Après la matinée en Chartreuse, l'après-midi en face, pour la première sortie de ski de piste de Stella, impatiente d'essayer ses nouveaux skis.
Après être redescendu sous la crasse pour le midi, me voici de nouveau au-dessus. Comme en face, tout est givré.
Des paysages de toute beauté, au-dessus d'une mer de nuage qui s'étend à l'infini. Y'a pas à dire, Grenoble est bien la capitale de la montagne. Sans vouloir polémiquer, Chamonix a certes le mont Blanc et des pics majestueux concentrés sur une petite surface mais ici, on en a d'autres qui n'ont rien à leur envier si ce n'est le toit de la France et en plus, on a une diversité de paysage tant pour les yeux que pour les pratiques qui est sans commune mesure.
Pour la reprise, on fera trois descentes de la Croix dans l'après-midi, agrémentées d'un goûter au moment où le soleil commence à décliner et les couleurs prendre des K.
Le coup d'oeil depuis la croix vaut son pesant de cacahuètes. C'est la première fois que je vois autant de skieurs s'arrêter pour prendre des photos. J'ai vu des dizaines de couchers de soleil. J'ai vu des dizaines de mers de nuages. j'ai vu des dizaines de couchers de soleil au-dessus de la mer de nuages mais je ne sais pas pourquoi, celui-ci avait quelque chose de plus.
Sans doute un peu parce qu'il était partagé avec ma fille.
Mais aussi parce qu'il était particulièrement pur, avec un petit plus, le fait de n'être pas beaucoup plus haut que la limite des nuages.
Cette dernière descente donne littéralement l'impression de plonger dans la mer.
De plus en plus beau.
De plus en plus jaune.
Dernière descente après la fermeture de la télécabine.
Une mer qui s'étend à l'infini : ici, cela veut dire de la Drôme aux mont du Lyonnais et à la Haute Savoie.
Certains diront qu'aujourd'hui il n'a pas fait beau.
A la descente, à la limite entre l'ombre et la lumière, le thermomètre est descendu - 10°C.
"On dirait que les arbres prennent feu" dira Stella.
Allez, on termine par une note qui apporte un petit bémol à cette magnifique sortie. Suite à l'accident du 21 mars dernier, j'ai été hyper méfiant et, pour être honnête, un poil stressé. Mon ami Nico B qui était aussi sur les pistes de Chamrousse avec Emma (pas encore trois ans) ainsi que Stan avec son petit Côme ont fait le même constat : de plus en plus de skieurs/snowboarders qui descendent vite et passent parfois fort près des adultes comme des enfants. Certains d'entre eux maîtrisent sans doute leur engin, d'autres moins. Il faut s'attendre à ce qu'il y ait de plus en plus d'accidents de par la vitesse qui augmente chaque année un peu plus, alors que la densité des skieurs ne faiblit pas. Entre les décès par collision et les blessés graves qui gardent des séquelles, si l'on ajoute que la moitié des accidents mortels d'avalanche (30 par an en France en moyenne) touche les skieurs de piste qui sortent des pistes, j'ai tendance à penser que le ski de piste est en phase de devenir (ou est déjà devenu) plus dangereux que le ski de randonnée.
Il faut s'attendre à des modifications inévitables lorsque nous aurons atteint un seuil de problèmes trop important comme peut-être coté punition, des agents assermentées verbalisant sur les pistes les skieurs dangereux avec retrait du forfait et côté prévention, pourquoi pas un quota maximum de "glisseurs" sur un même domaine. En attendant je prépare un courrier à envoyer aux stations que je fréquente pour leur demander comment (et si) ils vont commencer à prendre en compte ce facteur. Je vous tiendrai au courant de leur réponse.