Ca craint !

Publié le 30 Juin 2017

Le réchauffement climatique n'est contesté par personne. La part d'émissions anthropiques reste sujette à discussions houleuses entre ceux qui affirment la responsabilité de l'humain et ceux cherchant à le disculper.
N'étant pas un spécialiste, je garde les deux idées dans ma tête mais j'ai beaucoup de mal à croire à la théorie des climato-sceptiques car jamais depuis l'existence de l'homme, la concentration en CO2 n'a augmentée aussi vite. Les études effectuées sur les glaces qui conservent le dioxyde de carbone depuis des millénaires ont montré de manière indiscutable le côté exponentiel de la courbe depuis la révolution industrielle.
 
La corrélation de deux phénomènes semble ainsi difficile à contester aujourd'hui. Dans tous les cas, les conséquences sont dramatiques pour nos glaciers alpins. Ce que j'ai observé sur une vingtaine d'années est édifiant. Alors que doivent dire les "anciens" ?
 
Quand j'étais ado, Belledonne recelait quelques petits glaciers avec même des crevasses (Gleyzin, Argentière, Freydane...). Dans les années 90, j'ai pu m'en rendre compte sur le terrain. Aujourd'hui, les deux premiers ont pratiquement disparu et le troisième s'accroche comme un rat aux parois d'un navire en train de sombrer. Et le rat subit d'année en année un traitement du style "Weight Watchers". Pire encore : les glaciers des Ecrins. Le glacier Blanc embrassait la passerelle du torrent en 1994 lors de mon premier passage ici. Aujourd'hui, il semble se situer au niveau refuge quelques trois-cents mètres de dénivelé plus haut. Les Ecrins étaient le symbole des séracs. Les couloirs restaient en neige tout l'été car la glace sous-jacente participait à l'inertie. Aujourd'hui, tout s'est aminci. Le glacier du Tabuchet ressemble à une feuille d'aluminium. La Pilatte court sans s'arrêter en direction des Bans. Le dernier endroit où l'on se sent encore dans une cathédrale de glace reste la face nord de la barre des Ecrins entre 3400 et 4000 mètres d'altitude. Partout ailleurs, la montagne glaciaire fait pitié.
Idem dans le massif du Mont-Blanc où la face nord-est des Courtes devient désormais un couloir. Le ski de pente raide facile d'hier devient plus technique avec des contre-pentes plus raides, des rochers guettant la chute.
 
Cet été m'inquiète ; cumuls de neige faibles cet hiver ; canicule précoce en juin. Depuis six ans (pas de quoi en faire des statistiques certes), je note scrupuleusement chaque année la date à laquelle le dernier lambeau de neige disparaît à l'oeil nu depuis ma fenêtre sur quelques sommets remarquables. Par exemple, pour la face ouest du Grand Colon, la moyenne se situe dans la dernière semaine de juillet. Cette année, elle est sèche depuis le 28 juin !!! Pour la face ouest de la cime de la Jasse, c'est plutôt durant la seconde quinzaine d'août. Elle ne passera pas le 14 juillet cette année.
 
Ce constat est sans appel : 2015, qui faisait déjà grise mine au regard des autres années 2000, est largement battue. Si l'été s'avérait plus chaud que la normale, les glaciers déjà mis à nu à des altitudes exceptionnelles pour la date, vont morfler comme jamais. 2017 pourrait, après 2003, être le second coup de massue du troisième millénaire.
 
Au grand regret des professionnels du tourisme et des touristes eux-mêmes attendant avec impatience d'aller se faire dorer la pilule au bord de mer ou de faire le lézard sur les parois rocheuses, il n'y a plus qu'à souhaiter un été particulièrement frais et humide. Oui je sais, personne n'en veut ; moi non plus.
 
On peut toujours rêver : pour contenter tout le monde, je signerais bien pour un thermomètre oscillant entre 23 et 28°C et trois jours de soleil sur quatre.
De plus en plus tôt. Lac Blanc (Belledonne ; alt : 2180 m) dans des conditions semblables de déneigement. Respectivement : 13/07/2013 ; 23/06/2016 ; 11/06/2017. Si cette série n'a aucune logique (on pourrait très bien retrouver des conditions intermédiaires l'année prochaine comme dans dix ans), elle montre au moins la faiblesse de ce début d'été : une fonte précoce et, au-delà, un enneigement bien faible qui mettra très vite le glacier de Freydane à nu et donc en bilan de masse déficitaire. Tout en sachant que les deux semaines ayant suivi la dernière image ont été caniculaires et que désormais, l'état de nos montagnes est de l'ordre de ce que l'on observe normalement début août. Quand on sait que juillet est le mois qui a le plus d'influence sur l'ablation...
De plus en plus tôt. Lac Blanc (Belledonne ; alt : 2180 m) dans des conditions semblables de déneigement. Respectivement : 13/07/2013 ; 23/06/2016 ; 11/06/2017. Si cette série n'a aucune logique (on pourrait très bien retrouver des conditions intermédiaires l'année prochaine comme dans dix ans), elle montre au moins la faiblesse de ce début d'été : une fonte précoce et, au-delà, un enneigement bien faible qui mettra très vite le glacier de Freydane à nu et donc en bilan de masse déficitaire. Tout en sachant que les deux semaines ayant suivi la dernière image ont été caniculaires et que désormais, l'état de nos montagnes est de l'ordre de ce que l'on observe normalement début août. Quand on sait que juillet est le mois qui a le plus d'influence sur l'ablation...
De plus en plus tôt. Lac Blanc (Belledonne ; alt : 2180 m) dans des conditions semblables de déneigement. Respectivement : 13/07/2013 ; 23/06/2016 ; 11/06/2017. Si cette série n'a aucune logique (on pourrait très bien retrouver des conditions intermédiaires l'année prochaine comme dans dix ans), elle montre au moins la faiblesse de ce début d'été : une fonte précoce et, au-delà, un enneigement bien faible qui mettra très vite le glacier de Freydane à nu et donc en bilan de masse déficitaire. Tout en sachant que les deux semaines ayant suivi la dernière image ont été caniculaires et que désormais, l'état de nos montagnes est de l'ordre de ce que l'on observe normalement début août. Quand on sait que juillet est le mois qui a le plus d'influence sur l'ablation...

De plus en plus tôt. Lac Blanc (Belledonne ; alt : 2180 m) dans des conditions semblables de déneigement. Respectivement : 13/07/2013 ; 23/06/2016 ; 11/06/2017. Si cette série n'a aucune logique (on pourrait très bien retrouver des conditions intermédiaires l'année prochaine comme dans dix ans), elle montre au moins la faiblesse de ce début d'été : une fonte précoce et, au-delà, un enneigement bien faible qui mettra très vite le glacier de Freydane à nu et donc en bilan de masse déficitaire. Tout en sachant que les deux semaines ayant suivi la dernière image ont été caniculaires et que désormais, l'état de nos montagnes est de l'ordre de ce que l'on observe normalement début août. Quand on sait que juillet est le mois qui a le plus d'influence sur l'ablation...

Rédigé par lta38

Publié dans #humeur, #nivo-météo

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