Par monts et par mots

L'idée initiale était de conjuguer une balade avec un coucher de soleil sur les lacs en cours de regel. Mon choix se porte sur les lacs du Vénétier. Après une approche un peu limite sans pneus neige jusqu'au parking à 1400 m, le brouillard m'accompagne jusqu'à la cabane d'Aiguebelle où l'éclaircie redonne le moral.

Le pic du Pin apparaît alors, me donnant l'envie de revenir faire la traversée des arêtes en hivernal. Malheureusement, l'éclaircie ne durera pas. Sans surprise, les nuages annoncés pour la fin de journée me privent de ces belles images espérées. Tant pis. Cela fait partie du jeu. C'est un raté niveau photo mais en est-ce un réellement ? Sortir, s'évader, se dépenser, rêver, espérer. Voilà ce que nous apportent toutes nos pérégrinations dans l'Alpe y compris celle-ci. Et puis, il en faut bien des sorties soit disant un peu ratées, ne serait-ce que pour apprécier encore un peu plus à leur juste valeur celles qui sont les meilleures.

Parti tard après avoir failli laisser tomber (toutes mes excuses à Eric avec qui on avait envisagé de sortir les spatules ensemble), c'est finalemnt avec Nico que l'on se dirige vers la crête de Brouffier dans le massif du Taillefer.

Après une montée dans le brouillard, le ciel se déchire et on finit au soleil (mais dans le vent) au sommet. Coup d'oeil au sud et bonne surprise : le vent a rapporté puis densifié la neige dans les talwegs.

On ne devrait donc pas toucher et en plus, c'est du bon ski avec une petite couche de neige meuble en surface.

Arrivés au lac de Brouffier, on remet les peaux et on remonte... pour redescendre une seconde fois par une autre combe.

C'est tout aussi bon que la précédente.

Au lac, on remet les peaux et c'est reparti.

Cette fois, on vise une combe ouest venant buter sous le pas de la Mine.

Ce sera la meilleure descente sur une ligne plutôt bien remplie.

Montée 4. La lumière jaunit légèrement. On regarde la montre : on a encore le temps. On descend donc la combe la plus à l'ouest qui nous amène un peu plus bas que le lac. On stoppe avant le fond du vallon, lorsque les cailloux commencent à toucher les semelles.

Après une dernière montée permettant d'arrondir à 2000 m le dénivelé de cette reprise, on termine au soleil couchant par la voie classique.

Neige portante jusqu'à 2000 m voire un peu plus bas puis il faut rester en rive droite sur les rhodos où, à défaut de faire du bon ski, on ne touche aucun caillou.

Finalement, on skie à la voiture en prenant des précautions sur la fin. Une dizaine de touchettes en tout pour ma part. Tout à fait honorable pour une reprise. Personnellement, je ne ressortirai pas les skis avant une nouvelle chute de neige je pense mais ce fut une sortie fort sympathique malgré mon hésitation de départ. Cette saison sera-t-elle au niveau des deux précédentes ? 

De l'après-midi et du soir pris a différentes reprises dans la semaine. Un blog c'est chronophage. Ce n'est pas une découverte mais du coup, une fois n'est pas coutume (mais ça pourrait le devenir), je me laisse aller pour une compil' d'images faites au long de la semaine.

On commence par cette magnifique soirée faisant suite à une chute de neige.

Deux images prises au polarisant qui renforce les contrastes... mais atténuent les ondulations des nuages.

Sur cette série, je préfère les images sans polarisant et ces magnbifiques nuages offerts par cette belle soirée.

Autre image prise l'après-midi avec des cirrus annonciateurs d'une petite perturbation.

 Autre après-midi, lors d'une balade famille dans le Manval.

Ici un cumulus taquine le pic Couttet.

Vue panoramique.

Contraste automne - hiver.

Contraste automne - hiver sur ces deux derniers clichés. Lequel préférez-vous ?

A noter pour cette dernière, la très bonne gestion du bruit de l'EOS 60D (2000 ISO). En effet, j'ai dû monter en sensibilité afin de reconnaître la silhouette du Grand Pic en arrière plan car j'ai dû fermer le diaph à f/25 pour garder une vitesse acceptable à main levée (1/100è sec) au 200 m (i.e. 320 mm équivalent) sans stabilisateur. Notons aussi au passage que la vitesse 1/100è reste quand même limite pour cette contrainte et que j'ai pris une série de photos en rafale afin d'espérer (et ce fut le cas) en avoir au moins une seule de nette.

Aussi rapide qu'elle sera brève, l'éclaircie est incontestable en ce début d'après-midi. Je propose aussitôt une petite virée à Toto pour se dégourdir les jambes. Devinez où ? A la dent de Crolles bien sûr. Montée désormais habituelle par la Gorgette. Dans le pas de l'Oeille, nous rejoignons Nawale et Lambert montés par la voie normale avec leurs amis. Nous optons pour un petit supplément par la vire est où ils nous suivent.

L'entrée est un peu impressionnante suite à un petit glissement de terrain mais sécurisée par une corde fixe. Après avoir traversé ce balcon dans le brouillard, on se retrouve à remonter le plateau nord jusqu'au sommet de la Dent. Ce sera la plus belle partie avec de jolis contrastes : un peu de neige, brouillard et éclaircie.

De beaux jeux de lumière pour cette partie finale. Absence (surprenante) de vent au sommet mais il fait un poil frais.

Aussi, on enchaîne la descente par le pas de l'Oeille et encore de beaux jeux de lumière avec de petits cumulus taquins. Le ciel se voile. L'éclaircie est déjà finie. Demain, place de nouveau à la pluie et à la neige jusqu'en moyenne montagne. Nous sommes désormais dans la seconde partie de l'automne.

Un peu de pub perso. Le nouveau Ecrins Est vient de sortir. Il fait suite, en tant que réédition (volume initial paru en décembre 2002) à Queyras, toujours avec mon ami Louis Volle qui a fait un gros boulot.

L'occasion de parler un peu d'autres ouvrages auxquels j'ai participé : Ecrins Sud (toujours avec Louis, paru en 2002 et sur lequel je suis auteur principal), Mont-Blanc (seul cette fois-ci, 2009, avec un coup de main de Pierre Tardivel que je salue à cette occasion) et enfin Ubaye par mon ami Hervé Foucher et pour lequel je me suis occupé de la mise en page.

En-dehors du ski, il y a eu également Belledonne Escalade, l'aboutissement d'un beau projet personnel, paru en mai 2010 et réédité (à l'identique) fin 2011 tant il a reçu un écho. 

Pour le reste, un petit clin d'oeil à Montagnes Magazine pour lequel j'ai écrit une bonne dizaine de papiers. Le dernier en date est celui de ce mois-ci justement avec un sujet sur l'évolution du ski de randonnée en collaboration avec mon ami Volo.