55 heures d'affût
Publié le 2 Octobre 2023
C’est la première fois que je prends le temps d’une immersion totale et prolongée dans les secteurs les plus sauvages de nos montagnes. Je rêvais d’une telle « aventure » depuis des années. Prendre le temps : j’ai déjà passé deux jours (et une nuit) à plusieurs reprises mais avec une nuit et une journée supplémentaires, on entre vraiment dans l’affût de longue durée. 55h hors du temps.
J’avais pris la précaution de monter cinq litres d’eau ainsi que tout le nécessaire pour affûter l’avant-veille. Le sac reste donc humain lors de l’approche, me permettant d’arriver à une heure décente. Les cerfs sont déjà là. Je dois prendre moult précautions pour gagner la petite palissade confectionnée à l’aide de bois mort deux jours auparavant. Il me faut en effet m'assurer qu'aucun animal ne m'aura en visu durant les quelques mètres qui me séparent du dernier arbre de la forêt à ce petit affût adossé à un gros rocher.
Une fois en place, débutent ces longues heures d’immersion. Observations lointaines aux jumelles ou à la longue-vue, plus proches et donc à portée d’appareil photo mais aussi écoutes. J’avais en effet choisi une clairière avec vue dégagée sur tout le vallon, permettant, en cas d’absence d’animaux à proximité, d’observer sur une plus grande distance. Cerfs, aigles, vautours, loups, tétras pour les plus spectaculaires ; crécerelles, tarins des aulnes, casse-noix, pics noirs, chamois pour les plus classiques.
Le tout sous une ambiance dont seul l’automne a le secret même si les couleurs accusent une dizaine de jours de retard et restaient assez timides en dehors des plants de myrtilles a la teinte écarlate.
Plutôt que de grands discours, des images évocatrices.