Olivier Salésiani

Publié le 12 Mai 2017

La vie continue. Inexorablement. Quels que soient les événements. Et c'est bien ainsi. Mais je suis parfois étonné de la manière dont elle continue à trouver son chemin. Il a fallu attendre ce vendredi après-midi pour voir apparaître sur Skitour, le site numéro un consacré au ski de randonnée, la mention du décès d'Olivier Salésiani par un contributeur s'étonnant comme moi qu'elle soit passée sous silence.

Certes, cette tragique disparition et la cérémonie qui l'ont accompagnée aujourd'hui ont été à limage du personnage, dans la discrétion. Oui la vie va continuer et, dans le cas présent, les skieurs de couloir vont continuer à vivre leur vie. Mais avec le départ d'Olivier, c'est toute une histoire du ski de pente raide en Dauphiné qui s'arrête et qu'il ne faudrait pas oublier. C'est souvent grâce à des gens comme lui que nous avons la chance de visiter tel couloir ou telle pente. Car comme dans toute activité, il y a ceux qui découvrent et ceux qui suivent. Loin de moi l'idée de hiérarchiser les uns et les autres, l'essentiel est que chacun y trouve son plaisir et sa manière de se sentir vivant. Mais s'il n'y a pas les premiers, il n'y a pas les suiveurs.

A titre personnel, l'ayant rencontré à plusieurs reprises, ayant même travaillé quelques jours avec lui dans son école (Olivier était enseignant du primaire, tout comme moi) et beaucoup échangé sur notre passion commune en direct ou par l'intermédiaire de l'informatique, il est inconcevable de ne pas lui rendre hommage.

Olivier était un grand skieur. Il collectionnait une à une les grandes lignes du Dauphiné. Que tous ceux qui ont aujourd'hui la chance de parcourir, dans un sens ou dans l'autre, les chourums du Grand Ferrand au Dévoluy aient une pensée pour lui. Car c'est bien lui qui a été le premier à nous le faire connaître. Si, jusqu'à preuve du contraire, j'ai revendiqué jusqu'ici la première descente des deux chourums (avec David Ronayette) en 2009, tout le mérite revient à Olivier pour nous avoir montré la voie en parcourant le trou supérieur avant tout le monde et nous faisant deviner ce qui est devenu une des plus belles lignes des Alpes. Mais ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Thierry, son "frère" de la grande pente, parlera mieux que moi de ce compagnon disparu dans une avalanche lundi 8 mai dans le val d'Escreins sur Camptocamp. On pourra par ailleurs (lien dans le fil ouvert par Thierry) consulter l'impressionnante liste de courses d'Olivier avec qui je m'entretenais encore il y a à peine un mois à propos d'une descente au Garabrut dans le Champsaur.

Un immense skieur nous a quittés. Force à sa famille, ses proches amis. Qu'il en soit remercié pour la voie qu'il nous a montré. Ciao l'artiste.

Rédigé par lta38

Publié dans #portraits

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N
L'article du Dauphiné libéré ne donne pas son nom. Donc ca ne m'étonne pas que ca prenne 48h le temps que l'information parvienne au "grand public"
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L
Oui la presse "classique" donne rarement le nom des victimes ; enfin ça dépend des consignes des proches. Sur c2c, l'info y était dès mardi.