randonnee sportive

Une sortie improvisée au dernier moment. Les filles super motivées et les conditions sont exceptionnelles ; l'occasion de mettre les crampons et du même coup de descendre plus rapidement sur les névés. Tant qu'on y est, on bouclera par le lac Blanc.

Départ tôt de pré Comté avec une première courte montée pour prendre le sentier des Deux Ruisseaux ramenant à celui venant de Freydières pour monter successivement au lac du Crozet, au col de la Pra puis aux lacs du Domeynon. Les crampons de sortie, nous grimpons jusqu'à La Croix de Belledonne où, après avoir croisé à peine une poignée de randonneurs, nous resterons seuls un bon moment.

La descente est rapide jusqu'aux Doménon où nous remettons le couvert pour remonter au col de Freydane afin de passer au pied des Trois Pics puis au lac Blanc. Il n'y a plus qu'à descendre jusqu'au parking.

Une des randonnées les plus complètes de Belledonne. Et pour les filles, leur premier 2000 mètres de dénivelé avec, de surcroît, un parcours de 30 km. Très grande joie d'avoir partagé cette sortie avec elles !

Le ciel a du mal à se mettre au bleu. Les conditions sont en retard au regard de ces dernières années et, à titre personnel, je ne peux que m'en réjouir. Et finalement, je retrouve un peu les conditions de mon enfance avec encore beaucoup de névés début juillet en Belledonne, et qui devraient persister encore un moment.

Un autre point de comparaison demeure le rhododendron, cet arbuste aux fleurs roses qui égaye nos montagnes en début d'été. Ces dernières années, sa floraison atteignait un pic à la mi-juin. Dans mon enfance, c'était courant juillet. Ce sera le cas cette année également.

Quelques images pour illustrer cette belle période de l'année prises lors de sorties au Collet-d'Allevard.

Pour ce dernier week-end prolongé de printemps, nous étions dans la Drôme. De belles escalades à Saou du côté de l'aiguille de la Tour (couennes et grandes voies - cotations old âge mais rééquipement parfait) ; une longue randonnée du côté des Trois Becs depuis l'auberge des Dauphins (20 km ; 1500 de D+) et une randonnée du vertige dans et au-dessus des gorges d'Oyans, sur les contreforts sud du Vercors.

Dans le même temps, certains profitaient des bonnes conditions de neige pour skier encore. Une très bonne idée ! Aux Trois Becs, après la solitude de toute la montée par la forêt de Saou, sans aucun doute en raison de la distance à parcourir, nous avons retrouvé la foule sur la partie haute. Venus du col de la Chaudière, itinéraire beaucoup plus court, ces randonneurs profitaient sans risque de la plus belle journée de la semaine. Normal et bien vu.

En revanche, beaucoup se sont mis en danger à l'aiguille de la Tour. Premier jour. Affluence dans la voie visée. On change de plan en prenant une autre ligne plus à droite. L'arrivée de l'orage met fin à toute cette excitation. Tout le monde descend. Nous reviendrons profiter du site totalement déserté en seconde partie de journée après la pluie. Mais que ce serait-il passé s'il avait fait grand beau ? Réponse le lendemain.

9h. Nous y revoilà. Personne. Nous partons dans la voie visée la veille. Les cordées arrivent peu à peu en-dessous. Quinze ? Vingt cordées ? Une affluence incroyable ! Certains font tomber des pierres. Hallucinant le peu d'yeux levés vers le haut pour surveiller ce qui s'y passe. Des pierres encore. Personne n'est refroidi ; aux deux sens du terme. Personne ne fait demi-tour.

Pour nous, une fois en haut, il va nous falloir user de réflexion pour descendre en rappel (pas d'autre moyen ici). Nous gardons les cordes avec nous au fur et à mesure de la descente sans les lancer puis filons à vue sur le côté de la face, dans les voies en 7 où personne ne grimpe. Arrivés en bas, nous plions les gaules. Des pierres tombent encore. Personne ne s'en va.

Ici, on n'est pas à l'Everest. Qu'il soit difficile de faire demi-tour sur un 8000, soit. Mais à Saou, dans des voies de 4 longueurs pas majeures (même si c'est super beau), pas loin de la maison, je trouve ça complètement dingue de s'entêter dans ces conditions (franchement, vu ce qui est tombé, même avec un casque...) : le site de couennes en-dessous est pourtant superbe comme plan B. A méditer.

Bon, là, la sierra sort le grand jeu. On était prévenu en arrivant à Rodellar. On n'a pas été déçu.

Nous avons d'abord cheminé le long du Mascùn inférieur puis sommes montés en rive droite pour rejoindre le vieux village abandonné d'Otín. Une petite boucle plus tard sur une vire aérienne dominant le Mascùn supérieur et nous revoilà dans le village où on peut refaire le plein d'eau. La vue sur les Pyrénées et notamment sur le monte Perdido gravi l'été dernier, depuis les alentours du village est splendide.

Au retour par un autre sentier, on découvre d'autre décor puis on aperçoit différemment, tant au niveau des angles que des lumières, les paysages (arches, baumes...) du début (et donc de la fin) de la randonnée. L'ensemble fait "à peine" 18 km et 800 mètres de dénivelé (les plus entraînés pourront en rajouter - pourquoi ne pas aller jusqu'à Bagüeste ?).

A faire absolument. Bien longtemps que je n'avais pas fait un itinéraire de cette qualité de décor, en ce sens où il y a quelque chose de beau à voir du début à la fin !

A noter : là encore, une bonne description (mais en aller-retour) dans le bouquin de Bruno Matteo sur les Pyrénées du vertige (Glénat).

Le programme de la semaine est chargé : cinq objectifs dont une journée citadine sur six jours. On choisit dès la deuxième journée de (re)faire un peu de route pour aller découvrir ces pénitents géants que sont les malles, au-dessus de Riglos.

La boucle remonte une jolie combe à l'est du petit massif puis revient vers l'ouest après avoir contourné les sommets par le nord. Nous nous hissons toutefois sur le point culminant grâce à un petit aller-retour du "vertige" très bien décrit par Bruno Matteo dans la guide sur les Pyrénées aux éditions Glénat. Nous n'aurons toutefois pas à sortir la corde malgré quelques passages un peu exposés que les filles savent gérer.

​​​​​​​Bien entendu, petite frustration que de ne pas pas toucher le rocher de ce site mythique d'escalade mais une randonnée qui nous aura enchantés. Et la suite du séjour confirmera complètement qu'avec tout ce qu'il y aura à voir, c'eut été dommage de s'enfermer dans un vallon pour ne faire que grimper. A noter le peu de monde ici en semaine à l'inter-saison.

​​​​​​​Sur le retour, passage obligatoire au château de Loarre !