Et les minima ?

Publié le 2 Janvier 2023

De retour d'un petit séjour dans le sud où, à l'occasion de ces fêtes en famille, j'ai pu me remémorer ces années durant lesquelles je passais les congés d'hiver à grimper en t-shirt dans les massifs provençaux. Aération balade/bloc dans les collines salonaises ; randonnée un peu sportive sur la Sainte-Victoire et grande voie dans les Calanques m'ont en effet permis de passer un peu de temps dehors. Durant ces moments, j'ai continué à consulter avec inquiétude les températures alpines, bien loin de mes souvenirs de jeunesse même si ces redoux et autres coups de foehn ont toujours existé. Je me rappelle entre autres du catastrophique redoux pluvieux de février 1990.

L'occasion d'aborder un point de la météo/climato qui me pose problème depuis un moment. Certes, on (= les médias) attire l'attention sur les extrêmes (quand il fait 40°C l'été ou - 10°C l'hiver) donc aussi sur les températures minimales. Cependant, je trouve que ces dernières restent les grandes oubliées de nombre de statistiques. En été, du fait de la hauteur apparente du soleil, le thermomètre monte facilement à plus de 30°C chez moi y compris par flux de nord quand il a fait seulement +15°C le matin. Et en hiver, le faible rayonnement solaire conduit à une amplitude thermique très limitée, notamment par ciel couvert. Ainsi, on retient qu'il a fait +15°C à Grenoble mais on oublie que le même matin il faisait +12°C.

De ce fait, les températures moyennes ne reflètent que partiellement la température minimale et pourtant, cette dernière conditionne énormément l'enneigement. Lors d'une perturbation, la température minimale pose directement la limite pluie-neige. Par temps sec, elle conditionne l'altitude regel donc la conservation de la neige. C'est déjà valable au printemps (le regel nocturne diminue de 30 à 60% la fonte selon l'orientation) ; ça l'est encore plus en hiver par température minimale positive de par la longueur des nuits. Enfin, certains sites météo (comme météo-villes) donnent l'écart à la moyenne de la température du jour en se basant uniquement sur les maximales !!

Attardons-nous aux minimales. Les saisons ne sont pas linéaires, bien évidemment. On a parfois un temps de printemps un janvier, le "janvril" ; ou encore un temps d'automne lors d'étés frais et pluvieux avec abaissement de la neige dans les alpages "le juivembre". Un décalage de trois à quatre mois ponctuel n'a rien d'anormal. Mais quelque chose cloche là. Déjà, cela fait deux semaines que les maximales à Grenoble ont dépassé les 10°C. Si la remontée de la limite pluie-neige à plus de 2500 mètres est fréquente en hiver depuis longtemps (et malheureusement de plus en plus fréquente), je n'ai pas le souvenir d'avoir noté trois épisodes consécutifs de ce type en une quinzaine et sans inflexion de la courbe entre temps. Mais fi des souvenirs, revenons aux chiffres et enfin aux minimales. Trois à quatre mois de décalage ? Maximum ? Ce matin, il a fait 16,1°C à Grenoble SMH comme minimum. La moyenne des minima sur ces quinze dernières années au même endroit est de 15°C en juin et 16,9°C en juillet. On a donc en ce moment une température minimale digne d'une première décade de juillet !!!

Et les minima ?
Et les minima ?
Et les minima ?
Et les minima ?
Et les minima ?
Essai. Récap enneigement de ces 15 derniers hivers

Essai. Récap enneigement de ces 15 derniers hivers

Rédigé par lta38

Publié dans #nivo-météo, #randonnée sportive

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hello, les températures minimales ne sont abordées par les médias que lors des canicules (température minimale au dessus de 20°C) donc dans des conditions très particulières. Même si c'est une donnée que les vélotaffeurs (ou école/université/...) ont en tête plus souvent, en particulier en hiver d'antan...
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