Encore une belle après-midi de ski avec ma petite Stella et une de ses (grandes) copines Alyson. Parce que le ski avec Papa c'est bien, mais avec les copines, c'est encore mieux.

Direction Chamrousse où, exceptés les groupes d'enfants des divers ski-clubs du coin, on peut dire que les pistes sont désertes.

Un bon bain de soleil pour tout le monde avec des températures fort clémentes (5°C en haut alors qu'il fait 0°C en bas).

La pause goûter à la mythique croix de Chamrousse, où un accenteur alpin vient nous rendre visite sur fond de Grand Colon.

Et une jolie lumière de fin de journée pour terminer. Stella dépasse pour la première fois allègrement les 3000 m de dénivelé de ski.

Aujourd'hui, c'est journée plein air pour tout le monde dans le Vercors. La montée est maintenant bien rôdée : un sherpa en peaux et les plus de 3 ans à pied. L'idée première de cette journée est d'aller à l'auberge des Allières en Vercors pour un bon petit repas montagnard (réservation obligatoire).

Mais il y a aussi l'idée de faire une initiation à la rando aux enfants en attaquant par la petite pente est de la croix des Suifs que l'on voit en arrière plan sur cette photo tandis qu'Emie "goûte" aux joies de la neige.

Isa et Damien qui ne connaissaient pas l'endroit ont apprécié. Quant à nous avec Val, on revient toujours ici avec grand plaisir.

Après une superbe repas, l'équipe repart pour ascension de ce petit belvédère culminant à 1477 m entre le pic Saint-Michel et la plaine de Lans. La descente se déroulera en deux parties. Pour la première, Romane, Isa, Damien et Val descendent en luge jusqu'au parking des Jarrets, Stella et Emma chaussent leurs skis au sommet. Quant à Emie, elle préfèrera me lester le sac à dos plutôt que la luge.

La première partie est un vrai "hors-piste" mais la neige est dure, recouverte d'une couche de givre et se skie facilement. Les filles descendent brillament. Une fois au parking, je laisse Emie avec sa maman et poursuit la descente en direction de Lans avec les deux grandes.

Le chemin de descente dans la combe du Furon n'est pas tracé et un peu abîmé par les traces de raquettes mais ça passe relativement bien car la neige porte. Les championnes assurent.

La récup voiture se fera au hameau de Furon après un joli champ aussi agréable à dévaler que la meilleure des pistes, la fréquentation en moins.

Comme la Gorgette à la dent de Crolles il y a trois jours, dans un niveau de difficulté au-dessus, je n'avais jamais skié cette grande faille rocheuse qui raye la face nord du Pécloz dans les Bauges. Les conditions n'étaient pas prévues de type "grosse poudre" mais on pouvait s'attendre à une neige froide lissée agréable avec l'espoir d'aucune trace précédente. Et ce fut exactement le cas.

Après 1500 m d'ascension un peu technique et une petite descente en neige froide, nous sommes au sommet de ce monument dont le seul regret est qu'il ne débouche au sommet via 100 m de pentes très souvent verglacées. Comme de nombreux répétiteurs de cette ligne ouverte par Nicolas Lauras, nous nous contenterons de LA faille.

Une fois au bas du "bouzin", on remet les peaux pour monter au sommet dans l'idée aussi de voir un peu le soleil. Derrière nous, deux autres cordées feront la faille.

On retrouve un peu de monde sur cette montagne emblématique des Bauges dont Jeannie venue ici pour le couloir sud-ouest. Pour nous ce sera descente par la face sud et sa moquette : un vrai festival de glisse jusqu'à ce que l'on change d'orientation.

Une bien belle grosse matinée en compagnie de Thibaut et de Nico Büsch, sur-entraîné et que nous avons (merci à lui quand même) sagement laissé tracer les montées à pied. Un peu de vacances, ça fait du bien.

En ce moment, les journées s'enchaînent avec un rythme maximum, si bien que le sommeil commence à manquer. Entre le ski du jour ou de la nuit (!), le boulot, l'escalade du soir, les invitations par ici ou par là, les 17h journalières (24h-7h de sommeil qui me sont nécessaires en moyenne) ne suffisent plus. Malheureusement, en 2012, tout va augmenter mais pas la longueur des journées.

Bref, une fois de plus, à peine rentré de la Gorgette, je repars avec Stella sur Prapoutel pour profiter des bonnes conditions du moment, de la quiétude du ski en semaine, dans l'idée de skier jusqu'aux dernières lueurs. Pour les petits déjà débrouillards, si on veut se balader un peu mais en restant sur les pistes bleues, il est nécessaire de jouer avec les deux versants mais comme côté Pleynet c'est à l'ombre l'après-midi, on reste plus longtemps sur les pistes du dôme des Oudis où il fait vraiment bon (je skie sans les gants).Et du sommet, la vue est splendide sur les belles montagnes de Belledonne. Ici sa majesté le rocher d'Arguille et son formidable couloir sud-ouest.

Peu à peu la lumière jaunit. Le télésiège ferme à 16h30. Après un petit goûter, nous sommes donc absolument seuls sur les pistes. Pour rester dans le feu du couchant et rentrer sur Prapoutel, il est nécessaire d'emprunter la piste rouge du cabri mais il ne fait pas froid, on n'est pas pressé et aucun skieur en amont ne nous met la pression. J'ouvre donc la marche tranquillement et Stella assure ses virages.

On en aura bien profité encore aujourd'hui, Stella dépassant pour la première fois en un peu moins de trois heures sur les pistes, la barre des 2500 m de dénivelé négatif.

Je n'avais jamais skié ce ravin infâme sous la dent de Crolles. Le surveillant déjà depuis plusieurs jours, c'est le bon moment. Ce ne sera pas du grand ski mais ce sera à peu près sûr et bien enneigé. C'est déjà ça et un peu le prix à payer.

Je pars des Meunières dans l'idée d'attaquer la descente à 11h30. La cloche sonne dix heures au départ. La montée est rapide, surtout avec le matos light sorti pour la première fois cette saison. Les 1100 m sont vite avalés. Après la traditionnelle petite pause sommitale, j'attaque la descente pile à 11h30. Comme prévu, le pas de l'Oeille est infâme. On trouve bien quelques zones de neige froide mais on n'évite pas les passages glacés, notamment dans les anciennes traces regelées ni les zones croûtées. Vue l'exposition, il faut rester concentré malgré la facilité de la voie (ski = 4.1), sous peine de rejoindre la Gorgette plus vite que prévu et sans détour. Mais les carres finissent par mordre et voilà en haut de l'entonnoir de la Gorgette, revenu à point, juste après avoir été toisé par un beau chamois.

Le haut du couloir est parfait puis rapidement, on trouve un peu de relief. Il faut naviguer d'un côté à l'autre pour garder une skiabilité correcte.

Une fois dans la gorge proprement dite, l'ambiance devient démente. Mon coeur balance entre la roche du cap Canaille (pour l'aspect et la couleur) et celle du Dévoluy (pour son état de décomposition et encore, je crois que là c'est nettement pire, c'est dire !).

Le ski est très technique dans ce couloir finalement pas si raide que ça.

Il faut chercher la neige la moins pire, négocier avec les pierres enchassées dans celle-ci, surveiller les assiettes ou les glaçons qui tombent, parfois aidés par les chamois nombreux dans ce secteur.

Vers 1250 m, on rejoint une piste forestière qui ramène au virage 1220 de la route du col du Coq d'où l'on embrasse la totalité de la gorge.

Même si les derniers virages dans les champs sont superbes, ce sera le moins bon ski de ce début de saison ; ce qui n'empêche pas cette sortie d'être une réussite et une satisfaction car cet itinéraire atypique et délicat mérite d'être descendu.