Publié le 23 Mai 2022

La semaine qui vient de s'écouler aura été marquée par de fortes chaleurs (i.e. Tmax >30°C) voire même de très fortes chaleurs puisque la station météorologique de Grenoble-SMH a enregistré une température de 34,6°C et que donc, localement, on a forcément dépassé les 35°C ! Un phénomène qui fait suite à un hiver très éloigné de la norme et marquant par sa sécheresse. En effet, dans les Alpes du nord, après un départ exceptionnel (enneigement record de longue date à la mi-décembre), l'essentiel de la saison (i.e. de janvier à avril inclus) n'aura vu qu'une poignée de journées pluvio-neigeuses, séparées par de longues périodes anticycloniques. Pire ; les Alpes du sud (et dès le col du Lautaret) n'ayant pas bénéficié des chutes de neige de début décembre, ont vécu un hiver catastrophique, notamment au sud et à l'est des Ecrins, qui ressemble même à un "pas d'hiver du tout". De mémoire, mêmes les très mauvaises années dans les Alpes du nord depuis que je pratique la montagne en hiver (je pense notamment à 1993) n'ont pas été aussi mauvaises...

Cette sécheresse dramatique pour l'accumulation neigeuse (et donc les réserves d'eau) ne s'est pas trop remarquée de visu pour le commun des mortels avec un enneigement resté continu longtemps à 1000 mètres et la balise nivôse du col de Porte (point de repère remarquable) est définitivement passée à zéro le 20 avril (alors que la moyenne se situe au 17). Il faut dire qu'avec ces journées de beau temps, le ciel clair nocturne a permis un bon regel tout au long de l'hiver et sans coup de foehn.

Les choses ont commencé à sérieusement se gâter à partir du printemps avec la conjonction de plusieurs facteurs :
- Toujours pas de pluies significatives
- températures globalement (bien) au-dessus de la moyenne pendant plusieurs semaines
- cumul d'enneigement au sol faible du fait de la sécheresse de l'hiver
- plus de deux semaines consécutives avec une température maximale allant de 5 à 12°C au-dessus de la moyenne en mai

Les Pyrénées, qui avaient un enneigement un peu meilleur que dans les Alpes se sont littéralement faites massacrer en raison de la couche de sable tombée en mars. La station nivôse du port d'Aula est passée ces 6 derniers jours de 120 cm à... plus rien du tout. Une fonte de 20 cm/jour qui me semble être quasi un record (non ?). En Belledonne, on retrouve la fonte habituelle (un peu plus de 10 cm/jour) lorsque les températures sont à ce niveau avec un passage de 90 cm à 20 (balise de l'Aigleton). Mais le fait que cette débâcle soit conforme aux températures ne doit pas masquer le véritable état des lieux :
- la station de l'Aigleton est en passe d'être à zéro près de trois semaines avant la date moyenne de ces onze dernières années (je n'ose pas imaginer si on compare à la date moyenne de la période 1980-2010, déjà marquée par un léger réchauffement) qui se situe précisément le 14 juin.
- l'écart entre la fonte au col de Porte et à l'Aigleton (en schématisant, aux altitudes 1300 et 2300 dans les Alpes du nord) est de deux mois au printemps. Cette année, il sera de guère plus d'un mois. Les limites de l'enneigement continu actuel s'apparentent à celles d'une mi-juin mais avec le faible cumul de neige en général, ces écarts devraient se creuser. La catastrophe pour les glaciers sauf "glaciation" exceptionnelle durant l'été à venir.

En résumé, une semaine inquiétante qu'on aurait envie d'oublier. Quelques sorties illustrant (ou pas) cette débâcle précoce.

Guêpiers d'Europe devant la dent de Crolles. Ils sont revenus à la date habituelle

Guêpiers d'Europe devant la dent de Crolles. Ils sont revenus à la date habituelle

Jeune grive musicienne en Chartreuse. Les oiseaux n'ont pas attendu pour nicher.

Jeune grive musicienne en Chartreuse. Les oiseaux n'ont pas attendu pour nicher.

Petit gravelot dans la vallée

Petit gravelot dans la vallée

L'éclipse de Lune de lundi dernier. Encore un mauvais point de la semaine : troisième éclipse (totale) de lune consécutive avec nuages perturbateurs pile au mauvais moment et en pleine période anticyclonique. La guigne totale !

L'éclipse de Lune de lundi dernier. Encore un mauvais point de la semaine : troisième éclipse (totale) de lune consécutive avec nuages perturbateurs pile au mauvais moment et en pleine période anticyclonique. La guigne totale !

Balade en Belledonne : déneigement et débâcle des lacs comme pour une mi-juin.
Balade en Belledonne : déneigement et débâcle des lacs comme pour une mi-juin.
Balade en Belledonne : déneigement et débâcle des lacs comme pour une mi-juin.
Balade en Belledonne : déneigement et débâcle des lacs comme pour une mi-juin.

Balade en Belledonne : déneigement et débâcle des lacs comme pour une mi-juin.

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #Chartreuse, #nivo-météo, #randonnée sportive

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Publié le 16 Mai 2022

Il nous reste encore beaucoup de belles choses à faire à proximité de la maison. Entre des virées plus lointaines, je reste en quête d'idées locales en minimisant l'utilisation de la voiture afin de faire la balance économique et écologique.

Pour le coup, le tour de Chartreuse à vélo est sans voiture. Avec deux nuitées (lac de Saint-André - les Marches et Entre-Deux-Guiers), les 120 km se font bien avec des enfants/ados bien encadrés. La chaleur et quelques côtes nous auront donné quelques sueurs mais en contre-partie, nous avons pu nous passer de vêtements chauds et la proximité de la civilisation nous aura permis de nous ravitailler en route. De ce fait, nous avons pu alléger le matériel à transporter.

Montée de Barraux

Montée de Barraux

Vignobles savoyards

Vignobles savoyards

Nuitées confort

Nuitées confort

Ca grimpe ; vallée de Couz
Ca grimpe ; vallée de Couz

Ca grimpe ; vallée de Couz

Portions gravel pour éviter les routes passantes

Portions gravel pour éviter les routes passantes

Saint-Thibaut de Couz

Saint-Thibaut de Couz

Voie Sarde

Voie Sarde

Tour de Chartreuse

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Rédigé par lta38

Publié dans #Chartreuse, #vélo

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Publié le 12 Mai 2022

Comme chaque année, j'aime bien me poster une ou deux matinée à l'affût du tétras-lyre. Après avoir beaucoup appris sur cette espèce entre les printemps 2013 et 2017, je ne cache pas que la motivation n'est plus la même car on reste toujours sur le même sujet et un sujet connu. Il n'empêche que le plaisir est intact ; cela me permet aussi de tirer quelques conclusions sur les populations d'oiseaux qui s'effondrent malgré les mesures mises en place.

En effet, sur trois places de chant suivies depuis une dizaine d'années, toutes sont passées d'une dizaine à trois coqs au maximum. J'entendais déjà parler de cette baisse catastrophique des effectifs à la fin des années 90. Je serais curieux d'en faire la comparaison avec aujourd'hui. Il y a probablement un facteur de dérangement hivernal prépondérant mais cela reste hypothétique. A titre personnel, je dérange très rarement des coqs en hiver (par chance ?) mais même accidentellement, multiplié par le nombre de randonneurs (en forte augmentation...). Faudra-t-il en arriver à des règlementations (sévères) de zones ? Pour la survie de cette espèce, peut-être mais je ne suis pas sûr que ce soit simple à mettre en place (et accepté). Par ailleurs, il y a sans aucun doute du "prélèvement" involontaire (à la belle saison, donc notamment des jeunes oiseaux) par les (très nombreux) chiens des randonneurs non tenus en laisse. Sans doute aussi un facteur climatique (régularité des printemps complètement pourris, au moment des naissances). Quant à la chasse, même si elle reste anecdotique (pas partout et prélèvements très faibles), elle s'y ajoute et on peut noter les comptages (en vue d'ouvrir ou non la chasse) réalisés par les chasseurs de la pire façon qui soit : au chien et sur les places de chant : dérangement total en pleine période de reproduction !

Après les mauvaises nouvelles climatiques (fonte des neiges record cette année), voici les mauvaises nouvelles concernant cet emblème de notre biodiversité alpine. C'est pourquoi, malgré la petite baisse de motivation de ma part, je mesure la chance que j'ai de pouvoir contempler ces oiseaux de près aujourd'hui. J'en profite pour rappeler les règles pour les photographes ou observateurs même sans appareil photo :
- repérage a priori des places de chant, à distance puis sur place mais après 9h du matin pour peaufiner l'emplacement
- installation sur place (à proximité, pas en plein milieu de la zone, et si possible à proximité d'un arbre ou d'un arbuste) avant l'arrivée des oiseaux : soit très tôt le matin (4h), soit en arrivant la veille au soir
- tente affût obligatoire pour masquer intégralement les mouvements (filets de camouflage à proscrire)
- départ de l'affût après les oiseaux, en général, après 9h

En attendant, quelques images de ce beau moment

Toujours sympa d'y être la veille au soir. Tente Tragopan V5 avec extension pour dormir. Matelas Nemo Tensor insulated (pour l'isolation sur neige, pas eu besoin vu l'avancée de la fonte)
Toujours sympa d'y être la veille au soir. Tente Tragopan V5 avec extension pour dormir. Matelas Nemo Tensor insulated (pour l'isolation sur neige, pas eu besoin vu l'avancée de la fonte)

Toujours sympa d'y être la veille au soir. Tente Tragopan V5 avec extension pour dormir. Matelas Nemo Tensor insulated (pour l'isolation sur neige, pas eu besoin vu l'avancée de la fonte)

Les visiteurs : grive draine (il faisait quasi nuit ; image à 10000 ISO 1/6è seconde au 500 mm), merle à plastron femelle et mâles
Les visiteurs : grive draine (il faisait quasi nuit ; image à 10000 ISO 1/6è seconde au 500 mm), merle à plastron femelle et mâles
Les visiteurs : grive draine (il faisait quasi nuit ; image à 10000 ISO 1/6è seconde au 500 mm), merle à plastron femelle et mâles
Les visiteurs : grive draine (il faisait quasi nuit ; image à 10000 ISO 1/6è seconde au 500 mm), merle à plastron femelle et mâles

Les visiteurs : grive draine (il faisait quasi nuit ; image à 10000 ISO 1/6è seconde au 500 mm), merle à plastron femelle et mâles

Les tétras-lyres
Les tétras-lyres
Les tétras-lyres
Les tétras-lyres
Les tétras-lyres

Les tétras-lyres

Primevère oreille d'ours

Primevère oreille d'ours

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Rédigé par lta38

Publié dans #Chartreuse, #tétras-lyre, #animaux

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Publié le 10 Mai 2022

Depuis que j'habite au pied, je ne suis jamais allé aussi peu à la dent de Crolles qu'en 2021. Et seulement une fois cet hiver à skis.

Et là, deux fois en une semaine, parce que la Dent reste une randonnée incontournable (et magnifique) de ma région et aussi parce que je n'ai pas envie d'aller plus loin après les kilomètres de voiture des vacances précédentes.

Boucle classique : pas de l'Oeille - sangle de la Barrère, que je trouve beaucoup plus intéressante que le retour par le plateau du versant nord. Du monde au sommet, même le soir, avec énormément de parapentistes et un groupe de base-jumpers. Faut dire qu'il n'y avait pas un pet de vent. A noter que j'ai récupéré des vêtements oubliés (veste + pantalon + t-shirt, probablement à l'un des base-jumpers => me contacter pour les récupérer).

L'itinéraire du trou du Glaz est quasi totalement déneigé mais reste ultra gras. La fonte des neiges est ultra rapide avec les chaleurs actuelles. Cela se voit du jour au lendemain. Au final, en terme d'avancée de déneigement, 2022 est en passe de devenir la plus mauvaise année depuis 2012, la deuxième plus mauvaise depuis... 2002 ? Au-dessus de 2000 mètres, on note en effet un enneigement digne d'un début juin, avec des cumuls pas folichons là où la neige demeure. Les randonneurs à baskets apprécieront, maigre consolation.

Retour à la Dent
Retour à la Dent
Retour à la Dent
Retour à la Dent
Retour à la Dent
Retour à la Dent

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Rédigé par lta38

Publié dans #Chartreuse, #randonnée sportive, #nivo-météo

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Publié le 8 Mai 2022

Un bon moment que je n'avais pas grimpé ici, et pas du tout en 2021, une première depuis au moins dix ans ! Nous voici parti pour Chrysanthèmes ; une excellente façon de découvrir la falaise, qui plus est dans un itinéraire historique, qui fut une véritable prouesse à l'époque. Quand aujourd'hui on lit ici ou là que certains points sont loin (ce qui est vrai - avec deux ou trois passages où il ne faut pas tomber, notamment avant de clipper le deuxième point de L3), on pensera à se mettre dans la peau des pionniers qui ont ouvert ces dalles le piton entre les dents.

Une corde à simple de 60 (et même 50 suffiraient) comme nous avions aujourd'hui (Petzl Volta 9 mm), 12 dégaines et un petit sac à dos pour le second avec bouteille d'eau, trois graines et petit coupe-vent au cas-où : voici l'équipement recommandé pour grimper vite et léger. Sans se presser, la voie nous aura pris 2h45. Nous avons couplé L1 et L2 puis L6 et L7.

A noter le départ de L5 qui se passe intelligemment par la gauche pour rester dans la cotation annoncée (6a+) et le tout dernier passage pour sortir sur le plateau, vraiment moche (le seul passage de toute la voie) et ultra patiné. Pour le reste, avec un peu de marge, la patine n'est pas gênante, surtout pour une journée où le temps est couvert. Si vous êtes de niveau 6a à vue et qu'il fait 30 degrés en plaine, ce ne sera sûrement pas la même musique.

Une voie qui n'a pas pris une ride, plus de 50 ans après son ouverture par la pure lumière Nominé et son acolyte Hamon (1969). Bravo à eux !

Retour à Presles
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Rédigé par lta38

Publié dans #Vercors, #escalade-alpi

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