ski-glisse

Publié le 18 Décembre 2010

La force est avec nous. Qu'espérer de mieux, pour cette traversée dont la date était bloquée depuis plusieurs semaines, qu'une grosse chute de neige la veille du départ suivie d'une journée de grande beau sibérien, alors que deux jours avant l'itinéraire n'était pas praticable sans déchaussages ?
L'histoire commence aux Jarrands où Marco et moi-même, partis de Grenoble, devons retrouver Jeannot et Joël venus du sud et ayant passé la nuit à Méaudre. Nos deux compères arrivent difficilement et avec du retard. Et pour cause : il fait -25°C et le gasoil gèle dans leur véhicule. Nous sommes contraints de le laisser sur place et de partir avec le Trafic de Marco. La dernière partie du col du Rousset au plateau de Beurre est recouverte de 15 cm de neige depuis le dernier passage des lames mais avec quatre pneus neige, ça passe et on peut enfin décoler à 9h30.2010-12 1049 - copie

Dès le départ, le ton est donné. -20°C, arbres givrés et pas une trace. Faire cette grande traversée nordique avec l'espoir de chercher son itinéraire et de devoir tracer une grande partie du parcours est sans doute un rare privilège.2010-12 1056 - copie

Une neige de cinéma et une grosse pensée pour Laurent et Philippe Barbero qui auraient dû faire partie de l'équipe mais qui sont restés dans le sud pour le départ de leur père. C'est sûr, Jacques a certainement mis sa touche de peinture sur ces paysages immaculés.2010-12 1062 - copie

On s'éloigne peu à peu du côté un poil civilisé du départ (petite station familiale du col du Rousset) pour se diriger vers le pas des Econdus...2010-12 1063 - copie

... où l'on prend toute la mesure de la traversée qui nous attend. L'objectif est de parcourir la cinquantaine de kilomètres qui nous sépare des Jarrands via un petit détour au pied du Grand Veymont par la plaine de la Queyrie, en deux jours après une nuit à la cabane de la jasse du Play. Elle se situe sous le pas de Berrièves ; sur cette photo à l'aplomb du second col bien marqué en partant de la gauche. C'est une des seules cabanes en bon état et elle est située à peu près à mi-chemin.2010-12 1072 - copie

Des paysages à couper le souffle. Nous sommes équipés de skis nordiques. Ce sont des skis assez larges (60 mm au patin avec carres metalliques et une partie avec écailles permettant de ne pas permettre les peaux à chaque petite remontée). En outre, le large débattement de la fixation, le poids des skis (1800 g la paire en 169 cm fixation comprise) et le poids des chaussures, comparable à celui de chassures de randonnée à tige haute, permettent un grand confort.2010-12 1076 - copie

Nous attaquons la plaine qui mène à Pré Peyret. Avec toujours ce même privilège : celui de faire la trace.2010-12 1079 - copie

Nous apercevons tout au loin dans nos traces trois randonneurs mais nous ne les verrons pas car ils birfuqueront vers un autre itinéraire.2010-12 1084 - copie

Nous approchons de l'entrée de la plaine de la Queyrie, au-dessus du pas de Chabrinel, où il nous semble apercevoir une trace de raquettes. Ce sont en effet des randonneurs montée depuis le Diois. Durant une trentaine de minutes, nous profiterons de cette trace puis la laisserons partir en direction des Chaumailloux. 2010-12 1087 - copie

Il faut retracer un peu avant le fameux arbre taillé ce qui n'est pas pour nous déplaire. Le vent se lève un peu en même temps que le ciel se charge rapidement à l'ouest.2010-12 1095 - copie

Il fait bien froid en arrivant sur le plateau au-dessus du pas des Bachassons où, à presque 2000 m, nous passons au culmen de notre traversée. Avec la température qui n'aura pas excédé les -10°C de la journée, il faut remettre la doudoune.2010-12 1099 - copie

La lumière reste superbe. Nous comptons plus de 50 bouquetins agripés aux pentes du Veymont, parfois dans des pentes glacées bien raides, avant de plonger sous le pas des Chattons. Le coup d'œil à l'ouest est également magnifique avec une lumière metallique due aux nuages et au flux de nord.2010-12 1101 - copie

La descente ne négocie très prudemment : d'abord les cailloux ne sont jamais loin et en plus, nous ne sommes pas des as du télémark, surtout avec ces chaussures souples. Il n'y a aucune tenue de la cheville. Marco, habitué du ski de fond, se débrouille plutôt bien ; pour les autres c'est du C.O.P. (comme on peut).2010-12 1108 - copie

Les nuages nous ont ratrappés sous la barrière ouest du Veymont où il faut toujours tracer. L'itinéraire est facile à trouver car la visibilité est bonne est les sommets servent de repère. Sans ces deux paramètres ce serait une autre paire de manches, d'autant que nous n'avons pas de GPS (non mais, un peu d'aventure !). On passe à la fontaine des Serrons puis on se dirige vers la jasse de la Chau.2010-12 1118 - copie

Le sac étant déjà un peu rempli (sacs de couchage grand froid, tapis de sol et vivres pour 48h), j'ai fait l'impasse sur le reflex d'autant que l'avoir en permanance autour du cou n'est pas d'un grand confort. Pour la première fois je ne regrette pas car le S95 emporté pour l'occasion fait vraiment de superbe images. Seul un œil très averti pourra y voir une infime différence sur ces photos de paysages et d'ambiance.2010-12 1124 - copie

Au-delà de la jasse de la Chau, nous tombons sur une trace du jour venant du pas de la Ville et qui va dans la bonne direction pour nous. Nous la suivons en même temps que le soleil revient très vite après une petite averse de neige.2010-12 1128 - copie

La lumière est encore plus belle ; le Veymont resplendit et s'éloigne un peu plus. Il est déjà 15h. Faut dire qu'entre la grande pause déjeuner dans la Queyrie et la trace à faire, les minutes défilent vite. 2010-12 1132 - copie

La trace part subitement vers l'ouest. Comme nous ne savons pas où elle va, nous continuons à suivre notre cap et il faut à nouveau tracer. La forêt est un peu plus dense et il est difficile d'anticiper. Certains passages un peu raides pour franchir des talwegs mettent à rude épreuve nos bras car les écailles ne suffisent pas toujours. Mais elles permettront de ne pas avoir à remettre les peaux.2010-12 1136 - copie

En arrivant à la cabane, nous retrouvons la trace venue du pas de la Ville : le gars est passé plus à l'ouest. Il est seul et est allé faire un tour jusqu'au pas de Berrièves. 2010-12 1142 - copie

Jeannot et Joël se chargent d'allumer le poële pendant que Marco et moi montons sur la butte juste à l'ouest pour profiter des dernières lumières de la journée.2010-12 1143 - copie

Le plateau sommital du Veymont est de toute beauté ; enfin quel que soit le côté sur lequel le regard se pose, tout est beau.2010-12 1153 - copie

Cela peut paraître difficile à comprendre mais c'est un véritable luxe que d'être là, dans ces paysages sublimes, malgré le froid (le thermomètre indique -17°C au coucher du soleil et -1°C dans la cabane avec le poële à plein régime).2010-12 1155 - copie

La barrière du Vercors s'embrase. Les doigts sont gelés, les pieds tout autant. Cette preième journée est une réussite totale.2010-12 1165 - copie

Il est temps de prendre congé dans la cabane, d'essayer de se réchauffer un peu et de refaire le plein de munitions avant l'étape du lendemain. La nuit sera finalement très bonne, bien au chaud dans nos gros duvets (sauf Marco parti avec un duvet "moyenne montagne", sauvé par le sur-sac de Jeannot) après une soirée sympathique en compagnie d'un cinquième personnage, venu de Gresse lui-aussi en skis nordiques et semblant bien rodé pour ce genre de minis expés.2010-12 1171 - copie

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Rédigé par lta38

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Publié le 5 Décembre 2010

2010-12 0877 - copieAprès le Moucherotte du matin, j'emmène Stella pour sa première "journée de piste". Pour une première fois, ce sera une toute petite journée : 1h30 avec le matériel, à glisser à plat ou en légère pente, marcher avec les skis, se faire tracter par les bâtons... Une véritable découverte puisqu'elle n'avait pas voulu essayer l'an dernier (et je n'avais évidemment pas insisté), entrecoupée du rituel pique-nique.

Au passage, j'en profite pour lancer un appel via ce blog puisque j'ai loupé la plupart des bourses aux skis. Si certains vendent le matériel de leur enfant (skis + chaussures en pointure 28 voire 29 selon le chaussant...), je suis preneur. Pour une première, ce sera de la "loc". Nous avons choisi la petite station de St-Hilaire-du-Touvet : calme, bien ensoleillé jusqu'en début d'après-midi, ambiance familiale.

Tout ça au pied des rochers du Midi et du pas de Rocheplane où il y a deux traces de randonneurs.

J'ai quand même été très surpris du nombre de personnes arrivant vers 14h, le temps de s'équiper, de prendre les forfaits et c'est tout à l'ombre. Quel dommage de ne pas concilier neige, glisse et soleil, surtout en station où l'on a vite froid (il faisait -7°C en plein midi !), d'autant qu'on le fait aussi subir aux enfants qui eux, n'ont pas leur mot à dire.

2010-12 0881 - copieAutre découverte pour Stella, un hélicoptère de la sécurité civile qui vient nous survoler de près et même se poser juste à côté, nous gratifiant un instant d'une ambiance "blizzard-brouillard". Bon là, Stella n'a pas aimé mais une fois la tempête passée, c'est volontiers qu'elle s'approche de l'engin.

2010-12 0887 - copieSur la route du retour, nous observons de près une poule faisanne que je photographie tant bien que mal avec les moyens du bord. Encore une espèce que Stella n'avait jamais vue, le tout face à Belledonne qui a cette fois revêtu son véritable habit d'hiver.

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On ne s'en lasse pas, d'autant que St-Nazaire-les-Eymes, recouvert de ses 30 cm de neige, vit elle-aussi son dernier jour de paysage d'hiver (avant le prochain) puisque le fœhn puis la pluie sont prévus pour le lendemain.

2010-12 0889 - copieJe vérifie cela en direct en préparant cet article le dimanche 5 au matin : la station météo de St-Martin-d'Hères est passée de -1°C à 10h00 à +7°C à 10h30 !

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Rédigé par lta38

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Publié le 4 Décembre 2010

2010-12 0852 - copieDernière belle journée de neige jusqu'en plaine. Plutôt que de faire de la (bonne) poudre en Chartreuse (on connaît), je me décide pour un plan beaucoup plus rare : monter au Moucherotte depuis la maison. Bon c'est sûr, ce sera du moins bon ski que les Lances de Malisard ou le Grand Som. Mais j'ai deux bonnes raisons de préférer ce plan au Moucherotte : une préférence perso pour ce qui sort un peu de l'ordinaire et d'autre part, l'occasion d'un retour tôt pour emmener ma fille skier ensuite. Je pars donc à 5h de la maison avec pour objectif d'être rentré à 10h. Evidemment, je ne trouve pas de compagnon dans ces horaires mais j'aime aussi sortir seul d'autant qu'ici, le risque d'avalanche est quasi nul.

Un petit quart d'heure de vélo (le temps de le cadenasser, de chausser les skis...) et j'attaque la montée depuis Seyssinet. Si j'en juge par le nom de la rue, je suis sur le bon chemin non ? D'ailleurs, dès le départ, je trouve une trace. Je ne suis évidemement pas le seul à avoir eu cette idée et d'autres m'ont précédé, probablement jeudi. Par contre, je dois retracer les 10-15cm tombés la veille. A partir de Pariset, la couche atteint 50 cm mais toujours sans sous-couche. Je traverse le hameau endormi (à part quelques chiens) et poursuit sur St-Nizier où le jour commence à se lever. Je suis le premier à retracer la montée classique. C'est vraiment agréable de voir que tout est blanc jusqu'à la ville.2010-12 0864

Le froid se fait de plus en plus mordant. Il doit faire -15°C à mi-hauteur. 200 mètres sous le sommet, c'est carrément glacial. mouche

Pas de vent (à peine un petit souffle) mais les -20°C doivent être atteints. Le froid pénètre partout. J'enlève mon gant pour faire une photo mais je dois le remettre aussitôt et me débrouiller avec les gants pour appuyer sur le déclencheur.

mouche 1mouche 2mouche 3Je ne m'attarde pas au sommet mais je profite quand même d'une formidable lumière pour en prendre plein les yeux avant d'attaquer la descente. La face est bien tentante mais je pense que les cailloux doivent encore être de rigueur. L'originalité vient d'être monté là depuis la ville et c'est déjà pas mal. En plus, la descente classique est en très bonne neige. Je commence à croiser des randonneurs qui montent (dont Sandrine que je salue à nouveau à cette occasion) mais il n'y a pas foule avec ce froid sur ce versant ouest. En même temps, il est normal de concilier ski et soleil. Les randonneurs devraient être plus nombreux cet après-midi. 2010-12 0867 - copie

mouche 4J'emprunte exactement mon itinéraire de montée sans tenter de variante afin de ne pas prendre de risque en aval de St-Nizier.2010-12 0872 - copie

Enfin, pas tout à fait car pour éviter une section plein de pierres vers les Arcelles, je m'octroye une petite variante dans un champ puis dans les bois où ça passe nickel.

2010-12 0869 - copieIdem vers Pariset où je fais un petit détour par la voie du tram. Le décor est resplendissant avec toute cette neige.

2010-12 0873 - copieParfois, ça touche un peu mais rien de grave jusqu'à la ferme Froussard. Ca ne toucherait quasiment pas en allant tout droit mais le problème, c'est que l'on prend parfois beaucoup de vitesse et si jamais on chope un rocher proéminent, on peut faire un beau vol. Ainsi, pour contrôler sa vitesse, il faut de temps en temps faire des courbes et c'est là qu'on n'évite pas de râcler un peu le fond.

2010-12 0875 - copie En deça, ça devient critique et les skis cailloux emportés pour l'occasion trouvent toute leur utilité. Je ne déchausse pas pour valider l'intégrale. En aval, un bout de route blanche à l'aller a été salée et râclée entre temps (grr). Je n'évite pas le déchaussage sur une petite portion où je n'ai que la route pour passer. L'honneur est sauf puisque je déchausse devant la gendarmerie de Seyssinet à côté du vélo. L'autre journée peut commencer.

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Rédigé par lta38

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Publié le 1 Décembre 2010

jalla_1.JPGDernière round de la journée "neige en plaine", une montée au mont Jalla (800 m, épaule du Rachais) en peaux de phoque. Pour se mettre dans l'ambiance, l'idée était de le faire en nocturne. Le rendez-vous est donc convenu à 21h à la porte Saint-Laurent de Grenoble. JC, Jérôme puis Thibaut arrivent avec leur matos. Pour ma part, j'ai pris le vélo pour faire les 3 km de plat qui séparent le départ de la course de mon domicile. La neige est très trempée, la température étant remontée à 1°C dans l'après-midi, avec une humidité maximale. On attaque même sous de la bruine/grésil. Mais rapidement, la neige prend le dessus. Elle stoppe quand nous arrivons à la Bastille, en même temps que le brouillard apparaît.

jalla_3.JPGAvec les lumières de la ville, l'ambiance orangée est terrible. On repart vers le haut jusqu'au monument aux morts puis ensuite, en direction du mont Jalla où il y a beaucoup moins de traces. Encore une fois, l'ambiance est très spéciale. On se demande où on est.

jalla_4.JPGLa prise de vue est très délicate mais j'essaie de garder quelques clichés de la balade. Trépied, reflex avec 20-30 secondes de pose pour être à 200 ISO et mise au point difficile : j'éclaire le premier plan (le skieur) avec ma frontale, j'essaie de mettre au point puis je passe en mode manuel.

jalla_5.JPGMalgré la quantité de neige, comme elle est très sèche, il faut attaquer la descente prudemment car ça racle un peu les cailloux au départ. Ensuite, on se laisse glisser sur le chemin peu raide et il y a même un peu de godille en descendant de la Bastille car la piste est très bien dammée. Pas du grand ski (à peine du ski même) mais le but recherché était ailleurs. Le Jalla depuis Grenoble restera un grand moment.

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Rédigé par lta38

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Publié le 1 Décembre 2010

2010-12-0799---copie.JPGDeuxième partie de la matinée. Objectif : prendre la première benne de la Bastille pour une descente en luge. Mauvais choix au départ ; pas de bus et les trams pinaillent : on aurait mieux fait de faire l'approche à pied maus avec les glaviots qui tombaient, c'était plus sage afin que Stella ne soit pas trempée trop tôt.

On arrive tant bien que mal à la gare inférieure du téléphérique. Celui-ci va nous mener 300 m plus haut. On aurait bien sûr pu monter à pied mais c'était trop serré pour être rentré à midi et encore une fois, trop de neige qui tombait du ciel. De la benne, la ville nous apparaît sous son épais manteau blanc.

Au sommet, il n'y pas que peu de traces. Peu de piétons et de skieurs sont montés depuis ce matin. Il y a encore de beaux paysages vierges de traces, pour le plus grand plaisir des yeux.

On s'arrête un instant dans une petite clairière où tout est immaculé. C'est tout simplement magnifique.

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La descente est moins glissante que celle de l'an dernier : neige collante et trace pas assez large faute de passages mais ça reste très ludique.

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Lorsque la pente est suffisante, la descente se fait en tandem, sinon, je cours en tractant.

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L'ambiance est tout simplement exceptionnelle

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Encore deux lacets avant l'entrée dans la ville

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gros plans sur des motifs géométriques

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Traditionnel bonhomme de neige avant de rentrer, facile avec cette neige collante

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Eglise Saint-Laurent

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Rédigé par lta38

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