belledonne

Publié le 29 Septembre 2019

J'ai passé mon dimanche après-midi dehors, jusqu'à la nuit noire. Après trois heures de marche, je suis allé me poster sur une zone régulièrement fréquentée par les loups et les cerfs. J'étais en place à 15h et je n'en suis parti qu'à 19h30 avec encore 1h30 de marche pour rentrer. Durant cette immersion au coeur de la nature sauvage, j'ai eu le temps d'observer le paysage, d'écouter et observer les cerfs, d'observer également d'autres animaux (sangliers, aigles royaux, renard, martre...), de voir évoluer l'inclinaison et l'orientation de la lumière, d'observer le décor... mais aussi de penser à des tas de choses.

J'ai été partagé entre bons sentiments et colères. Les récentes déclarations anti-loup ont sans doute fait déborder une coupe déjà bien pleine. J'entends encore raisonner dans ma tête certaines paroles : "le loup, c'est la mort de l'élevage en montagne, et du même coup, la fin de la biodiversité dans les alpages". Que ne faut-il pas entendre ! En regardant Belledonne, je me suis rendu compte à quel point un alpage c'est laid au regard de la végétation de premier étage ici présente : des arbustes à myrtilles, des rhododendrons, des genévriers, des fougères. Une palette de couleurs de fou !!! A côté de ça, de l'autre côté du massif, plus une fleur sur le col du Glandon. De herbe, que de l'herbe, et des crottes de moutons. Par millions. Des zones piétinées, ravagées, des torrents souillés. On commence de plus en plus à en parler. Un ami de retour des Pyrénées me parlait d'habitants de villages qui commencent à être remontés contre ces dégradations. Voilà, "l'entretien" des montagnes dont on voudrait nous faire croire l'utilité. Allez vous promener en Belledonne en automne. Et demandez-vous si le massif a besoin d'être tondu par un animal domestique ! Notre chaîne n'est-elle pas magnifique telle qu'elle ? Qu'il y ait quelques moutons par-ci par-là, pourquoi pas. Des zones d'herbes sont peut-être nécessaires pour entretenir une certaine variété de paysages mais elles existent déjà, à l'altitude à laquelle les petits arbrisseaux pré-cités ne peuvent pas exister. Il faut se battre contre ces idées reçues.

Et sans vouloir établir des clichés, ce sont souvent ces mêmes personnes (bénéficiant d'une législation complice établie sur des pratiques d'un autre temps) qui aujourd'hui causent beaucoup de tort à la biodiversité. En effet, beaucoup d'habitants des campagnes ne voient dans la nature que le profit qu'on peut lui retirer et n'hésitent pas à la détruire lorsqu'elle leur met des bâtons dans les roues. Si on écoute ces multiples échos, les exemples ne manquent pas et se cumulent pour porter au final un grave préjudice :
- Les renards détruisent les petits animaux et s'attaquent aux poules : il faut les zigouiller. 30€ par queue rapportée
- Les blaireaux, martres et autres mustélidés sont des nuisibles : faisons appel aux piégeurs
- Les vautours s'attaquent aux vaches vivantes et aux jeunes chamois : c'était mieux avant (leur retour)
- Les sangliers, cerfs, chevreuils causent de gros dégâts : il faut maintenir la pression de chasse
- Les étourneaux sont trop nombreux : vite, des plombs
- Le loup détruit la biodiversité et mange trop de moutons : éradiquons-le !
- L'ours fait peur aux troupeaux : organisons des chasses sauvages !
- Les cormorans piquent les poissons aux pêcheurs : classons-les nuisibles !
- Les nids d'hirondelles, ça fait des crottes sur les perrons : délogeons-les !
- Les lapins c'est joli mais ils viennent bouffer les salades dans les potagers : ça se règle à la 22 LR
- Les chouettes et les hiboux ça porte malheur : clouons-les à côté de Jésus !
- ... (liste interminable)
En gros, on aime la nature, mais faut pas qu'elle vienne nous emmerder.

Pourtant, le renard débarrasse essentiellement des micro-mammifères porteurs (entre autres) de la maladie die de Lyme ; les vautours sont uniquement des équarrisseurs de la nature ; les loups entretiennent la bonne santé des population de cerfs ; les mustélidés ne gênent personne...

En parallèle, les oiseaux disparaissent à vitesse grand V et mérite(raient) pourtant toute notre attention.

STOP au carnage !!! A toutes celles et ceux qui ne jurent que par la destruction dès qu'un problème se pose, nous sommes de plus en plus nombreux à le déplorer et à souhaiter nous-aussi nous faire entendre. Nous ne laisserons pas la nature aux mains de ceux qui ne la méritent pas. Je fais partie de ceux-là et sachez que notre réseau de communication sera de plus en plus utilisé pour contrer vos mauvaises actions. Ce qui était acceptable il y a encore quelques années ne l'est plus dans l'urgence environnementale d'aujourd'hui. Au lieu de tergiverser et parfois fermer les yeux sur certaines exactions, l'état français devrait être impitoyable avec ceux dont les actions ont un finalement impact négatif pour toute la population.

Bon, et sinon, deux cerfs sont venus "jouer" à proximité de mon affût mais sans sortir dans la bonne trouée. Mais ce n'est pas grave, l'essentiel était ailleurs.

Ambiances de brame (je vous laisse deviner quelle image est une capture de piège photo)
Ambiances de brame (je vous laisse deviner quelle image est une capture de piège photo)
Ambiances de brame (je vous laisse deviner quelle image est une capture de piège photo)
Ambiances de brame (je vous laisse deviner quelle image est une capture de piège photo)

Ambiances de brame (je vous laisse deviner quelle image est une capture de piège photo)

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Rédigé par lta38

Publié dans #brame du cerf, #humeur, #animaux, #randonnée sportive, #Belledonne

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Publié le 22 Septembre 2019

Je serai moins assidu cette année. Il faut dire qu'avec vingt-cinq sorties en deux mois pendant cinq années consécutives, cette activité aura bien occupé mes derniers automnes et j'estime aujourd'hui avoir fait le tour de la question. Pour autant, c'est une période que j'adore et je vais m'octroyer quelques sorties tout le long de la saison de brame sans aucune pression. L'idée sera d'en profiter sans être forcément à chaque fois un forcené de l'affût, une sorte d'immersion mais je garde quand même dans un coin de ma tête quelques images particulières que j'aimerais essayer de faire avec deux ou trois affûts bien ciblés.

Ce matin, je pars donc léger : un sac de vingt litres (certes, chargé à bloc) avec le téléobjectif monté sur le 6D, le petit GM5 sur la bretelle en complément pour un éventuel paysage, un mini trépied, une paire de bâtons, une paire de jumelles de poche, une doudoune, un petit filet de camouflage, la gourde souple filtrante (qui n'aura jamais plus de 30 cl d'eau) et de quoi grignoter léger. J'ai en effet choisi d'aller dans un secteur fort excentré où je suis sûr d'être tranquille et les animaux assez actifs même en journée. En contre-partie, il va falloir marcher.

Au final, un beau moment de brame avec trois cerfs bien en voix qu'il m'aura fallu trouver (deux heures trente de marche...) car ça n'a pas encore démarré partout. De belles écoutes et observations entre 7h et 10h avant de rentrer pour midi à la maison.

Lever du jour : ça bouge !

Lever du jour : ça bouge !

Celui-ci brame couché et ne s'approchera pas

Celui-ci brame couché et ne s'approchera pas

Le deuxième qui se montre dans une trouée

Le deuxième qui se montre dans une trouée

Egalement deux cerfs "satellites" (jeunes), silencieux mais qui observent les "anciens" avec attention

Egalement deux cerfs "satellites" (jeunes), silencieux mais qui observent les "anciens" avec attention

Cerf et biche

Cerf et biche

Petite erreur d'affût qui me vaudra la crainte d'être repéré mais finalement ce cerf ne s'enfuira pas et va même me gratifier d'un beau passage à proximité

Petite erreur d'affût qui me vaudra la crainte d'être repéré mais finalement ce cerf ne s'enfuira pas et va même me gratifier d'un beau passage à proximité

Le voilà donc qui passe dans la meilleure ouverture (la plus proche) que j'avais
Le voilà donc qui passe dans la meilleure ouverture (la plus proche) que j'avais

Le voilà donc qui passe dans la meilleure ouverture (la plus proche) que j'avais

Plus haut, image d'ambiance d'automne avec des cerfs qui traversent les prairies

Plus haut, image d'ambiance d'automne avec des cerfs qui traversent les prairies

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Rédigé par lta38

Publié dans #brame du cerf, #Belledonne

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Publié le 21 Septembre 2019

En passant près du lac Achard récemment, j'ai observé un peu plus attentivement les dégâts occasionnés par les feux. Et je dois dire que c'est catastrophique. Faire un feu est toujours un moment sympa. Loin d'être extrémiste, je pense qu'un feu "bien choisi" demeure acceptable. C'est-à-dire, un feu réalisé par exemple devant une cabane à un emplacement prévu et perpétué, ou au niveau d'un parking à proximité d'une forêt d'épicéa où le bois mort est abondant (et toujours au même endroit). Pourquoi pas ! Mais c'est tout ! Certes, en fouinant sur ces pages, vous trouverez quelques (rares) images de feux réalisés hors de ces conditions. Mais ça c'était avant. Comme souvent, il faut observer pour prendre conscience et c'est ce que j'ai fait. Désormais, je m'interdis les feux dans la nature. Autour du lac Achard, c'est une véritable catastrophe. Des foyers (vous savez, des ronds de pierres tout noirs à l'intérieur) par dizaines et surtout, un carnage sur les pins à crochets. Le site, classé Natura 2000, est assez unique en Belledonne. Il subit une pression exceptionnelle en raison de sa beauté et de sa proximité. Il sera difficile de lutter contre le piétinement mais de grâce, laissons les arbres tranquilles ! La plupart des pins sont mutilés sur leurs premiers deux mètres quand ce n'est pas davantage. Pour quelques minutes de flammes et quelques saucisses souvent de premier prix de supermarché, on détruit ce que la nature a mis des dizaines voire des centaines d'années à fabriquer. C'est complètement irresponsable.

Le pire dans tout ça, c'est que la majorité de ces foyers sont réalisés à la belle saison à des altitudes où les températures sont alors clémentes. Une micro doudoune suffit pour le confort dans ces conditions. Certains vont jusqu'à faire des feux au-dessus de la limite des derniers arbres, détruisant les quelques arbustes alors présents à ces endroits-là.

Faire un feu en montagne doit être désormais pris comme un acte destructeur. Au-delà du fait que c'est généralement interdit, il faut garder présent à l'esprit que lorsqu'on fait un feu, on oeuvre contre la nature. Et c'est bien pire que ce que l'on croit. Cela fait quelques années que cette alerte me trottait dans la tête. Voilà qui est fait : plus de feux en montagne ! Merci !

Un aperçu (capture geoportail) du piétinement autour du lac Achard

Un aperçu (capture geoportail) du piétinement autour du lac Achard

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Rédigé par lta38

Publié dans #humeur, #Belledonne

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Publié le 21 Septembre 2019

Tout le monde connaît la chanson de Nino. En ce moment, elle me trotte dans la tête car Emie l'apprend avec sa maitresse d'école. Je l'ai trouvée toute désignée pour le titre de ce billet car elle correspond bien à l'ambiance qui règne dans le petit coin de Belledonne visité ce jour. C'est assez exceptionnel ici pour être remarqué. En effet, le massif cristallin des Grenoblois est on ne peut plus humide, essentiellement recouvert d'une pessière versant Grésivaudan et d'une hêtraie-sapinière versant Eau-D'Olle. Et pourtant, la partie supérieure du versant Romanche, i.e. au-dessus de 1300 m entre Chamrousse et Rochetaillée, plein sud, présente des airs de sud. Du vrai sud : des pins à crochets comme en Corse, dans le Mercantour ou dans les Pyrénées.

C'est ici que l'on est allé jouer avec François ce samedi et on n'a pas été déçu. D'abord une première voie facile de neuf longueurs dont nous délaisserons les trois dernières (les six premières parcourues en moins d'une heure à corde tendue) pour aller tirer des rappels et faire une belle ligne en 6a homogène sur trois longueurs avec un très beau dièdre. Pour finir, nous nous amuserons sur la partie supérieure qui présente un pinacle avec des voies de deux longueurs dont certaines anciennes et un peu engagées et qui contrastent avec les récentes à l'équipement abondant. La plus difficile (et la plus belle ?) suit un dièdre raide dont la sortie présente un crux bloc (6b/b+) heureusement mieux équipé que la première partie en 6a où il vaut mieux éviter de tomber au moment de clipper.

Une bien belle matinée et c'est sûr, je vais revenir sur ce nouveau secteur dont je ne donne pas davantage de détails pour l'instant car c'est encore en chantier. En attendant, si vous êtes adhérent de l'ECI, le topo devrait paraître au printemps prochain dans le bulletin du club. Merci à Damien Vaugoyeau, Stéphane Vallon et leur acolytes pour le travail effectué ici. Une très belle trouvaille et un gros boulot de la part de passionnés qui oeuvrent pour la communauté. Sachons les remercier pour leur travail.

Ambiances du jour
Ambiances du jour
Ambiances du jour
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Ambiances du jour
Ambiances du jour

Ambiances du jour

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #Belledonne

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Publié le 17 Septembre 2019

Grand beau et chaud. L'occasion de partir tôt, d'autant que j'ai pris l'habitude encore plus qu'à l'accoutumée de me lever tôt avec mon nouveau boulot. Avant que ne commence la belle époque du brame et ses ambiances où je vais très certainement m'octroyer quelques sorties d'observations (mais probablement moins que les années précédentes), j'en profite pour aller faire un peu de dénivelé et de distance sur ce beau GR qui a connu un succès sans précédent cet été. J'ose espérer qu'il en fut de même pour le Montagnes Magazine spécial Belledonne dont je n'ai pas encore de retour. Par ailleurs, il doit peut-être rester quelques exemplaire en kiosque pour les retardataires.

Une belle matinée en montagne et un retour en tirant un peu la langue à cause de la chaleur que je supporte de moins en moins.

Aube magnifique

Aube magnifique

Sur le GR, à l'automne

Sur le GR, à l'automne

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Rédigé par lta38

Publié dans #randonnée sportive, #Belledonne

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