Traversée de Belledonne sud, J3
Publié le 3 Août 2013
Troisième et dernier jour avec le passage au col de Freydane, le plus technique et le plus haut de la traversée à 2645 m d'altitude dans une ambiance très nivo-minérale. On part un peu plus tôt que la veille et après avoir fait le plein d'eau, on quitte le replat des Doménon et il est 9h lorsque l'on met les pieds dans la neige.
Immédiatement, J'encorde Stella à trois mètres et je lui donne le piolet, instrument qu'elle découvre. Bien sûr, elle ne sait pas s'en servir mais c'est pour faire comme les grands. Dans la pente terminale, je le récupère afin de tailler quelques marches (la neige n'est pas très dure mais quand on n'a pas le "toucher" de neige, ça glisse avec les chaussures souples). On termine par cinquante mètres déneigés.
Grande satisfaction que d'être là avec sa fille. Stella découvre un monde qu'elle ne connaît pas : celui de la haute montagne car en Belledonne, à ces altitudes modestes, on est déjà en terrain très alpin.
Elle découvre aussi la paroi du Grand Pic de près, celle qu'elle voit tous les jours de la fenêtre de sa chambre mais de loin. C'est toujours impressionnant cette muraille même si on la connaît mais quand on la découvre pour la première fois, ce doit être autre chose. Pour la descente côté nord-est, nous optons d'abord pour une descente "luge" tous les deux sur un tapis de sol en mousse puis on termine à pied lorsque la pente faiblit.
On vient longer de près la langue de glace du glacier de Freydane et le lac Blanc est en vue.
Encore quelques névés et on retrouve la caillasse. L'occasion d'expliquer cet étagement : plus on descend, moins il y a de neige puis moins il y aura de minéral et l'herbe fera son apparition peu à peu, etc.
Un des plus beaux lacs de Belledonne dans le viseur.
Le rythme s'accélère pour le rejoindre, surtout qu'il y a le pique-nique à la clé.
Nous y resterons près de deux heures. Repas, jeux, pause et juste le temps nécessaire au séchage des baskets et des chaussettes.
Dernier regard sur les Trois Pics et on attaque la descente, d'autant que de vilains nuages pointent au sud-ouest (sans que cela n'inquiète les randonneurs en route pour le lac Blanc). Mais avec un enfant de six ans, il vaut mieux être prudent. Une demie-heure plus tard, nous passons à proximité du seul abri de l'itinéraire : une grotte sous un surplomb de gneiss (bon à connaître : elle se situe juste au-dessus du sentier, au niveau de l'intersection Jean-Collet/ravin des Excellences). Pile à cet endroit, nous touchons du bois, un orage s'abat sur le secteur. Pluie et un peu de grêle au programme : nous y resterons tranquillement une vingtaine de minutes et en sortons tous secs.
Le temps s'améliore et on poursuit sur Jean Collet, d'abord par une montée puis une longue traversée à flanc. Nous y prenons le dessert puis y restons plus longtemps que prévu : une tempête de vent s'abat en effet sur Belledonne avec même de la pluie à l'horizontale. Quelle chance encore une fois de s'être trouvés là ! Décidément, tout se déroule sans accroc sur ces trois jours.
Le soleil revenu nous repartons en direction de pré Marcel. Avec la corde pour la traversée au-dessus des barres même si techniquement le sentier est très facile (une chute ne pardonnerait sans doute pas) puis librement pour la suite.
C'est long mais c'est beau et Stella ne semble pas du tout entamée par les 1600 m de dénivelé de descente de cette étape.
Une belle descente en forêt conclut cette traversée. Un petit goûter et ça termine même en trottinant (!) pour arriver à 18h05 avec seulement cinq minutes de retard sur l'horaire donné à Val et Emie, le taxi du retour.
Trois jours à marquer d'une pierre blanche. Merci Stella, merci Belledonne.