Etendard express en baskets/skis
Publié le 17 Octobre 2015
Un(e) après-midi de beau temps et un dimanche prévu "grisounet". Le brame touche à sa fin et en plus, avec la neige au sol, il sera impossible de se déplacer discrètement. Les sentiers sont "gadouilleux" pour randonner. C'est l'occasion de rentabiliser la Black. La notion de ratio ski/marche n'a plus vraiment de sens avec ce genre de matériel et des skis/fix légers. Aujourd'hui, sur la portion faite en baskets, mon sac à dos était sans doute plus léger que ceux de ce groupe de cinq piétons qui a réalisé la course dans la journée avec cordes/piolets/crampons.
L'automne en versant nord du col du Glandon. Pour qui part de Crolles comme moi, l'option Maurienne est bien plus confortable que celle de l'Eau-d'Olle. 45 minutes d'autoroute puis une petite demie-heure de route très peu fréquentée et paisible. En passant par Grenoble, il faut se farcir pas loin d'une heure trente de route pénible avec du monde, des camions... En revanche, il faudra débourser dix euro de péage côté Savoie.
J'attaque tard : il est 14h30. Etant donnée la distance (environ trente kilomètres dont les 2/3 en baskets), il ne va pas falloir traîner et, n'ayant pas la vélocité d'un Kilian, n'échapperai pas à la nuit sur la fin. Mais cela ne me dérange pas. Je vise le sommet aux alentours des dix-huit heures. La première partie monte jusqu'au col donnant accès aux lacs ; ensuite, il vaut mieux trottiner jusqu'au lac Tournant sous peine de trouver ça interminable (déjà que là...). Le paysage est splendide.
Arrivée au glacier un peu après 16h, je ne peux guère faire plus vite si je veux en garder pour la suite (un peu d'altitude quand même). Le front du glacier n'a pratiquement pas bougé en quinze ans. Son épaisseur, en revanche, a considérablement diminué et c'est encore plus visible en amont avec des crêtes de rochers qui apparaissent en de nombreux endroits.
Je m'octroye la seule pause de la journée. Petit grignottis et changement de monture aux pieds. Je laisse baskets et chaussettes sur un caillou noir réchauffé par le soleil mais l'ombre devant arriver rapidement, il est probable que je retrouve le matériel bien durci par le regel à la descente.
18h. L'heure des premiers virages de la saison 2016. Et ma foi, ils seront fort agréables même avec 65 mm au patin.
Huit-cents mètres de descente majoritairement poudreuse nonobstant quelques zones de carton sous le sommet. Il faut encore rentrer. Remettre les baskets, les skis sur le sac, trottiner...
Lorsque j'ai attaqué la descente, j'avais quatre couches sur moi : un t-shirt manches longues, une micro-polaire, un gilet et une gore-tex. Eh bien je garderai tout ça jusqu'à la voiture atteinte à la lueur de la frontale un peu avant vingt heures, sans même transpirer et pourtant, l'essentiel du retour en baskets se fera en courant. Pas de doute, c'est la première offensive de l'hiver avec ce vent d'ouest bien glacial. Cela devrait durer quelques jours au moins.