Jaws
Publié le 28 Décembre 2011
Jaws, c'est le nom originel du film de Steven Spielberg, "les dents de la mer", qui m'a laissé un impérissable souvenir dans ma jeunesse, et même quelques cauchemars.
Aujourd'hui, point de cauchemar. Les dents de la mer seront ces petites gouttes d'eau acérées qui nous arrangeront bien les doigts dans la voie d'escalade qui porte le même nom sur un pilier sud-ouest du plateau de Castelvieil. La donne a un peu changé depuis mes années "fac" à Marseille. Depuis plusieurs années maintenant, on se gare au col de la Gardiole et il faut une bonne heure pour atteindre la cheminée de Castelvieil. Ensuite, on s'équipe devant En Vau qui se réveille, on grimpe la longueur de 4 patinée puis on marche encore sur le plateau avant de chercher le relais de rappel des "dents de la mer". Après trois rappels de 50 m, on est à peine au-dessus de l'eau. Il est déjà dix heures même si nous sommes encore partis à l'aube et le spectacle peut commencer.
Les difficultés de cette voie vont crescendo : 5c ; 6a ; 6b+ ; 6b+ ; 6c (ou 6b ; 6b ; 6b+ pour la fin mais en tous cas il semble qu'on peut rajouter un petit chouïa à la dernière longueur fantastique de 45 m nettement plus continue que les deux précédentes).
Sur 150 m de dénivelé vertical au-dessus de l'eau, ce sera un festival de gouttes-d'eau ; les doigts (des mains et des pieds car les pieds, il faut les placer correctement ici sous peine de tester la loi de la gravité) s'en souviendront sans doute durant quelques jours.
Cette voie est tout simplement un petit bijou que tout amteur des Calanques se devrait de gravir. Attention toutefois car une fois engagé dans les rappels, il faudra sortir et les pas sont assez obligatoires (6b obl. à mon sens) avec un rééquipement qui conserve un peu l'esprit original. Au pire, on peut toujours sortir par la traversée sans retour mais il y a au moins une longueur en 6b (6a obl.) et il faudra, de préférence, avoir quelques coinceurs au baudrier.
Une fois sur le plateau et un petit ravito, on repart un peu plus au sud dans d'autres rappels d'où on a tout le loisir d'admirer le pilier (sous le pin de gauche) des "dents de la mer". Dans ces rappels, on perd une heure à trouver l'itinéraire, se retrouvant dans une mauvaise ligne dont la fin surplombe l'eau. Du coup, on finira assez tard "le muet qui rit", une jolie voie centrée sur le 6a.
Forcément, on est un peu moins enchantés après avoir fait "les dents..." auparavant, mais cette petite voie réserve quand même de beaux passages, notamment la dernière longueur en 6a+ (peut-être 6b) dont le dernier pas est un peu engagé.
Joël en termine au soleil couchant avec ces deux belles journées d'escalade.
Nouveau ravito. Que c'est un luxe d'être seuls ici, de pouvoir grimper bien au chaud (il devait faire 12°C à l'ombre, 20°C au soleil) et sans sac et de profiter d'un tel décor de fin de journée !