Tétras-lyres 2018 : la sonnette d'alarme ?
Publié le 16 Mai 2018
C'est assez impressionnant la rapidité de la fonte des neiges. Je me répète mais si on m'avait dit qu'on en serait là alors qu'on cumulait à onze mètres de neige à l'Aigleton début avril, je n'y aurai pas cru. Si bien que j'ai dû modifier mes plans sur cette place. La neige ayant fondu totalement à ma grande surprise, je n'ai pas pu tailler une terrasse dans la pente pour y mettre ma tente affût à plat. Du coup, changement de programme au dernier moment et essai d'un nouveau point de vue. Et au final, une bonne surprise avec des images sympathiques à contre-jour qui collent à ma volonté de varier un peu les plans et les cadrages.
Je ne peux pas m'empêcher de faire quelques commentaires sur cet oiseau un peu emblématique. Les populations décroissent de manière inexorable. Sur cette place, un constat, indiscutable :
2013 : 9 coqs
2014 : 7 coqs
2015 : 7 coqs
2016 : 6 coqs
2017 : 6 coqs
2018 : 5 coqs
De même que tous les gallinacés de montagne, le tétras-lyre est à protéger de toute urgence. Des initiatives telles biodiv'sports sont encourageantes mais ce n'est pas assez. Ces oiseaux sont victimes d'une pression de plus en plus importante de l'homme, à commencer par la confiscation croissante de son domaine vital. Le dérangement est aussi une facteur important. Par ces images, j'espère faire prendre conscience du rôle que nous avons à jouer pour sa préservation. D'avril à début juin, si nous les entendons avant 8h du matin, nous sommes très probablement à proximité d'une place de chant. Ne l'approchons pas et modifions notre itinéraire à cet endroit.
Une autre mesure très simple à mette en place est l'arrêt de la chasse. Soyons clair d'entrée de jeu : la chasse n'est pas responsable de cette régression et reste un facteur limité à côté de ceux cités. D'autant que la poule est protégée depuis fort longtemps. Mais avec les effectifs actuels, si nous pouvons sauver deux à trois coqs par massif, ce sera toujours ça de pris et j'avoue ne pas comprendre, étant donnés les faibles prélèvements, l'intérêt de les poursuivre.
En lisant le dernier arrêté concernant la prochaine saison de chasse en Isère, on sera surpris de lire :
- Que la bartavelle, le tétras-lyre, le lagopède et la gélinotte sont chassables
- Que le tétras l'est y compris dans la réserve naturelle des Hauts Plateaux du Vercors, secteur où normalement toute chasse est interdite comme le veut le statut de réserve naturelle
- Que le tir du lagopède est interdit en Chartreuse (ça nous fait une belle jambe ; il n'y a pas de lagopèdes en Chartreuse)
- Que le lièvre variable subit le même sort. Vous en voyez souvent vous du lièvre variable ?