Extra-ordinaire
Publié le 27 Novembre 2013
On oublie souvent le sens de ce mot qui, littéralement, veut dire tout simplement "sortant de l'ordinaire". C'est un peu ce que j'ai ressenti lors de ce beau mercredi d'hiver.
D'abord le matin, pas comme les autres. Un lever fort tôt, sans l'espoir de monter faire des images de lever de soleil et de chamois en Chartreuse, skis aux pieds. Au fut et à mesure de la montée et que l'aube point, des nuages arrivent de je ne sais où et descendent sur moi. Je suis dans le brouillard. A l'heure théorique à laquelle le soleil se lève, il n'y a plus d'espoir et comme le coin est très limite en skiabilité, je jette l'éponge et descends. Arrivé à la voiture, les nuages disparaissent aussi vite qu'ils sont arrivés
Très "calculateur" dans la préparation de ce genre de sorties, je ne suis pas habitué à une telle malchance. Voici donc qui sort de l'ordinaire. Le reste de la matinée se passe à la maison avec les filles.
L'après-midi, nous remettons ça en famille. L'idée est de profiter du pré-damage du domaine nordique avant l'ouverture, après quoi, ce type de pratique n'est pas bienvenu au milieu des fondeurs. En espérant donc que ce damage ait eu lieu, nous nous dirigeons vers le barioz pour une rando-tractage jusqu'au crêt du Poulet.
Les températures sortent également de l'ordinaire pour un après-midi de novembre en plein soleil à seulement 1400 m d'altitude : -8°C.
La troupe se met en route. Stella préfère commencer en tractage plutôt qu'en peaux. L'idée me vient d'essayer de tracter les deux en même temps ce que j'avais trouvé assez dur lors d'une sortie de printemps au Collet-d'Allevard. Mais ici, avec une bonne glisse et une pente faible, ça va tout seul. Un demi-quintal à l'elastique passe comme une lettre à la poste. Et au final, avec un relais à Val à mi-montée, nous irons ainsi jusqu'en haut. Et puis, ça me permet de m'entraîner et de faire comme si j'avais fait 1000 m de dénivelé.
Val n'était jamais venue en hiver dans le coin et elle a adoré, tout comme en été. Pour les filles, c'est leur spot préféré de rando disent-elles !
L'arrivée au plateau est toujours aussi belle, surtout avec ces lumières rasantes. Il n'y a quasi personne ; on croisera toutefois Cécile et Claude venus eux-aussi profiter de ces belles lumières de fin de journée.
16h30. Il faut descendre. La lumière vire au jaune.
Emie retrouve ses marques et la confiance sur cette "piste" parfaitement adaptée à l'initiation. Encore une fois, il ne faut pas s'y rendre lorsque le domaine nordique est ouvert, il y a d'autres endroits adaptés pour ça où les différentes pratiques peuvent cohabiter (Charmant Som). Il reste la possibilité d'en profiter juste avant (et juste après) la période d'exploitation officielle.
La lumière décline au fil des lacets. Un vrai régal pour les yeux.
Le froid s'accentue. Là encore, ce sont des conditions loin d'être ordinaires pour un mois de novembre. Après avoir eu un hiver qui a joué les prolongations en juin dernier, voici que le suivant est précoce.
L'embrasement final est extraordinaire.
Etre là haut, à ce moment-là, en famille, sans âme qui vive est un moment d'une rare intensité. Les images ne seront jamais à la hauteur de la réalité.
Un petit résumé en images animées pour finir.