Comme en plein hiver
Publié le 1 Novembre 2012
De retour du sud et d'un petit séjour grimpe, il fallait aller voir skis aux pieds cette neige précoce. Tant pis pour les stats : on ne validera pas le mois d'octobre en Chartreuse. Mais le plaisir reste entier et, comme référence historique, j'ai pris soin de noter qu'un modeste sommet comme le dôme de Pravouta culminant à 1760 m d'altitude aura été praticable skis aux pieds durant huit mois en 2012 ! Encore une fois, j'ai le privilège d'habituer dans une région offrant à la fois une immense variéré de terrains de jeu naturels et un climat généreux et surprenant à la fois.
Mais venons-en à la sortie du jour. Avec Stan, nous décidons d'aller toucher cette neige mais dans l'idée que ce ne sera pas du grand ski. alors autant viser le lever du soleil pour faire quelques photos. Une belle lumière nous cueille aux bergeries du Charmant Som après avoir visité les bosses du coin et rencontré les chamois (nous en reparlerons plus tard).
La surprise, c'est que cins jours après la chute de neige, fin octobre, la neige est restée froide même en face sud à 1700 m. Incroyable ! On carresse l'idée de faire du bon ski et j'ai eu bon nez de prendre les skis larges.
Au sommet, j'avance pour zieuter le couloir nord-ouest qui me paraît bien rempli. J'ai l'impression que le vent d'est de la veille y a rapporté de la neige.
Alors feu, nous y faisons une incursion et, comme pressenti, il n'y a pas un seul caillou dans cette combe. La bâton s'enfonce quasi en entier dans le manteau. C'est à peine croyable.
On est complètement déboussolés. Ici, c'est comme en plein hiver. Les courbes s'allongent et on se laisse entraîner bien bas, jusqu'au, pré Bâtard. 500 m de super ski d'hiver alors, maintenant, tant qu'on est là, autant pousser jusqu'au col de la Charmette pour se "dépayser" dans la grande Chartreuse.
Sur cette partie forestière, il y a une croûte de pluie qui ne rend plus le ski aussi agréable mais avec des larges, ça passe quand même. On remonte par un sentier peu fréquenté l'hiver. Il faut tracer et les feuilles tombés après la chute nous rappellent qu'on est bien en automne.
A la sortie de la forêt, la poudre retrouvée nous tente pour une petite descente mais on préfère remonter directement au sommet pour skier la voie normale restée froide elle-aussi.
Splendide. Encore une fois, ici, c'est comme en plein hiver. Cet épisode de Toussaint 2012 restera dans les annales.
Pour le plaisir des yeux, on repasse sur les bosses dominant les bergeries avant de gagner le sommet.
Il est 10h30. La neige est toujours aussi froide en face sud à 1700 m mais le vent de sud se lève.
LA descente est vite avalée, pas le temps de faire de photo puis on se laisse glisser sur la route en prenant soin de couper les lacets partout où c'est possible même si la neige, ramollie et collante est nettement moins bonne (encore qu'avec 99 au patin). Au col de Porte, il reste encore une bonne couche de neige qui permettra à tout le petit monde rencontré en cette fin de matinée (skieurs de rando, de fond, raquettistes, lugeurs, piétons "simples"...) d'en profiter durant ce long week-end de Toussaint.
Une bien belle reprise de ski, à la fois précoce pour la date et de qualité pour les descentes effectuées... comme en plein hiver.