Jouer aux billes
Publié le 19 Mars 2019
Ce "sport" revient naturellement dans les écoles. Tantôt la poursuite, tantôt le tir d'objets. Cela me rappelle des (bons) souvenirs d'enfance. Mais pour le skieur, les "billes" n'ont rien d'enthousiasmant. Dans le jargon nivologique, une bille est un flocon de neige roulée, d'un à cinq millimètres, généralement tombé durant un orage ou une forte averse. Recouvertes de neige fraîche, les billes se comportent comme une couche fragile et mieux vaut ne pas y mettre de spatule.
Ce matin, en poussant les skis vers la face est des Lances de Malissard, j'ai vite été rappelé à l'ordre. Pas pour des raisons de risque d'avalanche (les billes formaient l'ultime couche de neige) mais par la difficulté de traçage. Assurément le traçage le plus pénible de la saison ; pire que cinquante centimètres de poudre vierge. En effet, les quinze centimètres de billes posés sur un fond dur étaient une horreur. Le ski restait englué au fond à chaque pas, glissant une ou deux fois par pas et encore, à condition de tracer quasi à plat. Je sais bien que je n'aime pas les traces raides mais il y a une limite. Quand au bout de deux conversions, tu te retrouves à l'aplomb de l'avant-dernière à seulement dix mètres au-dessus...
Première descente en belles courbes mais un fond dur trop présent. Trop court au regard du temps de montée. Rebelote vers le dôme de Bellefont. Cette fois, je n'insiste pas : les derniers mètres raides pour arriver au col seront faits à pied. Descente par le petit couloir nord que je ne connaissais pas. Idem 10 cm de poudre sur fond dur. Et une pente parfois bien raide (mesurée à quarante-cinq degrés dans le crux). Compte tenu des conditions, je n'insiste pas et rentre par la Virgule. Quelques passages de la veille un peu gênants, déjà que c'était pas du bon ski... La suite forestière puis sur les pistes sera bien meilleure. Ca skie sans souci jusqu'au bas du téléski (1040 m). Ce sera encore bon jusqu'à la fin de la semaine ce qui n'est finalement pas si mal.
L'hiver est terminé en moyenne montagne. Il est tout à fait possible qu'il y ait un retour d'hiver en avril voire en mai. On a déjà vu ça fréquemment et ça peut même durer plusieurs jours. Mais dès le retour du soleil, les compteurs sont remis à zéro. Comme chaque année, un anticyclone en février ou mars nous laisse croire que la saison va vite se terminer et puis hop ; un coup de blanc vient prolonger la saison de quinze jours. On va donc arriver dans la dernière semaine de mars avec des limites skiables inférieures aux alentours de 1200 mètres en moyenne et environ un mètre de neige au sol à 1500 m en versant nord. Une situation tout à fait normale voire même un poil enneigée à ces altitudes. Reste à voir si on aura droit à une fonte express comme l'an dernier ou tout simplement normale.