escalade-alpi

Publié le 22 Juillet 2021

Symphonie en sept majeur

Une rando-escalade à dix minutes du refuge sur un rocher exceptionnel. Zéro engagement.

Ouverture : Laurent Rastello et Lionel Tassan 20 et 22 juillet 2021

Matériel : goujons inox 10 mm fournis par Petzl. Corde de 25 m ; 7 dégaines.

Approche

Du refuge, traverser les deux passerelles puis au panneau, prendre à droite. Dépasser les pontons du lac de la Motte et longer la berge sud de celui-ci pour monter directement (pente herbeuse) au pied d'une dalle orientée plein nord. Attaque sur son bord droit. 10 minutes.

La voie

L1 « face à la motte ». Surmonter un petit mur (5a) puis poursuivre en dalle, en tirant légèrement à gauche. 5 points + relais.

Jonction à pied, 5 minutes. Rejoindre au-dessus un plateau herbeux puis le sentier du lac de la Ratoune. Il traverse en versant nord d'un chaos de gros blocs de granite (névés présents jusque début – mi-juillet)

L2 « la trav ' ». Attaquer dans une zone de faiblesse humide, entre des zones de rocher compact ultra lisse puis traverser vers la gauche sur une rampe facile. On rejoint un petit dièdre (plus facile sur le côté gauche, 4c). Traverser à gauche pour le relais sur un point et une sangle. Variante tout droit en 5c+. Relais sur bitard puis courte descente à pied pour la suite. 7 points + relais

L3 « la dalle ». Attaquer un petit mur raide (4b) puis traverser un peu à gauche pour aller faire relais sur une dalle couchée ultra compacte. 2 points + relais

L4 « la faille ». Monter droit (5a) puis partir à droite vers des écailles pour franchir une faille par une petite enjambée. Poursuivre par un mur fissuré. 4 points + relais

L5 « le pilier ». Traversée à droite et rejoindre un pilier qu'on remonte. Finir sur une arête couchée. 3 points + relais

On sort en 5 minutes au grand cairn dominant le lac de la Ratoune (bien visible du refuge). On peut logiquement s'en tenir là comme balade initiatique de proximité. Une suite existe toutefois. Marcher 15-20 minutes sur la croupe pierreuse puis herbeuse séparant le plateau lacs Ratoune – Blanc du plateau principal. Aller au déversoir du lac Blanc. Attaque dans la dalle de gauche

L6 + L7 « Blanche mèche ». Partir en ascendance oblique à gauche (3c, 4 points + relais). Poursuivre toujours légèrement à gauche et remonter la dernière dalle (5a, 5 points + relais)

Descente

Du cairn de la Ratoune par le sentier du lac de la Ratoune en partant d'abord à l'est puis au nord. Du belvédère final sur le lac Blanc d'abord par une pente à l'ouest ramenant au déversoir. De là, soit comme à l'aller puis par la descente de la Ratoune soit à vue dans des pentes d'herbes vers l'ouest pour rejoindre le GR738 presque à l'extrémité sud du lac Cottepens.

Pourquoi ce nom ?

Symphonie, ça sonne bien. C'est aussi le nom « symphonie d'automne » d'une voie majeure dominant un lac en Corse (pas de comparaison possible bien sûr mais la vue et le rocher s'y apparentent). Sept comme sept longueurs, sept lacs, sept-laux. Majeur parce que le rocher l'est. Le lac Majeur et tout ça... Chacun y comprendra ce qu'il veut.

 

Nouvelle voie aux Sept-Laux
Nouvelle voie aux Sept-Laux

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Rédigé par lta38

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Publié le 21 Juillet 2021

Deux nouvelles voies au Toit (Belledonne)

 

1Antécime 2665 m, face ouest « deuxième dose » 4c. Corde 30 m, 6 dégaines

Entièrement équipée : 28 goujons inox 10 mm fournis par Petzl. Friends 0,5 et 0,75 au cas où.

Ouverture : Damien Céli, Lionel Tassan, 18 juillet 2021

Approche : du refuge, gagner le lac de la Ratoune puis le lac Blanc. Au déversoir de ce dernier, remonter à vue vers le sud pour gagner une croupe évidente menant au pied de la face. La voie attaque sur la partie gauche, au niveau d'une dalle claire caractéristique (cairn). 1h10.

L1 : Attaquer sur le bord droit de la dalle puis monter droit. Un pas un peu plus raide (4c) mène au relais proche du fil du pilier à droite.

L2 : Droit au-dessus, petit mur qu'on évite par la gauche (4c) puis facilement jusqu'à un second passage qui mène à des terrasses.

L3 : Traverser à gauche en légère ascendance. Franchir un petit mur puis poursuivre en passant sous un becquet (rocher à vérifier). Relais proche du pilier de gauche, près d'une console détachée (4a).

L4 : Prendre la dalle au-dessus (4c) puis sortir dans du facile. Partir légèrement en oblique à gauche (2 points à trouver) pour gagner le relais.

L5 : Petit mur au-dessus (3b) puis facilement jusqu'à un gros bloc. Relais sur un point + sangle.

Descente : à pied par un couloir de pierrailles et éventuellement de névés versant nord.

Pourquoi ce nom ?  Parce qu'après avoir grimpé une des voies dominant le lac Cottepens ouverte à l'automne, ce pilier est le deuxième étage d'une épopée vers le sommet du Toit. Cela fait aussi référence aux discussions diverses et variées à propos de la vaccination Covid.

 

Nouvelles voies au Toit

Sommet nord 2835 m, face nord-ouest « cache à Laux » 5c (5b obl.).

Entièrement équipée : 39 goujons inox 10 mm fournis par Petzl. Corde 30 m, 8 dégaines - Friends 0,5 et 0,75 au cas où.

Ouverture : Damien Céli, Laurent Rastello, Lionel Tassan, 18 et 20 juillet 2021

Approche : comme pour deuxième dose. Au pied de cette dernière, on poursuit en ascendance à gauche pour gagner un plateau. Remonter un névé (ou un pierrier) qui se raidit jusqu'à l'attaque. 1h30.

L1 : Attaquer droit dans du rocher raide compact et prisu pour gagner une terrasse confortable au pied d'une zone de dalles caractéristique (4c).

L2 : Droit au-dessus, puis légèrement à droite en dalle. Traversée à droite une petite faille (un pas délicat, 5c) puis remonter en tirant à droite (5c) vers des écailles. Au-dessus de celles-ci, traverser encore à droite pour gagner le relais.

L3 : Traverser à droite puis remonter un mur plus facile qu'il n'en a l'air (5b+). Poursuivre en direction d'un bloc de rocher clair. Le franchir et continuer quelques mètres pour trouver un relais confortable. Les difficultés sont terminées.

L4 : Rejoindre les dalles de la rive gauche d'un couloir et les remonter droit (3c).

L5 : Toujours tout droit dans ces dalles, avec un petit mur facile (3c).

L6 : Encore droit vers des dalles couchées puis sortir à gauche sur un petit mur (rochers instables). On sort dans des pentes d'herbe. Ascendance à gauche pour trouver le relais sur un bloc (3c). Poursuivre facilement jusqu'au sommet du Toit.

Descente : à pied par la facile arête ouest

Pourquoi ce nom ? Il fait suite à un jeu de mots déniché par l'intarissable Lolo dans une discussion du jour, orthographe modifiée (Laux vs l'eau) tout en rappelant les nombreuses cachettes de plaquettes suite aux différents portages.

Nouvelles voies au Toit
Vue générale

Vue générale

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Rédigé par lta38

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Publié le 20 Juillet 2021

Retour au refuge avec Lolo cette fois. Après une montée dans l'après-midi on peaufine les repérages et on prend aussi le temps de se poser. Très bonne ambiance le soir, excellent accueil par l'équipe de Hervé le gardien. Nous ne sommes que 13.

Le lendemain, nous partons au boulot avec des accus rechargés. Les plaquettes sont sur place. Il n'y a plus qu'à. La raide et austère ceinture inférieure nous prend un peu de temps. Du 5c pas si trivial où il faut bien se caler pour percer. La suite est plus facile. Ca déroule et nous sortons au soleil tout proche du sommet du Toit.

Il est encore tôt et nous attaquons un autre petit projet jusqu'à ce qu'une veine de quartz (?) vienne anéantir une première puis une seconde mèche. Nous laissons les points et finissons l'après-midi au refuge.

Superbe moment là-haut. Les topos arrivent. Merci Lolo pour ces bons moments. Et merci à Manon, Hervé, Paulo pour leur accueil. D'autres photos plus tard.

Une invitation

Une invitation

Dans la voie en chantier
Dans la voie en chantier
Dans la voie en chantier

Dans la voie en chantier

Quel cadre !
Quel cadre !

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Rédigé par lta38

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Publié le 18 Juillet 2021

Déjà trois montées là-haut depuis la fonte de neiges de fin juin. Le projet avait été initié à l'automne dernier avec mon ami Ju'. Un "premier étage" à trois possibilités, empilables (si besoin) pour une cordée désirant rester à proximité des lacs pour profiter de ce très joli bout de caillou.

Mais j'avais une autre idée derrière la tête. Proposer un parcours joignant plusieurs voies, un peu à la manière de la Grande Arabesque des Aravis mais en plus court et en 5c max, du moins je l'espère. Ce "panoramique des Sept-Laux" commencerait pratiquement au bord des lacs pour se terminer au sommet de la Pyramide à plus de 2900 m d'altitude.

Damien est de la partie pour me donner un coup de main et découvrir les joies de l'équipement. Les plaquettes sont déjà planquées là-haut ; nous en profiterons pour en monter d'autres. Le "deuxième étage" de ce projet est rondement mené et dans la lancée, nous nous attaquons à la suite. Malheureusement, les accus faiblissent plus vite que d'habitude (un gneiss très dur là-haut ?) et nous devons battre en retraite après une traversée en deuxième longueur. Les maillons rapides resteront en place. De même que les plaquettes au relais.

Une très belle journée. Et un grand merci à l'équipe du refuge des Sept-Laux (Hervé, Manon, Paulo) pour le stockage du matériel. Topo à venir.

Quelques ambiances vite saisies à la Dji Osmo Action
Quelques ambiances vite saisies à la Dji Osmo Action
Quelques ambiances vite saisies à la Dji Osmo Action
Quelques ambiances vite saisies à la Dji Osmo Action

Quelques ambiances vite saisies à la Dji Osmo Action

Et merci à Petzl pour le matériel.

Et merci à Petzl pour le matériel.

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Rédigé par lta38

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Publié le 11 Juillet 2021

Sans en faire une liste exhaustive, j'ai fait pas mal d'alpinisme durant les années 1995-2005. Quelques grandes courses de montagne, mais aussi des couloirs de neige en juin/juillet (c'était encore bon à "l'époque") et toutes les voies "normales" parfois loin d'être débonnaires d'ailleurs. Le dénominateur commun à toutes ces courses étaient le gros sac de rigueur (crampons acier, piolet lourd, cordes 2x50...) et grosses chaussures. Et toujours la corvée des marches d'approche et du retour dans ces conditions. Aujourd'hui, trois paramètres diminuent cette contrainte :
- L'évolution du matériel vers le léger (mais bon, si on veut des crampons efficaces, il faudra quand même de l'acier)
- Les chaussures actuelles plus humaines en terme de marche (mais là encore, il faut un minimum de rigidité)
- L'expérience du bonhomme qui optimise le matériel à acheter... et à emporter

Cependant, malgré ce progrès, je n'ai plus envie de ça. Je ne dis pas que c'est strictement terminé mais ce que j'affectionne, c'est avant tout l'alpinisme en mode léger. Evidemment, cela me ferme la porte à un certain nombre de courses mais je n'en ressens aucun manque. Et si c'était le cas, je m'octroierais une entorse à la règle. Cet alpinisme en mode léger est parfois mal vu dans le milieu, notamment par les guides et les secouristes. Les raisons en sont évidentes :
- Observation de gens au taquet par matériel inadapté
- Secours pour les mêmes raisons
- Dans une moindre mesure, pointe de jalousie de voir des amateurs avancer plus vite que les pros

Car il est bien évident qu'avoir un sac léger et marcher avec des chaussures basses semi-rigides est un atout. Je choisis mes courses en fonction. Le cas le plus limite reste sans doute celle-ci : j'étais à quatre pattes sur trois (certes courtes) sections en neige quand le Thibal courait. Tout est affaire de compromis. Accepte-t-on de se mettre taquet sur trois fois vingt mètres linéaires cumulés pour avoir le reste de ces deux jours en grand confort ? Chacun fera son choix ; j'estime qu'avec une bonne lame de piolet, j'ai juste perdu quelques minutes sur ces passages, tout en assurant et en ancrant la lame comme un débutant. Il n'en demeure pas moins qu'on n'est pas à l'abri de surprises.

Bref ; aujourd'hui, ce sera direction la pointe d'Amont par le pilier nord qui est une grande course de l'Oisans en parait-il très bon granite. L'idée est donc de partir en chaussures d'approche et de faire toute la course ainsi (5b max, à protéger). Pour se passer des crabes, nous décidons d'attaquer l'arête au plus bas (2500 m) soit 850 m de course. Quasi l'équivalent de l'arête du Promontoire à la Meije mais en plus difficile. Bon au final, moyennant une facétie sur des dalles polies par le glacier (et improtégeables), nous grugerons le tout premier pilier d'une centaine de mètres mais sans doute sans gagner de temps. Après un départ à 5h30 de Saint-Christophe, nous attaquons l'arête à 8h30 à l'altitude exacte de 2630 m. Nous voyons au loin des cordées sur le haut du premier ressaut et compte tenu de leur avance, nous sommes rassurés sur le fait qu'elles auront sorti le ressaut "difficile" avant nous.

Toute la première partie déroule et s'avale vite à corde tendue. Le plus difficile reste de gérer son souffle à vouloir grimper comme un bourrin, parfois tête un peu trop baissée compliquant presque le cheminement. Le rocher est moyen dans cette partie basse mais on arrive assez vite au pied du premier vrai ressaut où nous commençons à nous dire que plus haut, ça devrait bouchonner. Finalement, il n'en sera rien. Nous dépassons deux cordées par une variante à corde tendue et au niveau du premier passage de 5, les deux autres nous laissent passer le temps de mettre leurs chaussons. Bravo à ce groupe de filles fort sympathique du CAF Marseille souhaitant apprendre à être autonomes en montagne de se lancer dans cette course qui est tout sauf une voie d'initiation.

Le troisième ressaut est également superbe. Ca court mais c'est beau. Avec une protection tous les dix mètres, nous sommes vite sur l'arête où nous sommes surpris par la beauté du caillou rouge final menant à l'aiguille centrale du Soreiller. Il est 13h. Nous faisons une pause d'une bonne demi-heure avant d'entamer la descente. Un rappel (25 m, 30 m serait mieux) nous mène à une partie plus facile où nous pouvons ranger la corde pour désescalader prudemment l'arête sud jusqu'à ce qu'elle touche la neige. Les névés nous font gagner du temps et on se paye le luxe de la collation au refuge du Soreiller. Il est 15h. C'est la foire dans la Dibona. A juste titre quand on voit ce caillou de fou. Bon ce n'est pas tout mais on a encore l'aléa du retour à St-Christophe. Descente en courant. Ce serait mieux en parapente mais bon... Je n'ai pas (encore) les compétences. Il est guère plus de 16h. A peine débarqués sur le bitume, une fille s'arrête. Non seulement, elle nous ramène mais elle nous propose gentiment de nous monter au parking de la Selle.

Autant dire que dans ces conditions, avec une journée aussi parfaite, j'adore l'alpinisme. Une par an avec Cat dans ces conditions. Rendez-vous en 2022 !

A noter que, sans remettre en question les cotations, j'étais bien plus tranquille dans les 5b, certes raides mais prisus et en excellent rocher, que dans certains passages de soit-disant 3 en rocher lisse et avec des protections lointaines. Juste pour dire qu'il ne faut pas se laisser impressionner par les cotations. Les passages annoncés les plus difficiles passent facilement en grosses (adhérence maximum et bacs dans les mains) et si on le souhaite, on peut barder de protections. Avec seulement 25 m de longueur disponible (nous avions pris un brin de 50 en 8 donc à double), j'ai dû improviser un relais un peu moyen juste avant le deuxième passage de 5 qui, vu du bas, est un peu impressionnant. En réalité, il n'est vraiment pas difficile et comme le début de la longueur n'est pas méchant, il est conseiller de poursuivre à corde tendue jusqu'au relais en mettant quelques protections supplémentaires au cas où. A voir l'option de prendre un brin de 30-33 m à simple (et un auto-décrocheur de rappel pour le seul rappel de la course). 

On assure pour traverser deux courtes bandes de neige bien dures

On assure pour traverser deux courtes bandes de neige bien dures

Cat attaque le premier ressaut

Cat attaque le premier ressaut

Deuxième ressaut (photo Cat)

Deuxième ressaut (photo Cat)

Deuxième ressaut
Deuxième ressaut

Deuxième ressaut

Arête finale vers la Centrale

Arête finale vers la Centrale

Vue sur la Dibona (entre autres)
Vue sur la Dibona (entre autres)

Vue sur la Dibona (entre autres)

Envie de revenir grimper ici

Envie de revenir grimper ici

Le contenu du (et le) sac à dos. L'un porte la corde, l'autre la quincaillerie.  Coupe-vent et doudoune en fond de sac au cas où (elle y restera). Ajouter de quoi grignoter et à boire : 1,5 litre avec remplissage sur le ruisseau juste avant l'attaque, parce qu'on ne va pas porter de l'eau alors qu'il y en a plein le vallon de la Selle. Et les Terrex Solo pour marcher ET grimper. Et le luxe : mini short pour la descente du Soreiller.

Le contenu du (et le) sac à dos. L'un porte la corde, l'autre la quincaillerie. Coupe-vent et doudoune en fond de sac au cas où (elle y restera). Ajouter de quoi grignoter et à boire : 1,5 litre avec remplissage sur le ruisseau juste avant l'attaque, parce qu'on ne va pas porter de l'eau alors qu'il y en a plein le vallon de la Selle. Et les Terrex Solo pour marcher ET grimper. Et le luxe : mini short pour la descente du Soreiller.

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Rédigé par lta38

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