Publié le 7 Février 2015

L'intégrale de la Dent, c'est skier le sommet par le pas de l'Oeille et poursuivre par le couloir de la Gorgette. La pente de ce dernier n'est pas extrême mais il est à prendre au sérieux. On ne le remonte jamais (trop dangereux) ; du coup c'est du à-vue. Le haut est plein sud alors que l'Oeille est sud-ouest. Si on attend l'humidification, il y a donc un problème d'orientation. Et en plus, ça va couler dans la Gorgette et sacrément s'abîmer. Si on y va en poudre, c'est risqué avec les pentes supérieures qui se purgent dans le couloir. Sans compter l'ultra exposition du pas de l'Oeille qui fait que quand c'est chargé, on n'a pas le droit à l'erreur.

Pas simple cette affaire. Mais l'ayant vu mardi, j'avais remarqué qu'il n'y avait pas d'accumulation à l'entrée de la Gorgette ce qui est déjà une bonne chose. Je pars donc pour aller voir comment ça se présente. Je décolle à 15h30.

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Départ à 1200 m dans le brouillard. Plein sud, la quantité de neige est bien là !

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On en sort à 1600 m et là, oh surprise, le pas de l'Oeille est tracé. Dans les derniers mètres, le vent a sculpté de beaux modèles sur la neige.

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Panorama fantastique depuis le pas ! 

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Sommet en vue. La trace aura été très bien faite. Bravo à l'ouvreur.

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Comme prévu, à l'entrée de la Gorgette, pas d'accumulation mais il y a une trace d'un prédecesseur passé un peu plus tôt dans la journée. La neige est correcte à l'entrée, sans plus car ça colle un peu sur ce versant sud qui chauffe depuis ce matin. Il est 17h. Ne pas traîner et surveiller d'éventuelles purges.

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L'étroiture est déjà abîmée par les coulées. D'ailleurs, on ne voit plus les traces du premier. La neige est en train de regeler, assez dure. Mieux vaut ne pas avoir de pépin car j'aurais du mal à remonter maintenant. Je n'ai ni crampons, ni piolet, ni corde... Bon test pour les Atomic Access qui accrochent bien. Et aussi pour les Gignoux. Le nouveau réglage du canting par Pierre me convient nettement mieux.

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Partie inférieure dans le brouillard. Neige excellente. Il restera juste un ressaut glacé bleu à 1300 m nécessitant un tout droit sur cinq mètres puis braquage. Je retrouve la trace de mon prédécesseur sur la piste plate qui ramène au parking ; juste ce qu'il faut pour ne pas forcer.

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Rédigé par lta38

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Publié le 7 Février 2015

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Nouvelle session de ski au Collet avec les filles. La septième pour Stella, seulement quatre pour Emie qui se remet doucement de sa pneumonie. L'idée est de faire 9h-13h et puis basta pour sa "reprise". Sept, c'est intéressant de le noter car c'est à partir de ce chiffre que le forfait saison est amorti (Emie ne paie encore pas car moins de six ans).

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La station est dans le nuage et il y fait froid mais à mi-hauteur du premier télésiège, on passe au-dessus et rapidement, on va trouver qu'on a pris trop de vêtements. ce qu'on appelle l'inversion thermique. On a gagné quinze degrés avec le soleil !

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Rencontre avec des amis berninois et les filles sont ravies d'avoir copains et copines. Peu habitués, on leur montre nos pistes préférées : la Blanche Neige, le ruisseau, la Cembro... 3500 m de D- pour le bout'chou qui accuse le coup. Il est 13h. Contrat rempli. On rentre manger un bon plat de pâtes.

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

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Publié le 6 Février 2015

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Il y a quelques années, il a complètement changé de cap professionnel en montant sa petite EURL tout près de Grenoble. Pierre Gignoux, vainqueur de plusieurs courses prestigieuses de ski-alp' avec son ami le regretté Stéphane Brosse sait aussi faire de très belles choses hors de la compétition balisée. On lui doit, en particulier, les plus esthétiques traversées de Belledonne non stop à skis qu'on ait pu réaliser.

Pierre a donc monté sa boîte et lancé un modèle de chaussures de ski de rando ultra légères. Fabriquées à base de carbone, les modèles ont évolué et avec l'expérience, ont abouti aujourd'hui à deux produits dont la Morpho Black que je possède depuis cette saison. C'est un immense privilège de se dire que la chaussure est fabriquée de manière artisanale à deux pas de la maison. J'ai attendu plusieurs années avant de m'équiper en raison du prix (1200 à 1500 euro). Je n'ai jamais dit que c'était cher et j'insiste sur ce point. C'est juste que je ne m'accordais pas encore un tel budget pour une chaussure de ski. La Gignoux, c'est la Rolls des chaussures et ça vaut largement son prix. Quand j'entends les gens crier haut et fort que le prix est abusif, je vois les choses autrement. Car finalement, entre une chaussure bas de gamme et haut de gamme, on n'a qu'un rapport x4. Rien à voir avec le ratio que l'on trouve sur les voitures, les VTT...bien plus élevé ! Quand j'achète une baguette de pain haut de gamme à un euro, je trouve inacceptable que la boulangerie industriel vende la plus dégueulasse des baguettes à soixante-dix centimes. Elle n'en vaudrait pas plus que vingt !

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Mais venons-en à la Morpho Black. 1500 euro, amplement justifiés de par les matériaux utilisés, la quantité fabriquée, la qualité apportée et le SAV de la maison Gignoux.

J'ai eu la chance l'an dernier de gagner le concours lancé par Pierre. Je lui avais d'ailleurs envoyé un petit message un tantinet taquin avant le début du jeu en lui annonçant que j'allais gagner, que ma pointure c'était du 26...

Le jeu consistait chaque semaine à identifier des sommets sur un panorama, avec plusieurs plans piégeux et un angle de vue inhabituel (téléobjectif depuis la Drôme). Et finalement, le concepteur du Coulio a gagné avec un sans faute. J'ai donc eu le privilège d'acheter une Morpho Black à moitié prix. Guère plus cher qu'une TLT6... et rien à voir.

Voici donc mon premier retour.

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- Le poids : si les fabricants trichent toujours, ici pas de ça. La chaussure est annoncée à 590 g en 26. J'ai pesé les miennes et je tombe sur... 580 g ! Quasi la moitié de ma TLT5 qui gagnait déjà plus de 50% sur mes précédentes Scarpa Laser.

- Un look d'enfer. Dark Vador ou son successeur si il existe pourrait les porter dans The force awakens, à paraître !

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- Une précision sans égal à la descente. Je n'ai pas été testeur de chaussures mais je peux comparer quelques modèles que j'ai eu depuis depuis quinze ans : Nordica TR9, Scarpa Laser, Dynafit TLT5... et Morpho Black. En tenue à la descente, the winner is... Morpho Black et de très très loin.

- Manip. On ne peut pas faire moins. En un coup de levier, on passe de montée à descente et inversement. Bien sûr, pour une précision maximale il faudrait prendre le temps d'ajuster les crans mais cela reste facultatif dans le cadre d'un besoin primordial de gain de temps (compet mais pas seulement, aussi dans une longue traversée). Cinq minutes, ça passe très vite. A titre d'exemple, si on n'en met que deux c'est énorme. Quand j'ai fait la traversée de Belledonne, j'ai fait treize montées et treize descentes soit vingt six manip. Même pour un circuit un peu moins long (ex 20 manip), on gagne 1h sur la journée.

- Etanchéité. C'était là un de mes soucis car les premiers modèles xp500 n'avaient pas une bonne presse. Pierre a doté les Morpho d'une guêtre avec fermeture éclair. Eh bien, avec un simple pantalon muni d'une guêtre classique par dessus la chaussure, l'étanchéité est excellente. J'ai pu skier 3000 m de grosse poudre en gardant les pieds au sec. On ne peut guère faire mieux. Maintenant il faudra voir la fiabilité de cette guêtre dans le temps.

- Confort général. Autre souci que l'on a en investissant dans des chaussures de ski, surtout à 1,5 k€, c'est de s'y sentir bien. Personnellement, je ne suis pas de bon conseil car bien qu'ayant le coup de pied fort, je ne suis pas trop sensible et supporte à peu près tout. Dans les TLT5, j'ai quand même souffert le martyr durant les premières sorties puis j'y suis maintenant comme dans des pantoufles. Dans les Gignoux, cette souffrance n'a duré qu'une sortie. J'ai pu réaliser 3000 m de dénivelé dès ma quatrième sortie avec un seul petit échauffement... au niveau de l'extérieur de mon pouce où j'ai un début d'Hallux valgus (autant dire que tout va bien quoi). Et encore, je n'ai même pas thermoformé mes chaussons !

- Débattement. C'était déjà la révolution en passant de la TR9 à la Laser puis de la Laser à la TLT5, première chaussure de ski avec laquelle je pouvais conduire, c'est dire (ok, c'est peut-être pas trop autorisé...). Eh bien on franchit encore un cap avec la Morpho. On peut même courir avec si besoin (si si j'ai testé, pas courir pour aller courir mais pour aller récupérer la voiture garée à 500 m de mon point de chute). On peut allonger les foulées en montant. C'est parfait.

Reste maintenant (mais il est beaucoup trop tôt pour vous en parler), à voir sa durée de vie car à ce prix-là, on n'a évidemment pas envie d'en changer tous les ans. Après, comme je l'ai dit, on peut compter sur le SAV donc je ne suis pas inquiet.

Quelques petits points à prêter attention selon moi après cinq jours d'utilisation :

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- L'excroissance prévue au talon pour la fixation crampon empêche la chaussure de pouvoir aller en position basse d'une fixation classique style TLT Speed. On est donc en permanence sur la talonnière ce qui peut-être gênant sur les plats. A noter que sur ma TLT Lite (jaune), ce problème ne se pose pas car il y a une cale intermédiaire (plus basse que la talonnière) qui reste utilisable. C'est donc un modèle à privilégier si, comme moi, vous souhaitez aussi utiliser les Gignoux avec des skis larges (ce qui est parfaitement compatible) et donc une fix classique (il n'est pas conseillé de monter des fix ultra-légères sur des skis de 90 au patin ou plus, par risque d'arrachement).

- C'est peut-être un manque d'habitude mais le petit taquet qui sert à bloquer les colliers de serrage me semble un peu plus difficile à débloquer lorsque la neige s'y est engoufrée (au lieu de tirer dessus comme on le fait d'habitude il faut le pousser).

- Attention au matériau. Un pet sur le carbone, ça a l'avantage de se réparer mais ça arrive beaucoup plus vite que sur le plastoc. Eviter de taper des pieds contre le bas de caisse de la voiture pour y retirer la neige avant de rentrer dans le véhicule ! Idem sans doute lors de progression sur arêtes rocheuses. Il doit falloir y regarder de plus près.

- Canting. J'ai trouvé le réglage initial vraiment en avant. Pas de panique : la pièce qui relie le levier de blocage est asymétrique. En la retournant, on réduit la position ce que Pierre m'a fait en quelques minutes. Retour dès la prochaine sortie. Si cela n'est pas suffisant, on peut mettre une autre pièce à la place pour réduire encore l'inclinaison.

Pour finir, j'ai mis un rail de réglage sur la talonnière de la TLT Lite sur mes Atomic Access afin de pouvoir utiliser à la fois les TLT et les Morpho. Je me demande aujourd'hui si je vais réutiliser mes TLT...

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Rédigé par lta38

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Publié le 4 Février 2015

Les filles aussi ont droit à leur nocturne. Les stations dans le froid et la purée de pois, des bricoles à faire à la maison, une petite modification de mes Morpho Black à faire chez Pierre Gignoux afin d'être moins en avant en descente (SAV irréprochable) et pas de sortie outdoor du mercredi après-midi.

04022015-IMG 8177Du coup, on part à côté de la maison et on gravit les 80 m de dénivelé menant à la colline de la Veyrie en mode nocturne (ou presque, il est 18h).

04022015-IMG 8193Après avoir admiré le paysage, on attaque la spéciale.

04022015-IMG 8184"Culing" sur l'escalier sommital suivi d'une descente en luge, l'occasion d'utiliser la fantastique Nao pour ma part et aux filles d'étreiner leur nouvelle Tikka XP de l'arrivage Petzl de Noël.

04022015-IMG 8211Etant données les quantités en place, bien tassées, le froid qui devrait perdurer et les jours encore pas trop longs, la neige devrait rester en plaine encore plusieurs jours. De quoi en profiter.

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

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Publié le 3 Février 2015

Un peu plus de chiffres que d'habitude, histoire de ne pas renier mon passé d'études mathématiques. Ca commence par un point de départ à 1100 m d'altitude au hameau du Baure qui croûle sous un mètre cinquante de neige.

03022015-P1060027Seul, je laisse les skis prendre la direction qu'ils souhaitent et comme il n'est pas question de brasser, je suis tranquillement la trace qui remonte la route du col du Coq puis coupe les lacets. Il est 9h45 et je me fixe comme objectif d'être de retour au plus tard à 15h30 à la voiture.

03022015-P1060053Quelques minutes plus tard me voilà au sommet de Pravouta. J'avale une première descente en face est et remets les peaux avec deux skieurs en ligne de mire.

03022015-P1060032Je les rejoins un peu en-dessous du sommet et j'ai le plaisir de rencontrer enfin de visu Stéphane qui me reconnaît, ainsi que son accolyte Yves, tous les deux partis pour un joli tour en Chartreuse.

03022015-P1060049Ne souhaitant pas tracer, je leur laisse le privilège d'être les premiers à tracer la face sud-ouest (ils vont vers le bec Charvet où la trace semble à faire, du moins en partie) et me refais une deuxième face est.

Je remonte dare-dare et enquille la descente en sud-ouest sur leurs talons. Je remets les peaux et attaque le Charvet.

03022015-P1060059Les conditions sont exceptionnelles. J'appuie et les rejoins au niveau de la traversée vers la forêt. Il reste environ 120 m de dénivelé à tracer jusqu'au sommet et c'est avec plaisir que je prends le relais. L'enfoncement commence à devenir acceptable avec le tassement.

Discussion fort sympathique au sommet puis c'est le gavage total dans la face nord. C'est quand même un privilège dont on ne se lasse pas de pouvoir faire du ski en relative sécurité avec de telles quantités de neige meuble dans nos massifs. Dans les Alpes du sud, ce style de ski est quasi impossible.

03022015-P1060071Au bas de la face, c'est trop tentant. Il est encore tôt et je remets ça en profitant de la trace.

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Nouveau Charvet. Le temps s'est bien couvert mais la visibilité reste bonne.03022015-P1060064

Descente, comment dirais-je ? Orgasmique !

03022015-P1060074Je remets les peaux une nouvelle fois et entame la remontée vers Pravouta, bien tracée depuis ce matin même si il y a eu finalement peu de skieurs lors de cette belle journée. Les jambes s'alourdissent et le rythme faiblit un peu. Le paysage reste fabuleux.

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La trace dans la traversée un peu raide vers le col de Pravouta est curieusement un peu plus haute que d'habitude et un peu plus exposée. Je suis seul. J'ai plutôt confiance dans ce paquet de neige fraîche qui semble bien en place et se tasse progressivement mais je suis seul et il ne faudrait pas une mauvaise surprise. Je reprends mon souffle et franchis le passage à 17m/min. Il reste encore du jus bien que la Suunto affiche un dénivelé positif de 2850 m au sommet où je rencontre Volo venu lui-aussi profiter de ces conditions exceptionnelles.

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Il est presque 15h. Contrat rempli. Une dernière face est et je descends définitivement sur le Baure, de la poudre plein les yeux. Finalement, je suis aussi assez content de ma progression qui affiche une moyenne ascensionnelle sur l'ensemble de la course de 800 m/h avec un peu de plat au début et une trace à faire sur une petite portion, et sans être en mode compet'. Maintenant que la neige est là, les jambes devraient permettre d'en profiter pleinement même avec les skis larges (et donc lourds). Bon ok, il y a les Gignoux aux pieds, ça aide. A noter que malgré cette (assez) grande distance parcourue aujourd'hui, les pieds sont restés au sec !

En arrondissant les chiffres, l'équation du jour est donc : 4 Pravouta + 2 Charvet = 3000

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

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