Publié le 27 Février 2022
Après avoir fait de ce sommet un pèlerinage régulier sur une dizaine d'années, je confesse avoir levé le pied. L'année 2021 en est le témoin : seulement huit ascensions du plus beau sommet de Chartreuse sur ses douze mois. Il était temps d'ouvrir le compteur 2022 et le compteur tout court de l'hiver car je n'y avais pas encore mis les pieds à skis depuis le début de la saison. Avec le grand plaisir d'y croiser Nicolas Mossière toujours très actif dans le secteur. Mais cette 214è dent personnelle (un nombre sans doute très limité pour un Laurent Picard ou un Olivier Latouille, les grands "dentistes" locaux) a pour moi une saveur toute particulière, celle d'y emmener, et cette fois jusqu'au sommet, ma grande fille.
Elle connaissait très bien le sommet pour y être allée en baskets sans doute une petite dizaine de fois mais n'y étais jamais allée à skis. Cela se comprend compte tenu du sérieux de cette pente. J'avais très confiance dans sa technique de descente et elle m'aura rassuré tout le long par ses "ne t'inquiète pas, je peux tourner ici". J'ai toutefois préféré l'encorder à la montée, tranquillement. Nico nous accompagne pour la descente ; une présence très rassurante en plus de la mienne.
Bien évidemment, les conditions étaient bonnes mais on aurait pu espérer un peu plus mou sans ce nuage qui aura stationné toute l'après-midi dans le coin. Bravo Stella pour cette descente menée avec brio. Et merci à Nico pour sa présence (et ses quelques images complémentaires).
PS : Il se peut que ce billet donne des idées pour emmener votre enfant/ado sur cette pente ou une autre du même style. Il n'est pas besoin d'être un bon skieur pour s'y rendre. C'est tout juste si on peut parler de pente (un peu) raide et même pour la pente raide, on a compris ces dernières années qu'elle n'était pas réservée qu'aux adeptes du super G. Les compétences requises sont ailleurs. De ma petite expérience, j'aurais envie de dire que si une seule des conditions suivantes est vérifiée, alors il vaut mieux oublier :
- Votre enfant est trop jeune (jusqu'à un certain âge, la "compréhension" du danger n'est pas assimilée). Difficile cependant de donner une limite ; s'il en fallait une, je dirais 12 ans mais cela dépend d'une personne à une autre en fonction de sa "maturité".
- Votre enfant/ado tombe de temps à autre sans raison apparente dans une situation facile.
- Votre enfant/ado skie régulièrement comme un casse-cou quelles que soient les circonstances (du monde ou pas sur les pistes, bosses dont on connait la réception ou pas, etc)
- Votre enfant/ado a déjà déchaussé ne serait-ce qu'une seule fois de manière intempestive avec ses skis de randonnée
- Vous n'êtes pas (quasi) certain de la stabilité de la neige le jour J
- Vous n'êtes pas (quasi) certain de la qualité de la neige le jour J
Et j'ajoute qu'une fois sur le terrain, il est plus que conseillé de donner des indications, conseils, ordres d'évolution tout le long de la descente, mais aussi à la montée qui reste délicate à peaux (c'est pourquoi j'ai préféré les crampons - + corde - pour elle, comme le font beaucoup de très bons skieurs pourtant aptes à remonter le bazar en conversions).