Des couleurs
Publié le 5 Août 2015
Les couleurs, ce sont d'abord celles de la haute montagne. Ici, le vert de l'alpe contraste avec le bleu du ciel (encore grand beau aujourd'hui), le jaune de la roche et le blanc des glaciers (même si ces derniers sont bien malades). Et au milieu des grimpeurs colorés sur cette falaise des Chéserys justement fréquentée de par ses voies faciles équipées, à une heure du parking et face au mont Blanc et à la Verte.
Après deux petites semaines en Bretagne où "le mystère des couleurs" aura tourné en boucle dans la voiture sur demande des filles (une des plus belles histoires pour enfants que je connaisse, et une musique signée Da Silva), voici donc que les couleurs reviennent à l'ordre du jour et ce n'est pas encore fini : troisième jour dans le massif et que de bruit ! Des aéronefs en tout genre (hélicos - et pas uniquement celui des secours), des avions de tourisme et aujourd'hui encore on en a bien pris plein les oreilles. En rajoutant à cela un camion benne sans doute au travail du côté de Montroc, le ronron de la route du col des Montets où la circulation est continue du matin au soir... Du bruit, on en a vu de toutes les couleurs quoi ! Vivement le retour dans nos calmes montagnes dauphinoises.
Enfin, les couleurs, ce sont les noms données aux voies du secteur : la bleue, la jaune, la rousse,... Pour nous, ce sera aujourd'hui la voie rouge. Six longueurs en 5b max équipées sur broches sur un très bon rocher (excepté l'armoire posée au milieu de L3, méfiat), essentiellement en dalle avec deux passages (crux de L1 et L3) plus raides et fissurés. Dommage toutefois que les ouvreurs n'aient pas pensé à les rendre abordables pour de la vraie initiation. Quelqu'un de peu téméraire se fera sans doute peur dans des dalles (même en 4a) avec des points à huit mètres. Les passages plus durs restent toutefois bien équipés.
Plutôt que de taper des rappels (et porter 50 m de corde supplémentaires), on choisit l'option à pieds par le haut. Encore cent mètres de dénivelé droit dans les rhodos (trace) pour rejoindre le sentier de retour et faire ainsi une boucle. Une jolie demie-journée avec Val sur un secteur très fréquenté (les aiguilles Rouges), encore plus par les randonneurs que par les grimpeurs. Quelle foule ! Et ça monte à toute heure, par toute température. En short, en pantalon, en robe (si si), en baskets, en grosses, en gros sac, sans le moindre centilitre d'eau... Bref, bievenue à Chamonix. Personnellement, c'est le côté qui me dérange le plus (après le bruit - mais finalement les deux sont liés) mais comment ne pas comprendre l'engouement des gens pour cette vallée et ces montagnes mythiques, chargées d'histoire et de symboles ?