Il a plu une partie de la nuit et il pleut encore. Pas facile de s'équiper dans cette minuscule tente et impossible dene pas toucher les bords. L'humidité intérieure s'aggrave. 4h45. Je ne peux plus attendre. J'avais prévu d'être à cette heure-ci dans la tente affût. Si jamais les coqs arrivent avant moi, cela va compliquer la donne.
La neige fond vite à cette époque, surtout sans regel et avec pluie. Je n'arrive pas à voir les traces de la veille. De nuit dans le brouillard je progresse à tâtons en direction de la tente. Heureusement je la retrouve rapidement. Je m'installe et commence l'attente. Pas si longue finalement. Avec du retard, sans doute à cause de la météo, les premiers coqs se font entendre vers 5h30 mais assez loin. Et puis d'un seul coup en voilà un qui atterrit tout près, exactement là où j'ai relevé les traces prometteuses la veille. Puis un second, puis un troisième. Rapidement c'est grande ambiance autour de la tente affût : danses, chants "roucoulements" et shuintements "tchou-ichhhhhhhhhhh". Malheureusement, il n'y a pas de lumière et surtout, le brouillard rend toute photo impossible, ou presque.
C'est un spectacle pour les yeux et les oreilles mais pour la photo, on repassera.
Vers 6h30, la pluie se remet à tomber de manière un peu plus soutenue. Les coqs se calment et se déplacent après être passés à cinq mètres de la tente dans mon dos. Je les entends mais loin. 7h45. Le brouillard se déchire enfin mais les coqs restent à bonne distance.
Je commence à me dire que ce sera terminé pour aujourd'hui. Quand tout à coup l'un d'entre eux se pose tout près. Il chante avec vigueur mais se trouve en partie masqué par l'épicéa qui touche ma tente. Je l'observe merveilleusement bien par l'ouverture latérale mais je ne tente pas de déplacer l'appareil car ce serait trop risqué. J'attends. Tout à coup, un autre coq vient à sa rencontre. Il se déplace alors en direction de celui-ci et entre dans mon champ de vision.
Il est un peu plus loin que les deux autres tout à l'hure et puis la lumière n'est pas démente mais voici donc ma première photo de coq faite dans de bonnes conditions.
Belle attitude sur celle-ci et une meilleure gestion des noirs. Il faut dire que noir sur blanc, cet oiseau avec la neige ne rendent pas facile la vie du photographe.
Il roucoule encore un peu puis va rejoindre son congénère un peu plus bas ; ils seront masqués par une bosse du terrain et ne réapparaîtront un peu plus tard qu'à une distance trop importante pour la photo. On en restera donc là pour ce premier affût aux tétras, un peu décidé à l'arraché mais qui finalement, me laissera un excellent souvenir. J'espère déjà pouvoir y revenir avant la fin des pariades.
10h. C'est le calme plat et le brouillard refait son apparition. Je plie bagage. C'est alors qu'en chemin, je rencontre des tritons alpestres sur la neige, magnifiques amphibiens que j'essaie de prendre en photo.
Vu de dessus.
Gros plan de tête.
En se mettant de profil et un peu en deça on arrive à faire ressortir son magnifique ventre orange.
Le s100 se débrouille vraiment bien pour ce genre de proxi photographie.
Voilà qui conclut agréablement cette matinée parmi les coqs. Le plus difficile sera finalement la descente avec les skis et le sac à dos de 25 kg. Je manque à chaque virage de me casser la gueule mais finalement, je tiendrai debout !