Intégrale du Colombier
Publié le 10 Février 2015
Cette fois, il ne s'agit pas de descendre le plus bas possible (encore que, on a fait de notre mieux) mais d'enchaîner le Colombier d'Aillon avec ses trois satellites : les rochers de la Bade, le roc de Poyez et la dent de Rossanaz, selon un circuit magnifique ne recoupant pas sa trace. En montant (et descendant) sept versants, on pourra dire qu'on a écumé ce petit massif au sein même du massif des Bauges. Loïc a la grosse motivation pour en découdre. A 8h, on part de la Bottière et après un petit fourvoyage dès le départ qui nous vaut un quart d'heure de guenillage dans de vieux champs abandonnés (mais pas par les aubépines), ça finit par dérouler jusqu'au sommet de la Bade. La combe nord est déjà bien tracée mais il reste de la place.
Face au Colombier, point culminant de la balade. Dans le bas de cette première descente, je ne sais comment je me mets sur le toit et donne un violent à-coup en avant. La cordelette de kevlar qui relie le collier de serrage supérieur de la chaussure au levier est passée à travers le trou malgré le noeud. Il reste un peu de descente pente faible, je finis comme je peux et remets les peaux jusqu'à arriver au soleil pour réparer. Loïc trouve la solution pour que ça tienne en attendant de remettre la cordelette correctement. Et c'est reparti jusqu'au Colombier. Le vent de sud est sensible sur l'arête ouest et on chôme pas.
D'ailleurs pas le temps de prendre des photos. Sauf en arrivant au sommet.
Descente face nord : du bon grain fin en haut, un peu de croûte, un peu de poudre. Et quelques traces. On s'en échappe à droite en allant jouer dans la poudre au-dessus d'une forêt clairsemée de pins. Il semble y avoir une barre rocheuse mais on est joueurs. Ben en fait, y'a bien une barre. On envisage déjà de remettre les peaux mais tant qu'on y est, on va voir. Et ça passe moyennant une traversée suspendue.
Remontée au roc de Poyez, troisième larron de la journée et on retrouve le soleil sur la crête, sans vent cette fois.
On cherche un peu l'entrée du couloir est. Derrière nous, le Colombier.
Grosse pause casse-croûte au niveau de la selle qui donne accès au couloir. Il fait doux, pas un pet de vent, pas un bruit. On ferait bien une sieste.
Descente du couloir dans une neige correcte mais assez travaillée par le vent. Globalement du bon ski quand même.
De mieux en mieux au fur et à mesure de la descente.
On poursuit sur la croix du Plane et même bien plus bas versant nord-est tellement la neige est bonne. On repeaute à l'altitude 1150 m.
La remontée est magnifique, sauvage. Il faut tracer et on aime ça. La seconde partie de cette longue remontée à la dent de Rossanaz (700 m de déniv) se déroule dans une pente assez raide, dégarnie, et se poursuit par une traversée un peu exposée au-dessous de falaises. Aussi, on tente de remonter dans la forêt et se déjouer des multiples barres. Itinéraire somptueux, très sauvage (déjà dit mais j'insiste). Cette fois-ci, c'est Loïc qui a des problèmes de matériel (peaux). Mais au final, ça passe !
C'est incroyable comme la neige permet des cheminements que l'on n'envisagerait pas à pied. Une petite barre et hop une vire neigeuse permet de la franchir... On sort au pied des rochers.
C'est beau jusqu'au bout !
Une dernière facétie pour entrer dans la combe de l'Illette.
Et c'est l'ultime montée sans encombre jusqu'à la dent de Rossanaz, dernier sommet du jour donc.
Vue magnifique sur l'intérieur des Bauges et jusqu'au Jura.
1000 m nous séparent d'Aillon-le-Vieux par la combe du Cheval. Si la partie haute est superbe dans notre variante : poudre ou quasi transfo, on joue encore à mi-hauteur pour éviter de retrouver les traces des prédécesseurs et il faut franchir une dernière barre. A un moment, mon bâton tape dans un arbuste et se bloque contre ma machoire. Aïe ! Mais surtout, il casse net. Fin de descente éprouvante pour bibi avec un seul bâton dans une neige rarement bonne, peu de place pour tourner et bien trafolée, mis à part les derniers mètres dans les champs restés poudreux.
En tous cas une bien belle bambée pour une première sortie avec Loïc (2500 m de déniv) qui j'espère en appelle d'autres.