Publié le 26 Juillet 2012
Publié le 26 Juillet 2012
Avec le lundi, c'est la belle journée de la semaine. On va en profiter pour prendre un peu d'altitude. Départ à 5h du mat de plan d'Amont au-dessus d'Aussois. Refuge de la Parrachée, lac du Génépy. Nous prenons rapidement de la hauteur.
L'objectif premier est le col de Labby où, malgré la fonte glaciaire, nous n'échappons pas à la mise des crampons pour une courte section raide en névé béton inévitable.
Après 2h30 d'effort, nous voici au col et au soleil. Cela faisait fort longtemps que je n'avais pas mis les crampons sur des chaussures d'été. Faut dire que c'est tellement plus agréable d'y venir en ski...
Au col de Labby (et non au col du Moine juste à côté), l'objectif du jour se dévoile : l'arête du soleil à la pointe de Labby. Il nous faut d'abord rejoindre à droite le passage du Rosoire par une pente de neige à 35°/40° puis traverser toutes les arêtes vers le sud jusqu'à la pointe de Labby.
Nous évoluerons ainsi durant quelques temps à 3500 m d'altitude.
Dès le départ, cette chevauchée d'arêtes s'annonce fort belle.
L'ensemble de la course n'est pas difficile et se situe dans le 3 avec quelques passages de 4 mais il y a pas mal de petites manips de cordes et plusieurs rappels sur des clochetons qui peuvent allonger l'horaire si ça pinaille. Aujourd'hui, nous sommes seuls, la météo nous laisse tout le temps mais ça ne pinaille pas.
C'est vraiment une belle course facile de haute montagne (cotation AD) avec un rocher excellent.
Du côté ouest, de belles vues sur les glaciers et la chaîne des Encombres. Et bien sûr, l'ombre de notre arête sur la neige. Splendide !
La course s'enchaîne rapidement mais cela ne nous empêche nullement de profiter du décor.
L'itinéraire est entièrement équipée de goujons. Nous ne poserons aucun coinceur. Juste une sangle par-ci par-là ou simplement la corde derrière un becquet.
Le retour s'effectue sans difficulté : un peu de terrain instable puis du glacier facile avant de rejoindre la voie de montée au col de Labby. Un coup de ramasse sur les névés et quelques belles clapières et nous voici déjà au lac.
Midi : nous dégustons un bon repas au refuge de la dent Parrachée (petit prix comme en vallée et très bon accueil, vraiment recommandé) et profitons des thermiques de l'altitude avant de redescendre dans la chaleur de la vallée, au terme d'une très belle course de haute montagne.
Publié le 25 Juillet 2012
Troisième jour avec Joël et troisième massif. Après le Dévoluy et les Ecrins, nous voici en Belledonne versant Maurienne, un versant sur lequel je viens si rarement. L'idée est de faire moins d'escalade pour mon acolyte mais davantage de "montagne". En attendant la belle journée du lendemain, je propose d'aller voir quatre longueurs équipées par Manu Pellissier et, si les orages de l'après-midi veulent bien tarder, de poursuivre par les arêtes.
La voie chercvhe son chemin dans cette facette ruinée. Une première longueur en dalle puis de la marche en terrain "chamois" pour aller chercher un beau dièdre. Si L1 est à jeter et même dangereuse compte tenu de la conjonction passages expo/rocher délité, le dièdre en (bon) 6b est vraiment classe malgré le lichen.
La suite est toujours aussi facultative mais il vaut mieux être là que de remonter l'inintéressant couloir herbeux de la rive gauche. Une arête lichéneuse en 3 puis une dernière longueur en petit 5.
Avis aux éventuels futurs prétendants de cette voie nommée "avec vue sur ma mère" (voir le site de Xavier Dorel) : ce n'est pas majeur et même tiré par les cheveux mais c'est une jolie façon d'aller au sommet du Grand Miceau. A mon avis, il faut donc venir ici dans l'unique but de gravir le sommet, éviter L1 (on a nettoyé mais il en reste encore) dans laquelle il faudrait bien trois goujons de plus pour être un peu plus tranquille et attaquer les belles dalles faciles à droite pour rejoindre directement le dièdre de L2. Certes, il est difficile et sans rapport avec le reste mais il est équipé béton et on peut, en plus, rajouter des coinceurs si on veut diminuer l'obligatoire.
Malgré le ciel déjà menaçant à la mi-journée, on poursuit par les arêtes, d'abord en solo pour aller vite (quelques passages de 3 maxi) puis en sortant la corde sur une partie aérienne.
Là où il faut voir que l'ensemble de la course vaut le déplacement, c'est qu'on n'a d'abord croisé personne. Les vues sont splendides sur la basse Maurienne et puis, on est entouré d'oiseaux, et pas des moindres. Des vautours en veux-tu en voilà, dont certains viennent nous frôler à quelques mètres. Puis c'est au tour de l'aigle royal, puis du gypaète qui rase la falaise à dix mètres de nous. Une spectacle dément.
Si on venait à tomber dans l'abîme, on serait vite nettoyés !
Quelques passages aériens.
D'autres en équilibre.
Après avoir donc gravi en quelque sorte l'arête nord-est (Cuchet) et être passé d'abord par le sommet est puis le ouest, on attaque la descente par l'arête nord-est jusqu'au col de la Grande Moutonnière avant de piquer sur les névés du versant est jusqu'au petit lac coté 2233.
Aux alentours de celui-ci, on trouve d'ailleurs un fort beau granit parfois bien travaillé.
C'est un peu loin comme approche mais il aurait sans doute quelques belles longueurs d'escalade à équiper dans ce secteur.
Une troisième belle journée en montagne où il est possible de faire tellement de choses différentes !
Publié le 24 Juillet 2012
Ca y est : le fameux couloir en face ouest du dôme des Ecrins est en passe devenir entièrement rocheux. C'est déjà le cas pour les deux tiers inférieurs et je suis curieux de savoir la gueule qu'il aura début septembre. Pour le ski, cela compromet l'enneigement de la goulotte inférieure qui devra accumuler pas mal de précipitations pour permettre de passer planches aux pieds. Et c'est guère mieux pour la plaque inférieure de l'Ailefroide occidentale descendue (la seule fois ?) durant le mémorable hiver 2001 par Matthieu Bordin et Vincent Fiori. Comme on dit, ça sent le sapin.
Publié le 24 Juillet 2012
Une météo douteuse annoncée en cours d'après-midi et on décide de laisser tomber le plan de grimper en face sud-ouest de la Meije au soleil pour ce second jour avec Jojo. De plus, après l'Obiou la veille, Jojo qui n'a pas beaucoup grimpé ces derniers temps est plutôt favorable à une journée pas trop soutenue en escalade. Au petit matin, le ciel très menaçant ne nous fait rien regretter. Nous apprendrons d'ailleurs sur le blog du Promontoire (salut à Nath et Frédi) que toutes les cordées auront renoncé à sortir avec un vent tempétueux.
Je propose à Jojo d'aller à la tête de la Maye où l'engagement est limité, afin de faire des longueurs d'escalade faciles. On commence par "Pujolidal", une voie classique que j'ai faite il y a près de vingt ans mais dont j'avais un bon souvenir. Et effectivement, ça reste dans le cinq mais c'est vraiment très beau.
La longueur clef en cinq sup à l'ancienne (6a new age ?) est curieusement équipée engagée. Les cordées débutantes seront invitées à sortir par la variante de droite. Une fois en haut de cette voie, le temps s'améliore et je propose à Jojo de continuer (ce qui était de toutes façons le programme de départ) par la seconde partie (la plus soutenue) de Li Maye Laya, la voie la plus haute de la tête de la Maye. Ca tourne en moyenne dans le 6a granit avec quelques passages plus durs et aussi des points pas toujours si proches.
Une dernière longueur technique avec un premier point assez haut qui pourrait valloir son 6b et nous voilà au sommet face à la Meije et au Dôme des Ecrins.
De bien belles longueurs dans cet Himalaya du Dauphiné que sont les Ecrins même si ici, nous sommes bien loin du vrai Himalaya en termes d'engagement. Ne sous-estimez toutefois pas trop votre niveau : grimpeurs habitués au calcaire vous êtes ici sur du granit et les voies de notre cher Jean Mimi, infatigable équipeur, étaient, à l'époque, un peu plus aérées en terme d'équipement que ce que l'on peut trouver dans les créations récentes de l'instituteur de très haute montagne.
Après les seize longueurs à l'Obiou la veille, vingt-trois aujourd'hui. Jojo a eu sa journée de récup !!! On a fait la Walker en deux jours, en bien moins engagé !!!