Publié le 25 Février 2023

Le 11 novembre 2000, guère plus de deux mois après avoir posé mes bagages dans le Champsaur, nous skiions le couloir est de la Grande Autane avec l'ami Sergio, sans savoir que nous étions à l'aube de la plus grosse saison d'enneigement dans les Ecrins avant fort longtemps. Une journée à marquer d'une pierre blanche et qui sera la graine de l'exploration du sud de ce massif avec en ligne de mire, pentes raides et nouveaux itinéraires, en préparation des deux Toponeige Ecrins Sud et Est. A l'époque, il paraît que des pisteurs de Merlette nous avaient maudits en nous observant à la jumelle...

Plus de vingt-deux ans plus tard, me revoici sur cette ligne lors d'un week-end chez Lolo. Les conditions ne sont pas les mêmes. L'enneigement est minimaliste avec des quantités moindres que sur l'Isère ; c'est dire si c'est la misère. Mais ça passe, sans déchaussage depuis le parking, comme à la fin avril d'un hiver moyen. L'occasion de repenser à ces belles années dont nous n'avons, sans doute pas assez, savouré la rareté.

Souvenirs, souvenirs
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Rédigé par lta38

Publié dans #Ecrins, #ski-glisse

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Publié le 25 Février 2023

2023 devrait rester comme un très mauvais hiver dans les Alpes du nord, y compris si des conditions exceptionnellement fraîches et humides se mettaient en place en mars-avril (à moins d'un événement durable d'une extrême rareté à l'opposé de ce que nous avons eu depuis deux mois).

Certes, on n'atteint pas le catastrophique hiver 2022 vécu au sud du Lautaret mais on rivalise avec le très sec 2011, le mauvais 2007, l'abominable 1993 ou encore le fameux 1990, faisant lui-même suite à deux hivers peu ragoûtants. Après, quant à dire qui est le plus mauvais de tous, c'est beaucoup trop tôt. Il y a d'abord différentes façons de choisir le plus mauvais hiver. En quantité de précipitations ? en quantité de précipitations neigeuses ? A 1000 m ? 1500 m ? 2000 ? Voire en qualité de ski ? En durabilité ?

Mesurer la quantité de neige à une date donnée n'a pas trop de sens car il suffit qu'il soit tombé 50 cm la veille pour que l'information soit faussée : mieux vaut 15 cm de neige dure que 60 cm de poudreuse en conversion en eau. Et puis, il y a aussi la durée de l'hiver qui a son importance. Le seul mois de février 2015 fut fabuleux mais l'hiver fut globalement bien mauvais avec très peu de neige avant la fin janvier et plus beaucoup après la mi-mars !

Nous ferons les compte au printemps car au final, le critère le plus important est le stockage des réserves d'eau et, dans les points de repères que nous avons, on peut par exemple se fier au passage à zéro de la balise nivôse de l'Aigleton, très représentative de l'enneigement en Belledonne. Au printemps dernier, cette date était le 24 mai (record de précocité ces 12 dernières années. Fera-t-on pire ? Pour le col de Porte, depuis 2011, la date la plus précoce est le 31 mars (2017). On voit mal comment elle ne pourrait pas être battue avec les 10 cm actuels...

La chute de neige du 21 février 1993, donnant une impression provisoire de faux hiver alors que la montagne était sèche jusqu'à plus de 2000 mètres (pire que cette année) juste avant !

La chute de neige du 21 février 1993, donnant une impression provisoire de faux hiver alors que la montagne était sèche jusqu'à plus de 2000 mètres (pire que cette année) juste avant !

Le Gleyzin (Belledonne nord) le 17 juillet 1993, très enneigé au regard de ce qu'on voit aujourd'hui même après un bon hiver, qui plus est, faisant suite à un hiver catastrophique. Trois raisons à cela : les températures printanières modérées, un été 93 abominable jusque fin juillet (avec neige à 1600 mètres !!) et des restes de glaciers qui entretiennent la fraîcheur dans les ubacs, glaciers aujourd'hui (quasi) disparus. Ces divergences avec les conditions d'aujourd'hui sont très inquiétantes pour l'été à venir compte tenu des réserves en eau !!

Le Gleyzin (Belledonne nord) le 17 juillet 1993, très enneigé au regard de ce qu'on voit aujourd'hui même après un bon hiver, qui plus est, faisant suite à un hiver catastrophique. Trois raisons à cela : les températures printanières modérées, un été 93 abominable jusque fin juillet (avec neige à 1600 mètres !!) et des restes de glaciers qui entretiennent la fraîcheur dans les ubacs, glaciers aujourd'hui (quasi) disparus. Ces divergences avec les conditions d'aujourd'hui sont très inquiétantes pour l'été à venir compte tenu des réserves en eau !!

Données Météo France montrant que l'hiver 93 au col de Porte (Chartreuse) est le pire de ces 50 dernières années au 20 février et de mémoire, pire que 2023. Bilan de 2023 encore toutefois provisoire en fonction des chutes de neige qui pourraient (devraient ??) arriver la semaine prochaine. Un gros coup de début de printemps et un été pas trop chaud sont toujours possibles pour sauver la mise même si ce n'est pas la tendance observée ces dernières années. Gardons-nous quand même de tirer des conclusions hâtives.

Données Météo France montrant que l'hiver 93 au col de Porte (Chartreuse) est le pire de ces 50 dernières années au 20 février et de mémoire, pire que 2023. Bilan de 2023 encore toutefois provisoire en fonction des chutes de neige qui pourraient (devraient ??) arriver la semaine prochaine. Un gros coup de début de printemps et un été pas trop chaud sont toujours possibles pour sauver la mise même si ce n'est pas la tendance observée ces dernières années. Gardons-nous quand même de tirer des conclusions hâtives.

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Rédigé par lta38

Publié dans #nivo-météo

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Publié le 18 Février 2023

Dernier jour en Ubaye. De tout le séjour, nous aurons remarqué l'inutilité d'un départ tôt, y compris pour les versants est encore froids, surtout avec l'altitude des montagnes de l'Ubaye. Fidèle à cette observation sans regarder de plus près les prévisions, je reste là-dessus ce qui convient à Hubert, contraint par le travail de ne pas décoller avant 9h. Je ne puis que confesser mon erreur en remontant le couloir est de la Petite Part à onze heures, dans un four total, avec les crampons qui bottent à chaque pas : il va falloir que je me confectionne des antibott avec du scotch américain sur mes crampons ultralégers ! Lassés à mi-pente, nous laissons Hubert gagner le sommet par l'épaule de gauche et allons l'attendre vers le col Girardin. La suite se fait par la tête du même nom et son petit couloir sud skié avec les filles une semaine auparavant puis par un couloir de neige qui nous ramène à Maljasset moyennant cent mètres de portage au milieu des vipères. Quelle chaleur ce jour !

Après la plus belle la veille, certainement la moins réussie des sorties en Ubaye mais après deux semaines de (très) bon ski non-stop, on aurait tort de se plaindre. Ce qui n'empêche pas de reconnaître son erreur de timing même si Hubert a pu skier le couloir dans de bonnes conditions de sécurité (pour skier la directe du sommet, la plus intéressante et qui est orientée est-sud-est, il fallait bien partir deux heures plus tôt). Désormais, il faut commencer à tenir compte de l'inclinaison apparente du soleil. Nous approchons de la fin février et du printemps météorologique.

Une petite dernière
Une petite dernière
Une petite dernière
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Rédigé par lta38

Publié dans #Ubaye, #ski-glisse

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Publié le 17 Février 2023

Branle-bas de combat pour cette nouvelle journée en Ubaye. Nous sommes bien décidés à en découdre avec la montagne... En fait, pas du tout. Nous nous préparons tranquillement pour décoller vers 9h30 ; c'est amplement suffisant. Mais dès 7h du matin, nous sommes réveillés par le bruit des couteaux qui tintent dans les couloirs. Le petit groupe qui partage l'auberge est déjà sur le pied de guerre. Les couteaux, ces engins hostiles et anti-glisse sont déjà sur les skis avant même d'avoir touché la neige. L'expression, à couteaux tirés prend vraiment tout son sens en ce qui concerne mon aversion pour ces outils. Bon, je confesse que dans certaines conditions, ils peuvent nous épargner une petite bagarre avec la neige et que j'exagère un tantinet. Mais j'ai réellement choisi de m'en passer pour plusieurs raisons déjà évoquées dans ce blog : l'encombrement dans le sac à dos et la pénibilité de progression avec, d'autant que dans la grande majorité des cas, en ayant acquis petit à petit (mais au final assez rapidement pour qui veut) un bon sens de l'accroche, on se fatigue moins sans. Au choix, on peut passer à pied en crampons (voire sans) ou continuer à peaux en acceptant de temps à autre une petite dérobade du ski aval, toujours moins pénible que de passer une demi-heure avec des couteaux vissés sur les fixations. Bref, le couteau, ce sera le petit Spatha de chez Petzl, aussi apte à couper une cordelette que le saucisson et qui sera de sortie au sommet de la pointe basse de Mary pour le petit casse-croûte du midi, après 1200 mètres d'ascension tranquillement. Nous restons à admirer le panorama sur le chaînon du Chambeyron. Nous ne savons pas encore que ce n'est que le début de la plus belle journée du séjour...

Plongeon dans la face est de la montagne. Neige vierge. Un peu de cailloux en haut en raison du décapement éolien puis une neige miraculeusement restée douce, sans la moindre trace. Des virages de rêve qui nous mènent au grand plat de Chabrière qui n'est pas sans rappeler les longs glaciers norvégiens. Remise des peaux et remontée du vallon de la Bouteille dans un four. La neige transforme ; les peaux mordent et, manches retroussées, nous arrivons assez vite sur la crête de Gandin d'où nous basculons versant nord. La wilderness absolue. Quelques rares traces plus de trois semaines après la dernière chute de neige.

Je finis par convaincre Cécile de remettre les peaux vers la tête de la Gavie. Là encore, le soleil réchauffe une neige douce facilitant la montée. De l'autre côté, le couloir nord est resté poudreux. Certes, il y a parfois quelques légères croûtes de vent voire un caillou affleurant mais au fur et à mesure de la descente, les conditions s'améliorent. La neige est restée poudreuse dans ce versant nord-ouest et les courbes s'enchaînent jusqu'au plan de Parouart. Il reste quelques kilomètres pour à peine 100 mètres de dénivelé jusqu'à Maljasset mais au final, ce sera bien agréable. Sans remettre les peaux, nous alternons petites glissades, pas alternatif et pousse-bâtons. Déchaussage devant l'auberge où Hub' nous attend avec la bière.

Un superbe tour d'environ deux kilomètres verticaux. Trois sommets, trois descentes froides et pas un skieur rencontré entre Basse Mary et Parouart. Un circuit qui se mérite (25 kilomètres) mais quand même accessible.

Vio et Mika, venus eux-aussi de Grenoble et avec qui nous partagerons le repas du soir, apprécieront à juste titre ce tour qu'ils réaliseront le lendemain. De la grande Ubaye !

Première montée

Première montée

Descente est de la pointe basse de Mary
Descente est de la pointe basse de Mary
Descente est de la pointe basse de Mary

Descente est de la pointe basse de Mary

Montée à Gandin par le vallon de la Bouteille

Montée à Gandin par le vallon de la Bouteille

Couloir nord-ouest de la Gavie

Couloir nord-ouest de la Gavie

Excellente poudre au pied de la face nord de la Gavie

Excellente poudre au pied de la face nord de la Gavie

Derniers virages avant le long plat vers Maljasset

Derniers virages avant le long plat vers Maljasset

Le plan de Parouart devant la face descendue

Le plan de Parouart devant la face descendue

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Rédigé par lta38

Publié dans #Ubaye, #ski-glisse

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Publié le 16 Février 2023

Petit changement de secteur. Direction Maljasset à l'auberge de la Cure où nous sommes reçus comme des papes chez Klytë et Hubert. Une adresse que je recommande hautement par ailleurs : site majeur pour le ski de randonnée (et de couloir), loin d'être ridicule pour l'escalade et parfait pour la randonnée. C'est ici ! Une journée de transition, comme pour la météo un peu voilée le matin. Nous partons quand même faire un tour jusque sous la fameuse Pierre André puis la tête de Miéjour d'où nous descendons directement sur Maljasset. Un itinéraire sérieux où il ne fait pas bon passer par conditions de neige mobilisable. Même le couloir inférieur au milieu des mélèzes ne fait pas rire. Une neige poudreuse bien conservée malgré parfois un petite croûte de vent.

Journée de repos
Journée de repos
Journée de repos
Journée de repos
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Rédigé par lta38

Publié dans #Ubaye, #ski-glisse

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