Par monts et par mots

Belledonne encore bien enneigée vue depuis la Chartreuse ce week-end donc à la mi-juin. Il y a bien longtemps qu'on n'avait pas vu ça !

Après un petit bilan (provisoire) de l'hiver, quelques infos ça et là, une première puis une seconde prise de repères voici un nouveau point après les premiers jours jours de l'été qui succèdent à quelques jours de printemps, eux même arrivant après sept mois d'hiver (!!!).

Il y a dix jours (première semaine de juin), on chaussait encore les skis en versant nord ou sur quelques spots favorables (pistes des stations de ski) vers 1650 m comme en témoigne les webcams ci-dessous, Pipay et Chamrousse Recoin.

La nivose du Gua dans le Vercors, située en terrain un peu moins favorable, venait quant à elle de finir sa saison 2013 le 4 juin.

De mon côté d'après ce que je note depuis chez moi, les tous derniers névés visibles à l'oeil nu sur le Grand Rocher auront fondu avec au moins 19 jours de plus que l'an dernier qui n'était déjà pas un mauvais hiver (30 mai l'an dernier, toujours visibles cette année aujourd'hui 17 juin).

En 2004, j'ai pris les deux photos ci-dessus au retour d'une sortie du soir à skis au Taillefer le 7 juin. Deux sorties d'hier dont celle-ci sur skitour me permettent d'affirmer que cette année, on a plus de dix jours d'avance (ou de retard) sur l'enneigemennt. En 2004 comme en 2010 (les limites skiables de ces deux hivers étant remontées de manière très similaires), j'étais sorti en ski dans Belledonne autour du 5-7 juillet. Nous verrons si entre le 14 et le 20 du mois prochain on retrouve des conditions semblables ou si l'été aura rattrapé son retard, au moins en partie.

Quelques images de terrain pour finir. Au coeur de la Chartreuse, dans les talwegs protégés par la forêt et l'ombre des hêtres qui commencent enfin à avoir des feuilles, des névés continus toujours présents en ce moment entre 1500 et 1700 m !!!

Avec parfois des quantités loin d'être négligeables (30 cm à 1 mètre 50 !!!!!).

Ce névé bien ombragé pourrait bien tenir encore jusqu'à la fin du mois bien qu'à seulement 1300 m au coeur de la Chartreuse.

Coup d'oeil au sud : Armet, Taillefer, Bure, comme à la mi-mai !

Pour finir, petit coup d'oeil à la balise nivose de l'Aigleton pour laquelle j'avais prédit une arrivée positive en juillet. Il reste encore 170 cm à J-14. Elle a quand même perdu près de deux mètres en trois semaines. Mais il y avait 50 cm de neige récente qui ne pouvait faire long feu à cette période. La petite canicule actuelle ne devant durer que cinq jours (restent un à deux d'après les prévi), mon pronostic semble bien parti. 

C'est décidé ; je me sépare de DPP. Le logiciel gratuit fourni par Canon avec tout achat d'un appareil photo est intéressant et facile d'utilisation. Ses possibilités de développemment des images RAW restent cependant limitées par rapport à Lightroom dont je viens d'acquérir enfin la version 5 pour à peine plus de 70€, tarif préférentiel enseignants.

En revanche, LR5, c'est une belle usine à gaz et il va sûrement me falloir plusieurs mois pour m'y habituer. Toutefois, j'ai déjà pu juger de son impressionnante facilité à déboucher les ombres.

Jugez plutôt avec ce coq de bruyère. Voici la version développée sans aucune maîtrise du logiciel LR5

Voici la même avec DPP (ci-dessous)

Et enfin l'image brute simplement convertie en jpeg.

Aujourd'hui, bien décidés à profiter du beau temps en famille avec les "Büsch", nous nous dirigeons le plus au nord possible du massif de Belledonne dans lequel aucun d'entre nous n'avait mis les pieds, histoire de changer de paysage. Nous partons juste au-dessus du col du Grand Cucheron en direction de la tourbière du Grand Leyat.

Au-delà de celle-ci, le sentier de crête est curieusement "surbalisé". Vraiment un travail de cochon peu discret. Je ne vois pas l'intérêt.

Une courte descente nous amène au col du Champet qui sera le lieu (vert) de pique-nique voire même de sieste pour certains.

Nous bouclons plein est selon un sentier sympathique qui longe l'ancienne poste de ski (eh oui, à l'époque, il y avait un téléski ici).

Une balade à majorité forestière mais pas trop, juste comme il faut pour éviter la chaleur (premier jour de chaud en plaine avec 32°C) et laisser de quoi profiter de la vue sur les montagnes.

Comme en Chartreuse, la végétation est ici à peine à ses débuts, de même que des névés sont présents dans les trous à 1700 m d'altitude.

La fin du circuit passe devant la jolie cabane de la Jasse et son écrin de verdure.

Une balade tranquille où nous avons rencontré fort peu de monde.

Cela faisait longtemps que je souhaitais monter dans ce coin au printemps pour voir les immenses troupeaux de mouflons retrouver l'herbe alpine.

C'est quand même dément cette région où malgré l'exploration constante depuis des années, il reste des vallons à découvrir, des sujets à aller chercher, sans cesse renouvelables...

Les mouflons sont bien là. Tranquilles, en train de retrouver l'herbe fraîche. A contre-vent, le soleil dans le dos, au milieu des bosquets d'épicéas, l'approche est presque facile. Il suffit ensuite de se poster et de les attendre.

Il y a des mâles, des femelles mais aussi les agneaux de l'année.

Les jonquilles tapissent l'alpage, un 15 juin ! Encore un signe de retard de la végétation. Plus d'un mois de retard cette année. L'été sera court en montagne.

Nous laissons le premier groupe rencontré et remontons avec Nico un petit talweg. Nous "tombons" nez à nez avec ce mâle qui aura bien du mal à nous identifier.

Le revoilà cinq minutes plus tard tranquille au milieu des jonquilles. Il a pratiquement perdu tout son vieux poil d'hiver à l'exception d'un vilain "tapis" sur le dos.

Un petit groupe passe dans notre dos et a dû sentir le vent.

Sur les crêtes, nous trouvons de très grands troupeaux.

Avec pas mal de grands mâles plus ou moins avancés dans la mue de printemps.

Deux photos prises à 400 ISO f/16 pour que les jonquilles du premier plan ne soient pas qu'un amas jaune diffus.

Une brebis au milieu des pensées.

Un troupeau de mâles traverse une prairie encore bien sèche.

Un autre troupeau nous a repérés depuis une crête. On ne s'approchera pas davantage. Il commence à faire chaud. On va poursuivre côté rando.

Les deux derniers rencontrés : une brebis et son agneau. Au total peut-être plus de 400 mouflons en cette belle matinée de juin.

J'avais réalisé cette voie d'escalade à Chamrousse en 2004 avec Denis et JP. A l'époque, j'avais tout fait en second et en tirant au clou dans les longueurs dures. C'était donc l'occasion d'y retourner quasi dix ans après avec pour objectif de tout enchaîner à vue (dix ans plus tard, on peut considérer qu'on ne se souvient pas des prises, surtout quand on a tiré au point). Pour Delphine, en pleine progression, c'est l'occasion de découvrir ce spot de grimpe majeur de (plutôt au-dessus de) la cuvette grenobloise. Alors c'est parti.

L2 : après une première longueur en 3b pour gravir le socle, un petit 6a qui chauffe à peine.

L3 : 7a d'après le topo de Cambon à l'ouverture, plutôt un petit 6c sur le terrain (un pas vraiment dur, le reste plus cool).

L4 : 6c plus soutenu que la précédente.

L5 : 6b+ mais 2/3 mouvements bien bloc quand même où il faut fermer le bras.

Après L6 (6a) voici un fort joli 5c assez long. S'ensuit L8 (6a+) puis L9 longue mais facile avec un court pas de 5b sous le relais. La voie se termine par une longueur bien retorse. Cotée seulement 6b+ par JMC à l'ouverture (mais tout comme L3, ces cotations étaient à confirmer), elle ne vaut sans doute pas le 7a proposé par certains mais sans problème un bon 6c. Et comme les prises clé sont des prises taillées absolument invisibles du bas, il faut soit de la chance pour tomber dessus immédiatement, soit chercher et donc avoir une bonne rési. Le 6c+ me paraît donc bien calé et on n'est pas mécontent de s'affaler sur le plateau sommital face au Taillefer et aux Grandes Rousses où la limite de la neige est encore à 2000 m. Les spécialistes auront noté que le couloir ouest de l'Etendard est en conditions parfaites pour le ski même si Delle tout comme moi fait un peu une overdose de la neige cette saison.

Une bien belle (grosse) demie-journée et contrat rempli pour bibi concernant l'enchaînement bien qu'ayant peu grimpé en extérieur ce printemps.