Brame 2015 (XIV) : Un 15 cors très (trop) près
Publié le 24 Septembre 2015
Et c'est reparti pour un tour, avec du gros matériel (merci Doms pour le prêt de ton objectif de compétition, un essai concluant malgré le poids !). Il est à peine treize heures que je suis déjà à l'affût du bas. Tout est calme. Une heure plus tard, ça brame cent mètres au-dessus. Attente d'une petite heure. Ca finira par s'arrêter de bramer sns sortir. Deux options : attendre le soir (c'est sûr que ça va se réanimer, peut-être pas si tard) ou monter à l'affût du haut. Aucune hésitation pour moi car le décor est autrement plus beau ; c'est d'ailleurs pourquoi je n'ai pas hésité à passer autant d'heures pour construire un affût à proximité d'une place de brame, peut-être un peu trop près me dis-je. Etant bien chargé avec le 300 f/2,8 je ne m'encombre pas d'un 70-200 en plus sans savoir que je vais le regretter. Au passage, je glâne quelques chanterelles et suis même obligé d'en laisser un bon paquet car l'heure tourne. Je suis à niveau avec l'affût du haut, dit affût de la "souille du bas". On entend bramer mais loin et sans trop d'insistance. Connaissant bien le terrain, je choisis l'accès par une zone souvent calme l'après-midi (sauf quand le brame est vraiment intense), les cerfs se repliant au fond du vallon pour être tranquilles. Histoire de ne pas déranger. Ce coup-ci, c'est bien ce qui se passe. Des traces sans doute du matin mais pas d'animal ; en tous cas je n'ai rien vu ni entendu. J'arrive à l'affût ; ca brame pas loin au-dessus. Un autre lui répond un peu plus loin. Il est 16h. Je m'installe. L'attente commence. 17h30. Calme plat. 18h. Calme plat. Envie de pisser.
Je sors de l'affût. Un peu inquiet de voir débouler un cerf dans le grand silence je scrute à 360° puis je traîne dehors. Je marche même un peu pour aller sous un arbre où l'on est dominé par quelques clairières fort pentues.
J'entends alors bramer brutalement tout près, en amont de l'affût, dans l'axe de ce que je sais être LA place de brame. Les raires se rapprochent. Peu nombreux et espacés mais ne laissant aucun doute sur sa trajectoire. Putain, et si j'avais fait le bon choix ? Ai-je bien fait de couper ces branches sèches de sapin qui entravaient la visibilité de ce replat ? Et si tout ce boulot n'était pas vain, a contrario de l'an dernier où aucune photo n'a pu être prise de mon affût principal ?
Le voilà, il arrive, il est énorme...
Pas de zoom, je l'ai dans le c... avec le 300 mm. Beau portrait quand même. Il s'arrête observe. Il est là à quinze mètres.
Quel tête à tête !!! Je ne suis pas prêt de l'oublier.
Et ça, ça vaut de l'or. Une énorme envie déjà d'y retourner, à peine rentré. De revenir avec des couleurs d'automne, un petit 70-200 qui ouvre à 2,8 et d'attendre, attendre qu'il revienne dans l'or d'octobre. Qu'il se pose là et reste, sans savoir qu'un intrus est à quinze mètres sous un tas de branches. Je reviendrai, vite.
Tout redevient vite calme. A la tombée du jour, je décide de rentrer par le haut pour jauger de la fréquentation sur la partie haute, la plus belle au niveau du décor.