Point météo de début d'année
Publié le 5 Janvier 2019
La planète se réchauffe. Ce n'est pratiquement discuté par personne. La responsabilité anthropique reste encore contestée par certains mais à la vue des graphiques, il y a une véritable corrélation de cause à effet. Mais le but n'est pas de relancer ici un énième débat entre les climato-sceptiques ou réalistes et les convaincus de l'influence artificielle. En revanche, le moindre fait qui sort des normes est immédiatement associé au réchauffement climatique alors que très souvent, cela n'a rien à voir.
Les hivers sans neige ne sont pas nouveaux. Les hivers avec neige ne sont pas rares, rappelons, s'il n'en faut, les derniers 2013 et 2018 ou encore 2010 en plaine : depuis que je m'intéresse à la météo (1984), je n'avais jamais noté autant de neige, que ce soit en nombre de jours de chutes ou de cumul sur la ville de Grenoble. On se rappellera aussi de la triste triplette 1988-89-90 (et, peu après, du catastrophique 1993 où il avait fallu attendre la mi-février pour voir arriver la neige) qui avait commencé à sonner le glas de certains exploitants de la montagne hivernale alors que d'excellents hivers ont suivi.
Personnellement, je me refuse à mettre la moindre anormalité sur le dos du réchauffement climatique. Le sapin de Noël sous cinquante centimètres n'est jamais garanti et c'était déjà écrit dans les petits guides "montagne" de chez Glénat parus dans les années 80 sous la houlette de Jean-Pierre Bonfort, avant qu'il ne réalise l'excellent "ski-alpinisme" en collaboration avec Volodia Shahashahani, aux éditions Didier Richard. Ce même Volo parle de la terrible année 1977 pour la pente raide avec un gros paquet de neige tombé en janvier ou février, suivi d'un déluge d'eau chaude jusqu'à plus de 2500 mètres d'altitude. Un peu ce qui s'est produit à Noël, malheureusement juste après la chute de neige qui aurait pu taire tous ces maux.
Alors oui, la couche de neige diminue en moyenne montagne. Oui la température globale augment petit à petit et on ne peut pas être très optimiste quant à la durée de nos activités hivernales. Mais aujourd'hui, c'est un anticyclone, tout ce qu'il y a de plus habituel en hiver, qui fait suite à un coup de pluie. Et cela nous laisse depuis près de deux semaines maintenant sur notre faim, surtout en raison d'une neige de mauvaise qualité, loin de ce que l'on peut espérer en hiver.
Mais n'oublions pas que l'on skie depuis début novembre et que c'est loin d'être toujours le cas. Que les Alpes frontalières ont eu de très bonnes conditions en novembre et en Dauphiné, ce fut le cas en décembre jusque vers le 20 avec quelques journées exceptionnelles. Personnellement, mon "quota" de sorties et de bonne qualité est tout à fait conforme à la moyenne.
Bien sûr, il ne faudrait pas que cette situation perdure trop. Et justement, l'anticyclone semble s'affaiblir. De petites chutes de neige semblent envisageables cette semaine, au moins pour redonner un aspect hivernal à la montagne et adoucir la glisse dans les pentes faibles et moyennes. Le phénomène est à confirmer mais pour le moment, la tendance irait vers un temps un peu perturbé de mardi après-midi à jeudi matin. A la clé, une vingtaine de centimètres sont envisageables vers 1500 mètres et, cela reste à préciser car la limite semble proche, de la neige jusqu'en plaine avec quelques centimètres possibles localement.
Pour les secteurs qui nous concernent, ces précipitations devraient malheureusement s'arrêter sur la barrière Corps/Lautaret sans donner le moindre flocon sur le sud. Mais dès le week-end prochain, un temps plus instable semble se mettre en place. Cela arriverait au bon moment car le mois qui s'étend de mi-janvier à mi-février est généralement le plus froid de l'année. En espérant confirmation dans les jours qui viennent. Croisons les doigts car quinze jours d'anticyclone et neiges "chaudes", c'en est assez !