nivo-meteo

Publié le 7 Décembre 2023

La saison dernière, je n'ai pas mis les pieds en Chartreuse faute d'un enneigement très déficitaires et de rares journées durant lesquelles ce massif était fréquentable skis aux pieds, et de manière nettement moins intéressante que son voisin d'en-face deux mille mètres plus haut. Une première depuis mon retour sur l'Isère durant l'hiver 2004 et même un peu avant puisque je venais chaque hiver y faire une ou deux sorties avec les copains grenoblois.

Cette année, les conditions restent déficitaires en-dessous de 1500 mètres mais il va falloir s'y habituer. Et on est qu'à la mi-décembre ; certaines saisons, y compris il y a trente ans, la neige n'était encore pas présente. Cette année, elle l'est un peu et au-dessus de 2000-2200 mètres selon les massifs des Alpes du nord, l'enneigement est même (très excédentaire). Sur mon pluvio, je relève presque 600 mm d'eau dans la vallée du Grésivaudan entre fin octobre et aujourd'hui soit 60% de ce qu'il tombe en moyenne dans l'année, en l'espace de sept semaines !!! A Vallorcine en Haute-Savoie, on a dépassé les 1000 mm de précipitations durant le même laps de temps ce qui correspond grosso modo à la même proportion. Des précipitations record depuis... ??? Même en 2001, hiver auquel ressemble à s'y méprendre le début de 2024, on devait être un peu-dessous sur les Ecrins. Mais 2001 avait été arrosé jusqu'en mai. Pas certain qu'une telle intensité se poursuive. Nous verrons bien.

La bonne nouvelle, c'est qu'en altitude, là où tout est tombé sous formée neige, on peut tabler jusqu'à dix mètres de neige aux endroits les plus arrosés (Mont-Blanc)... Pour notre Chartreuse, qui culmine péniblement à 2000 mètres d'altitude et mal placée à l'ouest, prenant de plein fouet les trois coups de redoux depuis début novembre, ce n'est pas encore la panacée. Il n'empêche que ce jeudi, j'ai pu skier la Dent de Crolles dans des conditions tout à fait correctes, avec juste un mini déchaussage pour franchir le point le plus raide, très rocheux, et quelques mini touchettes dans le pas de l'Oeille. Un retour pour moi sur ce sommet que je n'avais pas skié depuis février 2022 !

Enfin, la Dent !
Enfin, la Dent !
Enfin, la Dent !

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Rédigé par lta38

Publié dans #Chartreuse, #ski-glisse, #nivo-météo

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Publié le 25 Novembre 2023

L'automne, c'est la diminution de la longueur du jour, le passage de l'équinoxe, les mers de nuages, la coloration puis la chute des feuilles.

Cette année, encore plus que les précédentes, tout est décalé. Pas la diminution des jours ; pas le passage à l'équinoxe puisque ce sont des données dues à la rotation de la terre. Mais le reste... Très peu de mers de nuages et pour cause : un anticyclone régnant en maître avec des températures quasi estivales jusque fin octobre. Quant aux feuilles, pour ne donner qu'un seul exemple, les hêtres n'auront viré qu'à la mi-novembre alors qu'en temps "normal" (mais qu'est-ce que la normalité en 2023 ?), c'est à la mi-octobre ! Presque un mois de retard. De ma petite mémoire, je n'avais jamais noté une telle date.

Après des chutes de neige dès le début novembre, retour au sec suite à des pluies à haute altitude et reprise des baskets pour profiter de ces couleurs et garder le contact avec la nature.

Les balcons de Belledonne à l'honneur
Les balcons de Belledonne à l'honneur

Les balcons de Belledonne à l'honneur

Discrète chevêchette

Discrète chevêchette

Hêtraie de Belledonne

Hêtraie de Belledonne

La muraille du Ferrouillet

La muraille du Ferrouillet

Escalade à l'aiguille de Quaix avec Emie (Chartreuse)
Escalade à l'aiguille de Quaix avec Emie (Chartreuse)
Escalade à l'aiguille de Quaix avec Emie (Chartreuse)
Escalade à l'aiguille de Quaix avec Emie (Chartreuse)

Escalade à l'aiguille de Quaix avec Emie (Chartreuse)

Dent de Crolles et sa vire est. Terrain très glissant c jour, mais magnifique
Dent de Crolles et sa vire est. Terrain très glissant c jour, mais magnifique
Dent de Crolles et sa vire est. Terrain très glissant c jour, mais magnifique

Dent de Crolles et sa vire est. Terrain très glissant c jour, mais magnifique

Fin de journée à la Sitre (Belledonne)
Fin de journée à la Sitre (Belledonne)

Fin de journée à la Sitre (Belledonne)

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Publié le 29 Avril 2023

Après deux semaines un peu plus au sud (Cinque Terre (IT.) et Péloponnèse (Gr.)), avec des températures dépassant difficilement les 20°C (mais au moins, sous le soleil, ce qui était parfait pour faire du sport dehors), retour en Isère pour se rendre compte que la végétation était presque plus avancée chez nous (à altitude égale) que dans les secteurs visités (comme quoi, l'effet maritime tempère sans doute les excès), mais pour se rendre compte aussi que les limites skiables n'avaient pas bougé d'un iota en quinze jours. En outre, l'enneigement s'étant accru en montagne, les quantités sont désormais largement conformes aux normales de saison (du moins, sur la moyenne des années 2000) au-dessus de 2000-2200 mètres. 2023 reste une mauvaise année pour le ski au regard du faible enneigement hivernal et de la quasi absence d'ambiance "hivernale". Et avec un printemps plus arrosé mais laissant un nombre de fenêtres limités et beaucoup d'accidents d'avalanches (tendance totalement inversée : le mois le plus accidentogène sera avril au lieu de l'habituel février). Au 29 avril,  la balise nivôse de l'Aigleton accusait 210 cm au sol ce qui est une valeur tout à fait correcte pour la date (6è position sur les 12 dernières années). Pour la neige et les réserves en eau qu'elle procure, 2023 reste un très mauvais hiver en-dessous de 2000 mètres, un des pires depuis 1980. Oui. Mais pas au-dessus. Il fallait donc bien attendre la fin de saison avant de conclure à ce sujet.  A suivre d'ici le début de l'été pour le bilan final.

Avril, c'est aussi le pic de la migration des oiseaux. Le séjour grècque m'aura permis d'observer quelques espèces que je n'avais jamais vues (bruant mélanocéphale, pie-grièche à tête rousse, hirondelle rousseline...), rares (mais pas absentes) en France. La migration, ce sont toujours de belles surprises pour qui sait regarder. Je suis moins assidu en orntitho aujourd'hui que durant mes années de jeunesse, mais j'essaie de garder un oeil sur ma vallée (le Grésivaudan), pauvre en sites de grand intérêt ornithologique mais, à force d'années, commence à me laisser une belle liste d'espèces. Cette semaine, j'ai retrouvé l'habituel petit gravelot, le traquet motteux de passage ou encore le gobe-mouches noir, pas si fréquent. Mais j'ai aussi été témoin d'une nouveauté (pour moi) : le bruant ortolan. Toujours sympa ces petites surprises de la nature.

Ortolan, Petit gravelot, gobe-mouches noir (femelle), traquet motteux
Ortolan, Petit gravelot, gobe-mouches noir (femelle), traquet motteux
Ortolan, Petit gravelot, gobe-mouches noir (femelle), traquet motteux
Ortolan, Petit gravelot, gobe-mouches noir (femelle), traquet motteux

Ortolan, Petit gravelot, gobe-mouches noir (femelle), traquet motteux

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Rédigé par lta38

Publié dans #animaux, #nivo-météo

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Publié le 31 Mars 2023

Cet hiver restera définitivement un des plus mauvais hivers depuis quarante ou cinquante ans. Mais il ne faut pas conclure trop vite sur les conséquences. Si l'hiver météorologique est terminé depuis le début mars, l'accumulation de neige, elle, ne l'est pas. Et pour preuve, les récentes chutes de neige en montagne et celles à venir.

Ainsi, si pour le ski de poudreuse en moyenne montagne c'est bel et bien terminé sauf coup ponctuel, pour le plus important à savoir, l'accumulation d'eau et la sauvegarde, tant elle est possible, des glaciers, le bilan se fera à la fin mai. Quand on compare les hivers à la mi-février, on sait déjà que les mauvaises années de référence l'ont été jusqu'au bout mais on ne sait pas ce que sera l'année en cours. Ainsi, en trois coups sur dix jours, les récentes chutes de neige ont apporté un mètre de neige au-dessus de 2400 mètres sur les Alpes du nord et reblanchi la moyenne montagne (sans sous-couche). Et on en attendrait autant d'ici la fin du week-end. 2023 sera donc a priori un peu moins pire que 1989, 1990, 1993, 2007 ou encore 2011. Reste à savoir comment sera l'été 2023 quand on sait que les étés des années citées ci-avant ont été bien frais et humides...

Deux petites sorties cette semaine, sur le domaine de Prapoutel afin de minimiser le trajet depuis la maison et de ne pas avoir de portage. La station aura bien réussi à maintenir l'enneigement jusqu'au bas des pistes (1300 mètres). Cela nous a permis des approches sur le secteur Jasse - Bédina voire plus loin, ainsi que les tests des skis de randonnées pour la saison prochaine avec Montagnes Magazine. Nous verrons cela plus tard.

Retour d'un peu de neige (III)

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #ski-glisse, #nivo-météo

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Publié le 25 Février 2023

2023 devrait rester comme un très mauvais hiver dans les Alpes du nord, y compris si des conditions exceptionnellement fraîches et humides se mettaient en place en mars-avril (à moins d'un événement durable d'une extrême rareté à l'opposé de ce que nous avons eu depuis deux mois).

Certes, on n'atteint pas le catastrophique hiver 2022 vécu au sud du Lautaret mais on rivalise avec le très sec 2011, le mauvais 2007, l'abominable 1993 ou encore le fameux 1990, faisant lui-même suite à deux hivers peu ragoûtants. Après, quant à dire qui est le plus mauvais de tous, c'est beaucoup trop tôt. Il y a d'abord différentes façons de choisir le plus mauvais hiver. En quantité de précipitations ? en quantité de précipitations neigeuses ? A 1000 m ? 1500 m ? 2000 ? Voire en qualité de ski ? En durabilité ?

Mesurer la quantité de neige à une date donnée n'a pas trop de sens car il suffit qu'il soit tombé 50 cm la veille pour que l'information soit faussée : mieux vaut 15 cm de neige dure que 60 cm de poudreuse en conversion en eau. Et puis, il y a aussi la durée de l'hiver qui a son importance. Le seul mois de février 2015 fut fabuleux mais l'hiver fut globalement bien mauvais avec très peu de neige avant la fin janvier et plus beaucoup après la mi-mars !

Nous ferons les compte au printemps car au final, le critère le plus important est le stockage des réserves d'eau et, dans les points de repères que nous avons, on peut par exemple se fier au passage à zéro de la balise nivôse de l'Aigleton, très représentative de l'enneigement en Belledonne. Au printemps dernier, cette date était le 24 mai (record de précocité ces 12 dernières années. Fera-t-on pire ? Pour le col de Porte, depuis 2011, la date la plus précoce est le 31 mars (2017). On voit mal comment elle ne pourrait pas être battue avec les 10 cm actuels...

La chute de neige du 21 février 1993, donnant une impression provisoire de faux hiver alors que la montagne était sèche jusqu'à plus de 2000 mètres (pire que cette année) juste avant !

La chute de neige du 21 février 1993, donnant une impression provisoire de faux hiver alors que la montagne était sèche jusqu'à plus de 2000 mètres (pire que cette année) juste avant !

Le Gleyzin (Belledonne nord) le 17 juillet 1993, très enneigé au regard de ce qu'on voit aujourd'hui même après un bon hiver, qui plus est, faisant suite à un hiver catastrophique. Trois raisons à cela : les températures printanières modérées, un été 93 abominable jusque fin juillet (avec neige à 1600 mètres !!) et des restes de glaciers qui entretiennent la fraîcheur dans les ubacs, glaciers aujourd'hui (quasi) disparus. Ces divergences avec les conditions d'aujourd'hui sont très inquiétantes pour l'été à venir compte tenu des réserves en eau !!

Le Gleyzin (Belledonne nord) le 17 juillet 1993, très enneigé au regard de ce qu'on voit aujourd'hui même après un bon hiver, qui plus est, faisant suite à un hiver catastrophique. Trois raisons à cela : les températures printanières modérées, un été 93 abominable jusque fin juillet (avec neige à 1600 mètres !!) et des restes de glaciers qui entretiennent la fraîcheur dans les ubacs, glaciers aujourd'hui (quasi) disparus. Ces divergences avec les conditions d'aujourd'hui sont très inquiétantes pour l'été à venir compte tenu des réserves en eau !!

Données Météo France montrant que l'hiver 93 au col de Porte (Chartreuse) est le pire de ces 50 dernières années au 20 février et de mémoire, pire que 2023. Bilan de 2023 encore toutefois provisoire en fonction des chutes de neige qui pourraient (devraient ??) arriver la semaine prochaine. Un gros coup de début de printemps et un été pas trop chaud sont toujours possibles pour sauver la mise même si ce n'est pas la tendance observée ces dernières années. Gardons-nous quand même de tirer des conclusions hâtives.

Données Météo France montrant que l'hiver 93 au col de Porte (Chartreuse) est le pire de ces 50 dernières années au 20 février et de mémoire, pire que 2023. Bilan de 2023 encore toutefois provisoire en fonction des chutes de neige qui pourraient (devraient ??) arriver la semaine prochaine. Un gros coup de début de printemps et un été pas trop chaud sont toujours possibles pour sauver la mise même si ce n'est pas la tendance observée ces dernières années. Gardons-nous quand même de tirer des conclusions hâtives.

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Rédigé par lta38

Publié dans #nivo-météo

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