Déjà en 2003, on nous annonçait l'apocalypse. C'est reparti aujourd'hui avec les remarques du style "voici l'été le plus frais du reste de votre vie". Il aura quand même fallu attendre vingt ans pour revivre un (et encore, pas tout à fait) 2003 ; donc restons zen. En revanche, il est clair que l'état des glaciers est effrayant et qu'on doit réfléchir à notre façon de vivre. Je ne crois absolument pas à un retour à l'âge de pierre mais plutôt à un changement de mentalités qui ferait que les nouvelles générations aient moins envie, par exemple, de consommer, de voyager. Continuer à consommer, à voyager mais peut-être moins, plus "intelligemment", en accord avec ce que nous devrions faire. Et en parallèle malheureusement, commencer (continuer) à nous adapter au climat qui change.

En ce qui concerne la pluviométrie, la saison glissante (de l'automne 2021 à l'été 2022) n'est pas si pire chez moi (Bernin, Isère) en raison d'un automne et d'un début d'hiver très pluvieux/neigeux. Cette saison se classe quatrième sur onze (depuis 2012 incluse) en termes de sécheresse avec un cumul de précipitations de 932 mm (moyenne 1004 mm ; extrêmes 660 mm (2016) et 1410 mm (2013). Cependant, la sécheresse marquée qui dure depuis le mois de janvier est remarquable et, d'après les chiffres, fait pire que le repère de 1976.

Espérons que cela nous réserve un bel hiver sous la neige pour rééquilibrer la balance ! En attendant, les pluie sont de retour depuis une dizaine de jours et viennent d'ouvrir la saison des champignons alors que septembre 2003 avait été une catastrophe. Les cèpes et notamment Boletus edulis sont de sortie dans les forêts alpines. Bienvenue à l'automne !

2022 derrière 2003
2022 derrière 2003
2022 derrière 2003
2022 derrière 2003
2022 derrière 2003
2022 derrière 2003

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Rédigé par lta38

Publié dans #nivo-météo, #récoltes

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