D'anthologie !!!!!
Publié le 9 Décembre 2012
Celle-là, elle va rester dans les mémoires. Voici une des images fortes de cette journée. Les crêtes de l'Emeindras complètement givrées, croulant sous un mètre cinquante de neige.
"L'histoire" commence devant la maison. Je pars en sandales pour éviter de devoir porter des chaussures trop lourdes et ne pas marcher en chaussures de ski.
L'idée est de faire un gros tour en Chartreuse en déchaussant devant la maison. Pas facile de se donner rdv avec Eric à une intersection dans le Manival, lui venant à vélo de Meylan ; aussi je fais un petit détour (qui justifie les sandales) avec 4 km quasi à plat jusqu'au rond-point de St-Nazaire-les-Eymes. Je vois arriver pile au même moment que moi un vélo et une frontale. Timing parfait.
On commence par les champs au-dessus de la nationale. Il n'a que 10 cm de neige mais elle a pris l'eau et a regelé. Comme il ne devrait pas dégeler en plaine aujourd'hui, le ski est garanti sans touchette au retour.
La couche de neige augmente rapidement. A la cabane du Manival, il y en a 70 cm et les raquettistes (petites b...) montés la veille ont jeté l'éponge.
Commence une trace abominable. Normalement, il faut vingt minutes pour faire les 350 m qui séparent du col du Baure. Aujourd'hui, il nous faudra une heure...
On poursuit jusqu'àl'épaule du Charvet où on commence par une première descente de 400 m jusqu'au hameau du Baure. La neige est 5 étoiles : grosse poudre où le skieur rebondit sans à-coup. Ce sera le thème de la journée.
On remet les peaux et c'est reparti pour une montée à Pravouta. Non ce n'est pas un panneau "travaux" posé à même le sol. C'est un vrai panneau qui donne toute la mesure de l'enneigement à 1300 m pour un début décembre.
On finit par sortir de la couche de nuages...
Le paysage est connu mais on ne s'en lasse point. Derrière, le bec Charvet qui sera la troisième ascension de la journée.
De l'autre côté, la dent de Crolles, déjà skiée et en cours de traçage vers un petit couloir à gauche mais pas dans l'itinéraire principal très expoé et qui mène au sommet. La nivo impose aujourd'hui de ne pas prendre ce risque.
Avec Eric, nous attaquons la descente dans la face sud-ouest. Il y a cinq-six traces qui partent du sommet dans l'entonnoir et trois autres skieurs s'apprettent à les suivre. A mon humble avis, c'est une erreur vu comme c'est chargé. Elle part rarement mais quand elle part, cette pente cède justement à cet endroit, là où la pente est la plus forte et où le vent la travaille. Pour éviter cela, il suffit de descendre quarante mètres sur l'arête sud et de plonger ensuite à droite. Ce que nous faisons.
Là encore, c'est du très très grand ski.
On repeaute une nouvelle fois dans les nuages mais cette fois, on en sort rapidement en montant au bec Charvet.
Un coup d'oeil dans le rétro : on voit la SW de Pravouta. Depuis notre passage, d'autres traces s'y sont ajouté. On voit que celles-ci partent du sommet, là où ça peut être plaqué. Sur la droite, nos deux traces qui longent la forêt.
Ambiance des grands jours d'hiver en Chartreuse.
De cette journée, on gardera des images plein la tête.
Le festival se poursuit dans la face ouest du bec Charvet.
Quel ski mais quel ski ! On ne trouve plus les mots.
Le "géant" Chamechaude se rapproche.
On se retrouve de nouveau à tracer en direction du col de la Faita.
La quatrième et dernière descente (la plus longue) démarre un peu au-dessus, juste avant l'Emeindras alors on poursuit encore sur la crête.
La crête est complètement givrée !
Je ne résiste pas à l'envie de vous montrer aussi ces deux images là.
On se permet même le luxe d'un petit A-R jusqu'au sommet de l'Emeindras pour casse-croûter au soleil puis c'est la descente. La neige est...
Après deux cents mètres droits sous la crête, on suit un moment le chemin en traversée descendante mais ça reste vraiment skiant et toujours aussi beau.
Dans une trouée, on aperçoit la vallée qui nous tend les bras.
Eh bien justement, on y va ! Il n'y aura que 100 m délicats sur le bas : entre 700 et 600 m d'altitude avec quelques cailloux affleurants et peu de place pour tourner.
On rejoint le Manival où il n'y a plus qu'à se laisser glisser.
Ensemble jusqu'à 400 m d'altitude où Eric va se laisser aller droit jusqu'à son vélo cent mètres plus bas à notre point de rdv du matin. De mon côté, je tire à gauche en faisant les dernières courbes au soleil à l'entrée de Bernin dans les champs.
Petit clin d'oeil : je déchausse pour traverser la route et remet les skis sur les trottoirs encore enneigés pour déchausser symboliquement devant l'école et sous la cote 300 (270 m d'altitude exactement).
Une sortie d'anthologie !