Publié le 15 Janvier 2025
Les dernières sorties depuis une semaine m'ont mené à la dent du Pra, à la pointe du Sciallet, au jas des Lièvres... Avec des conditions franchement dégradées par la pluie en-dessous de 2000 mètres et par la glace jusqu'à 2500 mètres. Il y avait moyen de trouver du bon ski mais il fallait choisir précautionneusement les bons endroits, les bonnes orientations, les bonnes heures. Et sans doute bénéficier d'un peu de chance de surcroît. Voilà pour l'état des lieux en Isère. Des conditions annoncées par les secours en montagne, les pisteurs, les professionnels de la montagne... Durant ces sorties, mais aussi à la lecture de compte-rendus, j'ai pu observer ou lire des choses montrant qu'on rencontre de plus en plus de gens qui fréquentent la montagne en hiver sans avoir les compétences oet/ou connaissances nécessaires. Notre société de consommation s'exporte aussi en montagne : on veut cocher et empiler les sorties sans prendre le temps d'apprendre comment "fonctionne" la montagne en hiver.
Soyons clairs sur l'état des lieux de nos massifs isérois :
- La neige est glacée en moyenne altitude et ne dégèle que sur des pentes plein sud, dans l'après-midi et encore, pas au-dessus de 2500-2600 mètres et sans vent ;
- Les autres pentes restent en neige dure ; à cette époque, avec des températures normales, le soleil est sans effet sur les pentes est et ouest ;
- Par ces conditions, aucune sortie raquettes n'est conseillée y compris en terrain plat ! La raquette, c'est pour éviter de s'enfoncer, pas pour évoluer sur la glace. Si on tient à tout prix à aller marcher sur la neige, il faut utiliser a minima des crampons forestiers sur les chemins plats ou des vrais crampons (+ éventuellement piolet) sur les terrains dès qu'il y a un peu de pente mais dans ce cas, à la seule conditions d'avoir un minimum de notions d'alpinisme.
Mea culpa. J'ai moi-aussi appris sur le tas et fait des tas de conneries. Mais c'était à une époque où il n'y avait aucune émulation par les autres (on ne savait pas ce que faisaient les autres, pas de réseaux, pas d'internet tout court), aucune pression et quand on ratait une sortie, personne ne le savait. On ne disposait pas non plus de tous les outils accessibles d'aujourd'hui. Et pas de tout ce qu'on a appris depuis. On n'avait pas d'informations sur les conditions. Il fallait aller voir.
En espérant que la neige revienne sans trop tarder...