Le coeur de la vie

Publié le 24 Novembre 2020

On se souvient de la manifestation qui avait rassemblé plus de 600 "skirandonneurs" en mars 2016 au sommet des Vans en formant un coeur humain pour dire "non" au projet d'extension de la station de Chamrousse. Et de l'abandon du projet qui avait suivi.

Depuis plus d'une semaine, d'autres coeurs "fleurissent" dans nos montagnes. Des coeurs de lumière. Le mouvement a été initié par une poignée de montagnards le vendredi 13 novembre, une date qui n'est pas tombée au hasard car pouvant tout autant servir d'hommage aux victimes du bataclan attaqué il y a exactement cinq ans que de pied-de-nez à ce fameux vendredi 13 en le présentant comme un jour d'espoir plus que de mauvais augure. Une affaire menée dans le respect des gestes sanitaires (moins de 6 personnes), dans la sécurité (il s'agit de montagnards confirmés sur un itinéraire volontairement choisi car ne présentant pas le moindre danger et donc, de risque de finir à l'hôpital). Ce point est important car les militants pour l'abolition de cette stupide règle du "1 km / 1h" dont je fais partie ne réclament pas le droit de pratiquer leurs activités alpines préférées, certaines pouvant générer, bien que faiblement, des accidents et parfois des réanimations. Ils demandent simplement le droit d'accès à la nature, pas uniquement pour eux, pas uniquement pour les ruraux ayant la forêt derrière leur maison, mais pour tous les Français. Le droit d'aller "prendre l'air" comme on dit, ce qui est bon pour la santé, pour le moral et ne génère aucun risque de contamination. Et à ce jour, la France est un des rares pays au monde qui l'interdit ce qui provoque une incompréhension chez beaucoup de concitoyens.

Cette initiative, soldée par un magnifique coeur au sommet du Grand Colon, surplombant Grenoble, a été réalisée grâce à une quarantaine de lampes frontales collectées par les acteurs. Elle est le point de départ de plusieurs actions similaires, à la Tournette, à la pointe d'Andey, au Criou (Haute Savoie) mais encore en Isère (la Molière), au-dessus de Bourg-Saint-Maurice (Savoie), à Yzeron (Rhône) ou à Argelès dans les Hautes-Pyrénées !! Un mouvement qui pourrait/devrait prendre de l'ampleur si Emmanuel Macron n'annonçait pas un assouplissement de ladite règle ce soir.

En écoutant les médias ce matin, j'entendais que le président annonçait cohérence et clarté pour son discours de ce soir. Mieux vaut tard que jamais. Bien que de telles restrictions durant une crise comme nous la vivons aujourd'hui ne puisse être parfaite et fera toujours des grincheux, une ligne de conduite globalement cohérente demeure indispensable pour être comprise donc globalement acceptée... et appliquée par la majorité des Français !

Petite réaction personnelle au docteur qui réagit dans cet article : que sont les accidents dus aux activités de plein air au regard de tous les autres toujours possibles avec le confinement actuel ? Probablement une goutte d'eau en terme d'occupation des hôpitaux. Une goutte d'eau qui serait amoindrie du fait que la fréquentation de la montagne en novembre est à son plus bas niveau et qu'en plus, ce qui est demandé par ces manifestations est un accès responsable à la nature et pas le droit de "faire le zinzin sur un pic" comme disait Antoine Chandellier dans un billet récent. Ne nous trompons pas de cible. Si on veut vraiment limiter les entrées dans les hôpitaux, il y a d'autres combats à mener en urgence plutôt que de courir après quelques zigotos se baladant dans les forêts.

Rédigé par lta38

Publié dans #humeur

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
Un plaisir de venir ici ;) passez me voir sur mon blog de relaxation. https://relaxation-musique-antistress.over-blog.com/
Répondre
M
Salut Lionel !<br /> A 1h30 du verdict je ne tiens plus...<br /> J' ai respecté le 1er confinement, j'avais la chance (ç' en est une) de pouvoir télétravailler...<br /> J' ai fait gaffe tout l' été... pas d' attroupements pas de refuge, etc...<br /> J' ai respecté ce deuxième (j' ai pas dis "second") confinement je ne sors même pas autour de chez moi (j' habite en ville) mon kilomètre de rayon est nul je préfère encore rester enfermé.<br /> J' ai peur qu' on nous autorise à 5 kms ce qui pour moi ne changera pas grand chose...<br /> La "déprime-prise de gras-envie d"envoyer tout chier" que je traverse est en train de devenir bien plus dangereuse que le covid lui même (parce que je fais hyper gaffe...)<br /> Le problème c' est qu' on ne va pas autoriser la rando (ou même la balade) parce que sinon il faudra autoriser la pétanque, le ping pong, le tricot ou que sais je, et oui nous sommes en France pays du principe de précaution poussé à l' extrême...<br /> Donc j' espère me tromper mais on va en souper encore du km et de l' attestation...<br /> J' ai pas trop gueulé depuis Mars mais là ça devient débile ! J' ai tout respecté à la lettre.... et pourtant je suis puni comme tous mes CONcitoyens qu' ils aient respecté ou non....<br /> Et pourtant tu sais comme moi que dans cette Nature qu' on aime tant on va la respecter la distanciation de me deux.... parce que quand on monte là haut c' est pour être peinards...<br /> Les pièges photo sont sur l' étagère.... n'attendent que le feu vert !<br /> On croise les doigts (il reste plus que ça à faire...)<br /> <br /> A+ ;-)
Répondre
L
Hello. Petite réponse en retard. J'espère que tu as retrouvé la pêche. Et on croise les doigts pour la suite. Pour ma part, deux pièges photos volés cette année et 9 sur le même secteur où on est une petite équipe à échanger les données. Avec à chaque fois le même procédé. Peut-être la même équipe d'enfoirés. Ca saoule... Bonne fin d'année !