Sept cascades de la Terrasse en huit
Publié le 13 Novembre 2010
Aujourd'hui, j'ai la matinée. Nico également. Nous sommes d'accord pour laisser tomber le ski suite aux pluies diluviennes tombées à près de 3000 m. Nous décidons de profiter des derniers vrais moments de l'automne et d'aller faire un petit tour en baskets à l'étage forestier. Cela faisait un moment que je voulais aller visiter ces cascades de Chartreuse situées au-dessus du village de la Terrasse. Suivez-bien si vous aussi vous souhaitez vous y rendre : la plupart des sentiers ne sont pas indiqués sur IGN et pourtant, le parcours est somptueux.
Le départ s'effectue devant la mairie de la Terrasse (places de parking) et nous rejoignons très vite le torrent de la Gorge. Un sentier démarre en rive droite, passe rapidement en rive gauche puis revient en rive droite. Nous poursuivons jusqu'à un pont à l'altitude 360 où nous apercevons les deux premières cascades : celles de la Gorge. Un sentier part en rive droite mais il s'agit de celui qui monte vers le Prayer et Saint-Bernard : ce sera celui de descente. Nous passons en rive gauche et prenons une sente superbe qui monte dans la forêt en beaux lacets. Rapidement, nous émergeons de la crasse qui s'est installée sur le Grésivaudan ce matin et la balade prend une autre dimension. Nous croisons ça et là un chasseur mais ce sont les seuls bipèdes qui s'aventurent ici.
Le sentier prend rapidement de la hauteur et débouche sur la route joignant le Touvet au plateau des Petites Roches un poil en amont du point coté 576. Nous poursuivons la route un instant vers le haut puis prenons à droite le sentier des cascades du Glésy.
La première cascade est sympathique, juste après le petit pont de pierre mais en cinq minutes aller-retour, il serait dommage de se priver d'aller voir la seconde (qui domine la première) car elle est encore plus spectaculaire. Le sentier est bien glissant mais jamais expo. Les feuilles tapissent le sol et rendent la balade agréable. Jusqu'ici, il n'y a aucune difficulté pour les piétons et ce doit même être fréquentable en VTT, quoique certaines épingles sont ultra serrées. Un peu plus haut, nous butons sur une barre que le chemin franchit de fort belle manière : un escalier taillé dans la roche, doublé d'une main courante s'offre à nous. C'est le premier passage, bien que facile, qui demande de l'attention.
Juste au-dessus, nous rejoignons le sentier du "tour des Petites Roches" que nous suivons vers le sud. Les dernières couleurs de l'automne s'offrent à nos yeux : des châtaigniers encore jaunes d'or.
Nous redescendons une centaine de mètres de dénivelé en coupant les lacets de la route (petite sente), jusqu'au point 719 où démarre, en direction du sud, un étroit sentier dans les buis. Après une traversée sensiblement horizontale, une montée raide puis une redescente, il gagne le pied de la cinquième cascade de la journée.
Le débit est toujours aussi fort suite aux pluies de la veille et on est à deux doigts de se tremper les pieds. La cascade suivante est en vue : c'est le clou du spectacle puisqu'elle se jette sur une fort belle hauteur, laissant un grand vide entre la chute et le rocher. On ne peut éviter les embruns.
Une fois passés à son pied, il faut escalader un mur grâce à une échelle dont le premier barreau demande quelques acrobaties pour être atteint vu sa hauteur. A partir de là, ça ne rigole plus. Ce n'est plus de la randonnée. La vire qui suit est ultra expo bien que facile.
On longe une conduite forcée pas très esthétique mais qui rassure lorsque l'on passe entre celle-ci et la paroi. La dernière rampe est la plus craignos car il n'y a pas d'échelle : il faut poser le pied sur le rocher ultra trempé et ultra glissant. Le câble nous paraît indispensable dans ces conditions. C'est vraiment un bel itinéraire du vertige.
Nous rejoignons ensuite le fond d'un talweg où un petit lac artificiel marque le captage des eaux. Le retour se fait par le plateau vers le nord, tout en faisant un détour par Saint-Bernard afin de se poser un moment au soleil.
Nous recoupons notre trace de montée (d'où le nom de boucle en huit) en aval de St-Bernard où, surprise, un autre sentier non marqué sur IGN nous évite le retour par la route. Il descend droit vers la Terrasse puis se scinde en deux, approximativement vers l'altitude 600 m (et un poil au nord du point coté 719 par lequel nous sommes passés une heure trente auparavant). Deux solutions s'offrent à nous : soit vers le nord (mais nous allons alors retrouver notre itinéraire de montée à la Gorge) soit vers le sud par un autre sentier gagnant le château du Carré. Nous optons pour cette deuxième solution. Les derniers mètres se passent à nouveau dans le brouillard sous les derniers feux de novembre. Il est 11h15, le timing est nickel. L'après-midi sera consacrée à une balade avec les filles jusqu'a la Bastille de Grenoble afin de profiter encore davantage de ce beau soleil.