Brame 2015 (XXI) : ils montent
Publié le 8 Octobre 2015
Départ de nuit pour être au lever du jour en haut de leur domaine. Jusqu'à présent, ils y sont passés régulièrement mais l'activité n'y a pas été très intense. Après avoir été actifs deux-cents mètres plus bas dans la forêt, j'ai noté une pause tout comme l'an dernier. Et l'an dernier, autour du 10 octobre, ils étaient montés aux lisières pour le bouquet final. Il s'agit de vérifier si cette saison ressemble à la précédente.
Bingo. Je suis sur place à 7h et ça brame. En plusieurs endroits. Il fait encore nuit. Je m'installe au pied d'un bosquet et attends.
Les raires se rapprochent. Il monte dans le dernier bosquet avant l'alpage. Je ne le vois pas mais l'entends. Il sort qui voilà ? Le quinze ! Toujours lui. Il est entouré de plusieurs biches. C'est bien le maître du secteur.
Quelle image préférez-vous ? Plus de jaune pour la seconde mais cerf regardant le bord de l'image ; sur la première, encore trop centré à mon goût. Bref, aucune n'est parfaite, surtout à 1250/1600 ISO.
Ici, les animaux sont tranquilles. Je note cinq cerfs qui se répondent. Dont trois dans un secteur abordable. En-dessous, ça passe. Un dix cors hésite puis fait demi-tour. Ce pourrait être le maître des lieux qui le dissuade de s'approcher. Un douze cors bruyant fait des allers-retours. Il a ses biches. Peut-etre en veut-il encore davantage. Il finit par bouger un peu. Reste celui qui semble le plus dominant. Une biche, puis deux. Il devrait sortir. Et qui est-ce ? Le quinze bien sûr. A une telle distance, je ne fais pas de photo si ça ne brame pas mais je ne peux pas laisser échapper un si beau portrait : l'animal a foncé depuis quinze jours que je l'observe. Il arbore désormais une splendide crinière. Sa ramure est fantastique. Assurément le plus beau de tout le secteur ; enfin, je pense car je n'ai peut-être pas encore tout vu. Il se tourne vers ces clics-clacs un peu inhabituels puis repart tranquillement derrière ses biches. Peu après, c'est le timide dix cors qui suit aussi ses trois biches. Les animaux, malgré empruntent exactement les mêmes passages.
Un joli cerf écoute le concert en aval. Ce douze cors a un bois cassé à droite ; peut-être une rixe avec le quinze...
Un peu plus tard, c'est au tour du maître des lieux. A cette distance (pas de recadrage au 300 mm), je ne déclenche pas en principe pour ne pas les alerter en raison du bruit du miroir mais étant donné qu'il ne bramait pas beaucoup et que la trouée était courte, j'ai fait une exception, ne pouvant laisser échapper ce beau portrait, sans doute la plus belle image de type "portrait" que j'ai pu faire de ce cerf cet automne.
9h30. Plus le moindre son. Le vallon semble déserté ; à un point que j'en viens à me demander si je n'ai pas dérangé alors que je ne pense pas avoir été détecté, en tous cas pas par les animaux que j'ai observés. Evidemment, la raison est ailleurs. Au bout d'un moment je bouge et descends vers mon affût. Je traverse toute la zone favorable au brame. Des traces, des crottes, il y en a mais pas le moindre animal. Pas un son, pas une biche dérangée, rien de rien. Il est maintenant évident que je n'ai pas pu déranger un pande montagne tout entier en me postant à un endroit en partie haute. Ils ne sortent donc là que pour le brame, ce que j'avais déjà observé depuis deux ans et se remisent ensuite plus bas en forêt. Ca ne bougera pas jusqu'à 13h où je perds patience dans l'affût encore bien humide. Je redescends.