Barbus et couillus

Publié le 22 Août 2018

Deuxième journée Mercantour. On se laisse tenter par une vieille voie en partie rééquipée. « Les barbus » parcourt la face ouest du Cayre des Erps en plein centre selon une ligne de dièdres. Accès en 1h30 depuis le Boréon. La météo reste incertaine avec de gros cumulus probables dès la mi-journée et un vent frontalier désagréable.

Autant commencer par la fin : on n’a pas aimé. Peut-être l’abandon par tous les deux de ce type de terrain depuis quelques années au bénéfice de lignes plus difficiles et mieux équipées ou sur coinceurs mais à Chamonix. Les conditions du moment n’ont sans doute pas aidé...

Première longueur : après les deux premiers spits bien éloignés mais suffisants car ce n'est pas difficile et en bon rocher, le suivant est vraiment très loin. Gros risque de massacre. On peut protéger mais ce n’est pas folichon. Grimpe facile mais délicate en chaussons dans l’herbe et rocher demandant de l'attention. Pour arriver au relais, soit on passe sous (et avec l’aide de) deux blocs empilés de cent kilos chacun (l’un fait le pied du guéridon d’un double quintal donc, l’autre le plateau), ou alors plus à droite avec tirage de malade mental.

L2 est belle en 6b soutenu mais avec un départ bien expo jusqu’au premier point (protection moyenne) ; ensuite un point tous les deux mètres alors que c’est vertical voire plus, et qu’on peut parfois protéger béton. Vraiment dommage cette hétérogénéité d'autant qu'on peut voler dans ce terrain raide.

L3 : 6a dièdre à l’ancienne intéressant. Là encore, des points fort loin dans le 5b et à un mètre dans le 6a. Je guenille en sortie car il n’y a pas de spit mais des pitons juste à droite (qui s’avéreront hors voie).

En voyant L4 qui commence par quinze bons mètres de gradins herbeux sans point avec des écailles branlantes autour desquelles mettre une sangle serait symbolique, on se regarde avec François : stop !

Pas de jugement sur la voie ; les anciens exploitaient avec justesse les lignes de faiblesse des faces, le piton entre les dents. Mais ce n’est pas/plus notre tasse de thé dans ce type de terrain. On a rien à se prouver. Il y a vingt ans, j'aurais sorti la voie avec Cédric, durant les années un peu banzaï. En se bougeant à peine, on en aurait fait de même aujourd'hui. Mais l'envie n'y est pas. Probablement que le froid (grimpe en doudoune), les nuages qui accrochent déjà la frontière, gonflent et présagent du possible orage à venir ont été les désagréments de trop mais pour résumer, c’est une voie « no plaisir » jusque là et ça devrait continuer au moins en première moitié de L4.

Sans aucun regret, on rééquipe le R3 d’une cordelette neuve et on bat en retraite. Mais n’hésitez pas à aller vous faire un avis. Au soleil par une belle après-midi d’automne en prenant le temps de se protéger, ce sera sans doute une belle journée sur une ligne historique.

Les barbus étaient en tous cas barbus ET couillus !

Des longueurs à l'ancienne
Des longueurs à l'ancienne
Des longueurs à l'ancienne

Des longueurs à l'ancienne

A gauche de R3 : une belle giclée de dalles attend des goujons (?)

A gauche de R3 : une belle giclée de dalles attend des goujons (?)

Sous le R1, on voit bien l'empilement de deux blocs qui fait vraiment peur

Sous le R1, on voit bien l'empilement de deux blocs qui fait vraiment peur

Le Cayre des Erps

Le Cayre des Erps

SMV

SMV

Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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