Poudre en Suisse
Publié le 9 Mars 2011
Avec Philou, guide au PGHM de Chamonix et Joël, nous partons vers midi dans l'espoir de caresser la poudre chez nos amis suisses. La voiture se dirige naturellement vers le col de la Forclaz, secteur où le vent ne se fait pas trop sentir. Dès le départ de la Caffe, nous voyons que les pentes nord sont, comme prévu, poudreuses. En revanche, l'objectif du jour (comme prévu aussi), la pointe Ronde, semble surtracé. Philou est sans cesse dérangé par son téléphone (c'est qu'il est susceptible d'être appelé pour bosser), si bien que l'écart se creuse avec mes deux compères. Si Joël fait l'effort d'attendre, de mon côté, j'ai du mal avec ce rythme fractionné. Du coup, j'accélère un bon coup afin d'aller skier un petit couloir poudreux du côté des Plans. Toute l'équipe se retrouve ensuite sur le plat versant est de la pointe Ronde. Cent cinquante mètres sous le sommet, je propose de laisser tomber la classique surtracée pour prendre un couloir nord un peu raide ne comportant que deux traces. Les cent premiers mètres ne sont pas déments mis à part le sympathique (tout) petit saut de corniche en raison, d'abord 'une couche de 80 cm de "gobelets" posée à peine les cailloux, puis d'une étroiture d'à peine deux mètres. La suite est bien meilleure en bonne neige froide. A l'entrée de la forêt, nous remettons les peaux en direction des Prelayes où nous avons tout le plaisir de visualiser le couloir préalablement descendu. La descente qui suit se déroule dans le beau triangle nord-est partant de l'épaule : le haut de la pente n'est pas très sain et nous le négocions prudemment mais rapidement, une bonne poudre fait suite. Plus bas, le manque de neige rend le goulet très délicat avec des vernes, des ressauts glacés et peu de place pour skier. Fort heureusement, nous tirons à droite dans la forêt où la neige reste très bonne. La fin est un boarder crosse bien dammé, lorsque nous rejoignons la combe des Faces dans laquelle descendent tous les skieurs de retour de la pointe Ronde.