ski-glisse

Une bien belle matinée avec Nico Büsch. Merci à Aurélie pour la logistique "enfants". Départ de nuit pour une arrivée à la Dent (de Crolles) au lever du soleil afin de faire une séance photo de cette Chartreuse retrouvée. Enfin car c'est la première fois que je skies dans le secteur cette année sans craindre de toucher un caillou et effectivement sans rien toucher. Enfin encore car non seulement, le cocktail mer de nuages + sapins enneigés + lever de soleil était réuni. Enfin toujours car sur les hauts plateaux (après avoir eu le privilège de tracer le pas de l'Oeille à la Dent nous avons skié en nord jusqu'à l'extrême limite des barres donnant sur la combe du Guiers avant de faire chemin inverse), la couche de neige atteint le mètre à 1600 m et le dépasse un peu plus haut. Enfin enfin car le froid revient et il devrait reneiger dans les jours à venir sur nos montagnes du Dauphiné. On devrait retrouver un enneigement conforme aux normales si tout se passe comme prévu avec toutefois un bémol : les forêts denses qui n'ont pas eu le temps de se remplir et les versants sud qui ont reçu les assauts des différents redoux. En attendant, retour en images sur cette belle matinée.

Pas de l'Oeille, partie supérieure

Premiers rayons sur le nord du massif

Au sommet

Au sommet, sous les rafales du vent de sud

Nico aimerait plonger dans cette mer

Pano vers le sud

Arrivée au sommet ouest

Chartreuse sud (St-Eynard, Eimeindras, Charvet) et Vercors au fond

Gros plan : St-Eynard et déferlante, Eimeindras, Charvet, Ecoutoux

Au nord-ouest, des forêts

Descente du sommet ouest

Dans le frigo des hauts plateaux

Chartreuse magique

Remontée à la Dent par le nord

Soleil sur les hauts plateaux

Descente du pas de l'Oeille vers 10h30

La prairie en bonnes conditions malgré un enneigement encore un peu juste.

Grand soleil, neige fraîche et une matinée de libre. En même temps, ce n'est pas simple question nivologie : en bas des cailloux, en haut des plaques (résumé un peu court d'accord mais qui correspond bien à cet hiver 2014). On ne va pas prendre des risques pour faire des sorties connues en moins bonnes conditions que ce que l'on a déjà fait. Du coup, n'ayant pas trop fait de Chartreuse cette année, je décide de retourner au-dessus de la maison. La fleur au fusil, je me dis que je vais profiter de la trace que j'ai faite la veille à midi pour m'offrir une Dent sur un plateau.

Belle lumière au départ ; il y a même 5 cm de fraîche qui sont venus repeindre les arbres pendant la nuit. Mais à la sortie de la forêt, je déchante. Ma trace est entièrement effacée. ce ne peut pas être ces cinq petits centimètres. C'est donc le vent qui a dû souffler. Ca ne m'arrange pas car dans la traversée exposée pour accéder au pas de l'Oeille, les 40 cm poudreux de la veille ne doivent plus l'être et la sécurité envisagée remise en question. Mais bon, maintenant que je suis là, y'a plus qu'à aller voir, d'autant que deux personnes m'ont précédé et que je n'ai pas à refaire l'effort de la trace. Je rattrape la première. Tiens c'est Delle : "salut !" Puis la seconde. Il s'agit de Julien que je ne connais qu'à travers ses sorties sur Skitour. "Tu ne serais pas Lionel ?" "Oui, c'est ça". On se retrouve donc à trois pour attaquer la traversée et tous les trois on est d'accord : le vent a trop travaillé la neige. Il y a des risques. On n'y va pas.

La descente par le goulet est finalement meilleure que la veille. La neige, un peu densifiée, permet d'éviter les touchettes et se skie très bien.

Au pied de la pente, on remonte à Pravouta. Ca chauffe dans la face est et il n'y a pas une grosse épaisseur de neige. Faut pas trop se rappeler des deux années précédentes.

On trouve toutefois de la poudre dans la face sud-ouest. Ce n'est pas la neige des grands jours et faut se mettre à cul mais ça passe bien. Julien et moi nous en tenons là cause timing, tandis que Delle poursuivra vers le Charvet.

Même jour, quasi même heure (je réussis à partir un poil plus tôt), même port : la dent (de Crolles). Pas de surprise à la sortie de la forêt : la trace de raquettes s'arrête là (il neigeait encore deux heures auparavant) et de la neige, il y en a en quantité. Pas de surprise non plus ; il n'y a pas eu de nuit claire pour "l'alléger" : c'est donc une poudreuse "de cohésion" pénible à tracer. Et comme il a plu avant, elle est un poil lourde jusqu'à 1800 m. J'en bave, je force. 51 minutes pour le sommet mardi dernier. 1h pour atteindre la banquette de la traversée aujourd'hui. Je n'aurai pas le temps d'aller au sommet. En fait, je l'ai su dès qu'il a fallu faire la trace en bas du pré. Je me console en poussant vers une niche sous les falaises sud-ouest. Quelle chance déjà de pouvoir faire ça entre midi et deux. La descente ne restera pas dans les annales : le haut, bon, est vite avalé. Le bas est collant, on pousse même sur la route. Sans compter les cailloux que l'on touche de temps en temps (une dizaine quand même sur l'ensemble de la descente, inadmissible pour la Chartreuse). Contrairement à Chamechaude qui a maintenant une sous-couche, l'exposition "chaude" de la dent la rend trop sensible aux coups de redoux. Le hic, c'est que la prochaine chute de neige est annoncée au-dessus de 1600-1800 m en fin de semaine...

Dommage, Saint-Pancrasse avait pris une allure sympathique ce matin...

1989, 1990, 1993, 1996, 2002, 2007, 2011. Voici les mauvaises années en ce qui concerne l'enneigement sur l'Isère lors de ces trente derniers hivers. 7/30. Ce qui fait entre 1 hiver sur 4 et un hiver sur 5 avec des irrégularités (ex mauvaise passe des années 90 mettant dans le rouge pas mal de stations). Ce sont surtout les Préalpes (Chartreuse et vercors) qui, de par leur situation à l'ouest (prenant donc de plein fouet les redoux) et leur altitude (on skie en-dessous de 2000 m - ce qui serait impensable dans les Alpes du sud) sont les plus vulnérables. Si 2014 s'avérait faire partie de la (mauvaise) liste, le ratio tomberait à 1/4. Il nous reste un gros mois pour établir une sous-couche et éviter de faire partie de ces mauvais hivers. En attendant, certaines petites stations s'en sortent très bien. Le Collet-d'Allevard a tout son domaine ouvert malgré l'altitude (1400-2100 m) et a même pu faire une ouverture anticipée en novembre grâce aux premières chutes de neige précoces. Nous avons pu le vérifier en cette belle après-midi "printanière".

Changement de décor deux jours après. Car bien sûr il ne s'agit pas des dents du Midi (du Chablais) mais bien d'une sortie sur la Dent (de Crolles) à midi. Une sortie bien taquet d'ailleurs. Je traîne un peu à partir et attaque à 12h02 très exactement. Le décor donc, a bien changé. Il fait douze degrés et le vent de sud fait fondre la neige même la nuit. On est passé de janvier à avril en deux jours ! Je monte tout en peaux, en tee-shirt et sans gants. 12h53. Summit. Je touche la croix et descend illico. C'est que, boulot oblige, il me reste vingt minutes pour rejoindre le parking, mettre les baskets et rouler jusqu'à l'école de St-Pan où le devoir m'attend. La neige est encore bonne dans le pas vite avalé. En haut du pré, je "récupère" Cécile montée elle-aussi s'aérer mais à son rythme. Mais elle est même obligée de m'attendre à la descente tant j'ai les jambes cramées par cette montée express. Punition pour finir : il faut quasi skater et/ou pousser sur les bâtons pour glisser sur la route. Ca fond, ça fond. A la fin de la semaine, il ne restera pas grand chose à skier en Chartreuse.