Princesse de feu
Publié le 5 Juillet 2015
Second jour trip grimpe dans les Cerces. On est à pied d'oeuvre. Dix minutes de marche depuis le camp des Rochilles. Sans se presser, on attaque à 8h. On est assuré de tout faire à l'ombre.
Nous partons pour "princesse de feu", une voie Philippe Mussato. Nous connaissons les exigences de l'ouvreur mais ayant fait "une seconde la vie" toute à vue, je suis confiant car les cotations (globale et par longueur) sont similaires. Et puis, on descend d'un cran par rapport à la veille.
Soyons honnêtes, je ne vais pas randonner du tout.
L3 (nous avons fait L1+L2 d'une traite avec relais juste sous le pas de 6c+ - relais en place) : bien raide, bien technique. Ca rame.
Sortie de L3. La longueur fait 50 m (en prenant le relais sous le pas de 6c+) et mes quatorze paires ont été posées. Pourtant, la fin est bien engagée. Vol à proscrire.
L6 : 6b+ majeur. Curieusement, je randonne en second alors que jusque là, j'ai bien couiné dans chaque longueur. Va comprendre.
De manière générale (et nous ne sommes pas les seuls), nous avons trouvé que l'ami Mussato que nous remercions pour cette ligne de premier ordre, avait été sévère dans les cotations et nous verrions sans problème un petit + à chaque longueur (ou presque), de même qu'à l'obligatoire. Notez aussi aucune concession dans l'équipement et la continuité. L'oeuvre d'un très grand grimpeur. Moralité : n'y allez pas en dillétante.
Le camp des Rochilles (bivouac) et le profil du pic de l'Aigle. Descente à pied pour notre cordée partie ultra light (50 cl d'eau chacun au cul, corde à simple de 50 m, 14 paires). Il faut reconnaître qu'au R6 (vous auriez remarqué l'absence de photo sur les deux dernières longueurs), la pluie (non prévue) qui s'est abattue subitement sur la face nous a mis comme un petit doute si toutefois nous devions battre en retraite avec un seul brin de 50 dans ce bouzin... Fort heureusement le soleil est rapidement revenu.
Nous sortons avec les pieds qui disent "stop". Pas envie d'aller refaire quelques longueurs (des voies plus courtes sur la droite). En plus avec le soleil... Respect à la cordée qui a fait "Kheops" la veille en plein cagnard. Parce que faire des longueurs en 7c/7c+ dans ce style d'escalade (murs à crépi avec pieds fuyants), c'est un autre monde...
Après un bon gros ravito, on décide de grimper plus cool le lendemain et de rester à l'ombre (l'idée de départ du bec d'Etache est laissée de côté compte tenu de l'orientation est). Direction le secteur d'Aussois et nuit sur place.